06042023Headline:

À la Une: chaos à Khartoum

En attendant de voir si le cessez-le-feu conclu sous l’égide des États-Unis ces dernières heures sera effectif ou pas, la guerre des généraux se poursuit dans la capitale soudanaise et dans d’autres villes du pays. « Les images de départs précipités témoignent autant de la grave dégradation de la situation au Soudan que du peu d’espoir de la voir rapidement s’améliorer, relève Le Monde Afrique. Les diplomates et les ressortissants étrangers qui le pouvaient ont quitté Khartoum ces derniers jours, laissant derrière eux une capitale soudanaise livrée à la guerre des chefs, déclenchée neuf jours plus tôt. Un exode par les airs ou par la route, alors que la promesse de trois jours de trêve faite vendredi pour la fin du ramadan n’était que très partiellement respectée. (…) Plus de 70 % des hôpitaux ne sont plus en état de fonctionner, l’électricité et l’eau viennent à manquer et de nombreux habitants ont, eux aussi, pris la fuite. »

Une nouvelle initiative pour une pause des combats a été lancée par la Turquie… D’après le quotidien Sudan Tribune à Khartoum, « le président turc Recep Tayyip Erdogan aurait suggéré aux chefs militaires soudanais de tenir des négociations à Ankara. Pour l’instant, les deux généraux n’auraient pas encore répondu à cette invitation. »

Évacuation aussi de ressortissants africains
Et puis, « il n’y a pas que les Français, Américains ou Arabes qui rapatrient leurs compatriotes pris dans la guerre au Soudan, relève le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. Les Africains qui paraissent être les cendrillons de l’histoire le font également. La Côte d’Ivoire a par exemple exfiltré 50 de ses ressortissants, qui feront escale au Caire en Égypte avant de regagner Abidjan. Le Tchad lui a exfiltré 438 Tchadiens dont 300 étudiants du feu des canons soudanais. Le Nigeria, l’Afrique du Sud et d’autres sont à pied d’œuvre pour sauver leurs ressortissants. Le Burkina Faso compte plus d’un demi-million de ressortissants au Soudan, les ‘Paweto’, mais qui sont devenus des Soudanais à part entière, et qui pour certains ne souhaitent pas rentrer. »

« Les Congolais du Soudan, eux, sont toujours dans l’attente d’une évacuation » : c’est ce qu’affirme Le Nouvel Observateur à Kinshasa. « Le gouvernement n’a pas encore mis place un plan d’urgence d’évacuation des Congolais vivant au Soudan, déplore le bihebdomadaire. Il y a quelques jours, sur les antennes de Radio France Internationale, on a tous entendu le cri d’alarme et l’angoisse d’un ressortissant de la RDC qui lançait un appel aux autorités congolaises pour qu’elles viennent les évacuer de l’enfer de Khartoum. Mais, jusqu’à l’heure actuelle, rien n’y a fait. »

Massacre de Karma au Burkina Faso : l’armée coupable ?
À la Une également, les suites du massacre de Karma au Burkina Faso qui a fait plus d’une centaine de victimes civiles…

L’Observateur Paalga s’interroge : « que s’est-il donc réellement passé jeudi dernier à Karma, dans la province du Yatenga ? (…) Nos soldats seraient-ils réellement à l’origine d’une telle barbarie ou bien s’agirait-il tout simplement de terroristes ayant arboré l’uniforme dans l’intention diabolique de souiller l’honneur de nos Forces de défense et de sécurité ainsi que celui de nos Volontaires pour la défense de la patrie ? N’oublions surtout pas qu’avec la perfidie qu’ils ont toujours érigée en mode opératoire, les terroristes ne sont jamais en retard d’immondes stratagèmes dans cette guerre qui nous affecte tant. (…) Si c’est effectivement l’ennemi qui s’est rendu coupable de cette boucherie, en voulant faire porter le casque lourd par nos militaires, il est impératif que les enquêtes viennent l’établir de façon formelle et indiscutable, pointe encore L’Observateur Paalga. Il y va de la préservation de l’union sacrée entre nos populations et notre armée. Mais si par malheur, (…) il s’avérait que ce sont nos troupes qui, pour une raison ou une autre, sont responsables de cette forfaiture, il faut aussi que ça se sache, s’exclame le quotidien ouagalais, et que toutes les conséquences disciplinaires et judiciaires en soient tirées. Car rien ne saurait expliquer, encore moins justifier, un tel déferlement de violence aveugle. »

What Next?

Recent Articles