Le projet de réforme qui sera soumis au Parlement début 2023 est prêt. C’est Le Figaro qui en a la primeur. Entretien croisé sur deux pages avec les deux ministres qui ont porté le texte : Gérald Darmanin à l’Intérieur et Olivier Dussopt au Travail. « L’un est de droite, l’autre de gauche, rappelle le journal. Les deux intéressés préfèrent parler d’équilibre de pragmatisme… » Le Figaro résume : fermeté d’un côté, humanité de l’autre… Ou plus exactement meilleure intégration des travailleurs étrangers.
Création d’un titre de séjour d’un an pour les métiers sous tension
Le ministre du Travail développe : ce dispositif serait « accessible aux étrangers présents sur le territoire national depuis au moins trois ans ». Deuxième condition : avoir une ancienneté professionnelle d’au moins huit mois. S’ajoutent à cela d’autres prérequis comme une maîtrise « minimale » du français, à charge d’ailleurs pour l’employeur d’accompagner cet apprentissage de la langue.
Le Figaro s’interroge : s’agit-il d’« une régularisation massive qui ne dit pas son nom ? » Non, répondent les ministres Darmanin et Dussopt : ce sera « du cas par cas ». Et pour contrer l’opposition de droite qui dénonce déjà un « appel d’air », les deux membres du gouvernement insistent sur l’autre grand volet de cette réforme : la fermeté. Gérald Darmanin déroule quelques-uns des 27 articles : l’article 9 par exemple, qui vise à faciliter les expulsions des étrangers ne respectant pas les valeurs de la République. Ou encore l’article 10, qui assouplira le champ d’application des « OQTF », ces obligations de quitter le territoire français, tout au moins pour des faits constituant une menace grave pour l’ordre public.
« Bref, l’expulsion après la prison », résume Le Figaro. Quand le ministre de l’Intérieur parle lui d’une « double peine », ce qu’il assume d’ailleurs pleinement. « Alors le sécuritaire d’un côté, l’humanitaire de l’autre. Le méchant contre le gentil, ce serait trop simple », écrit en substance Guillaume Tabard. L’éditorialiste estime que pour convaincre l’opinion, « il faudra faire bouger le curseur vers la droite ». Conclusion du Figaro : le débat au Parlement s’annonce animé…
Un weekend de Noël qui s’annonce compliqué dans les transports
« Weekend perturbé », titre sobrement Ouest France, quand Le Parisien évoque lui des « voyageurs pris en otage ». En cause : un mouvement de grève à la SNCF venu, comme l’explique Libération, d’un collectif d’agents indépendants des syndicats. « Ils sont ainsi plusieurs milliers de salariés à se parler, à s’organiser sur les applis Telegram ou WhatsApp. » Libération y voit « une nouvelle forme de conflit social ». Toujours est-il qu’il a pris de court la direction…
Résultat : une moyenne d’un train sur trois en moins et 200 000 personnes privées de voyage. Fleur, 25 ans, compte parmi ces naufragés du rail. Au Parisien, elle raconte ce qui devait être ces vacances en famille à Milan : elle avait fait, dit-elle, l’effort de prendre le train par souci écologique, quand bien même le billet coûtait plus cher qu’un billet d’avion. Son train annulé, elle aurait pu en prendre un autre mais l’addition s’élève à 350 euros ! « Pour sept heures de train, ça fait cher » explique Fleur, qui finalement s’envolera pour l’Italie en avion avec une compagnie low cost.
Au Sierra Leone, les ravages de la « kush »
Cette enquête de Libération sur « la kush, cette drogue qui ravage la jeunesse » au Sierra Leone et dans les pays voisins comme en Guinée. La « kush », c’est un mélange artisanal de cannabis et de produits chimiques. Rémi Carton et Paul Boyer ont arpenté les bidonvilles de Freetown, là où cette drogue a le plus d’adeptes. On y retrouve Kétasse, 24 ans, chemise à fleurs et veste en jean, qui se déhanche les mains levées vers le ciel, lunettes de soleil pour cacher ses pupilles dilatées.
« Depuis deux ans, tout le monde fume de la kush », dit-il avant d’être interrompu par une descente de police. Le fléau est tel que l’unique hôpital psychiatrique du pays est débordé, raconte encore Libération. C’est particulièrement le cas en cette période de Noël où la consommation de drogue augmente. L’établissement voit affluer des patients de plus en plus jeunes, certains ont tout juste 14 ans. Un médecin s’en désole : « C’est ça le plus douloureux : voir notre jeunesse se détruire ».