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Abidjan: Le gouvernement a pris une mesure d’interdiction des pétards et feux d’artifice cette année, du 1er décembre 2018 au 31 janvier 2019.

 

 

Le gouvernement a pris une mesure d’interdiction des pétards et feux d’artifice cette année, du 1er décembre 2018 au 31 janvier 2019. Cette mesure a pris effet depuis quelques jours et devrait permettre de passer la période de fin d’année dans le calme.

A priori, la décision va enlever du charme aux festivités de fin d’année, période de réjouissance et de manifestation par excellence. Mais, l’expérience a démontré le mauvais usage que font certaines catégories d’individus des pétards et autres explosifs. A commencer par les jeunes, et en particulier les élèves.

C’est devenu une habitude. Chaque année, des collégiens et lycéens se croient autoriser de se donner le pouvoir d’abréger le premier trimestre académique. A peine la deuxième quinzaine de décembre abordée, ils interrompent les cours et se mettent en congé à coup de pétard et autres explosifs utilisés pour perturber les cours. Le scénario est ahurissant. Des élèves d’un établissement X s’arrangent avec des camarades d’un autre établissement Y pour mélanger les cours de part et d’autre. Les cours s’arrêtent, et bonjour les vacances. Anticipées !

Chaque année, c’est le même schéma. Bruits de pétards, bousculades et débandades dans les écoles, des blessés parfois, et tout finit par l’arrêt des cours loin des dates prévues pour les congés de Noël.

Les églises ne sont pas épargnées. Notamment aux réveillons de Noël, et particulièrement à la Saint Sylvestre, chaque 31 décembre où les lieux de cultes sont transformés en champ de tirs dès minuit passé. Dans les quartiers, c’est à peine que les pétards ne causent des victimes outre les bruits gênants pour les paisibles populations.

Plus encore, la psychose créée par les crises militaires successives vécues par les Ivoiriens, en rajoute aux déboires de certaines populations avec les bruits de pétards qui ravivent des traumatismes. En fin de compte, l’engin pour donner du piment aux festivités de fin d’année devient plus nocif et procure plus de peine que de joie (!).

En décidant d’interdire ces explosifs, le gouvernement fait œuvre utile. Même si commercialement, il y en a qui s’en plaignent. Si la mesure prise est bien suivie, les Ivoiriens pourront fêter cette année sans pétarader. Une première expérience, qui éviterait, sans doute, beaucoup d’autres soucis. Notamment les perturbations des cours à l’école, mais aussi les indispositions par des noceurs indélicats. Mais encore faudra-t-il que la décision du ministère de l’Intérieur soit respectée.

En effet, ce n’est pas la première fois que le gouvernement ivoirien décide d’interdire l’usage des pétards pendant les périodes de fin d’année. Chaque année, à l’entame du mois de décembre, le ministère de l’Intérieur a toujours brandi la menace. Mais, jamais la mesure n’a été respectée. Comme pour narguer les autorités, c’est au nez et à la barbe de tous que se vendent les pétards. Les commerçants ambulants se disputent même les chaussées avec les automobilistes, profitant des bouchons occasionnés par les empressements des fins d’année pour proposer ces produits prohibés. Les quartiers chics de Cocody où vivent la plupart des autorités du pays n’y échappent pas. Mais, jamais personne n’est inquiétée. Même pas le petit détallant ambulant. Encore moins sa source d’approvisionnement ou l’importateur, qui passe toutes les douanes et autres forces de sécurité aux frontières terrestres et maritimes.

Comment le gouvernement, qui interdit la vente de ces produits, s’organise-t-il pour qu’ils n’accèdent pas au territoire national ? Comment ces pétards et autres explosifs inondent-ils les marchés sans qu’il n’y ait la moindre interpellation d’agent de l’ordre ou des ministères concernés ? Faut-il parler de communication purement laconique des dirigeants, juste bon pour divertir les oreilles sur la gouvernance rigoureuse ?

En tout cas, jusque-là, les mesures prises n’ont pas été suivies d’effet. Elles n’ont en rien empêché les fêtards aux pétards. Au contraire, ceux-ci ont eu leurs ardeurs stimulées. Comme tous interdits qui éveillent les stimulus. Encore une fois, l’on attend de voir. Si pour une fois, le gouvernement prendra ses responsabilités. Afin de ne pas confirmer ce que beaucoup commencent à penser des dirigeants ivoiriens. A savoir qu’ils font voter des lois juste pour le vote. Sans que jamais ils ne veillent à leur application. Comme c’est le cas des sachets interdits depuis des années, qui prolifèrent dans le commerce et dans la nature. Les pétards seront-ils mouillés en cette fin et début d’année ? Wait and see !

Félix D.BONY

 

abidjantv.net

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