Le fondateur de Liberté et démocratie pour la République (Lider), Mamadou Koulibaly, a demandé jeudi au gouvernement ivoirien de “faire des efforts pour les victimes” des microbes et non pas “seulement” pour ces enfants dits en conflit avec la loi.
“Une pensée pour toutes les victimes des microbes. Depuis cinq-six ans. Tous ceux qui ont été tués, blessés, molestés, apeurés. (…) C’est triste et dommage. Il faut trouver une solution à cette histoire”, a-t-il indiqué d’entrée. Mamadou Koulibaly s’est aussi adressé aux autorités ivoirennes en ces termes: “Ne faites pas seulement des efforts pour les microbes. Faites aussi des efforts pour les victimes. Le traitement social que vous faites pour les microbes est bien mais ce n’est pas suffisant”.
L’ex président de l’Assemblée nationale qui dit être allé à la rencontre de ces “microbes” ou enfants en conflit avec la loi à Abobo-Gare Derrière Rail raconte après avoir “pris le temps de les écouter”.
“Ils m’ont dit qu’ils ne sont pas en conflit avec la loi. Mais avec ceux qui ont pris des engagements avec eux et qui ne les ont pas respectés. Pendant la crise, postélectorale, ils ont été mobilisés, regroupés et ce sont eux qui avaient les munitions pour les distribuer aux combattants d’Alassane Ouattara qui étaient dispersés dans tout Abidjan. Etant enfant, ils passaient inaperçus. Ils partaient voir la position des adversaires de Ouattara pour venir rendre compte aux combattants. En retour, on leur a dit qu’on leur trouverait de la formation, de l’emploi, de l’argent. Des métiers et des emplois pour leurs frères et des maisons pour leurs familles”.
La Côte d’Ivoire a connu de décembre 2010 à avril 2011 une crise postélectorale qui a fait officiellement 3 000 morts et de nombreux déplacés dans des pays tels le Ghana, le Libéria, le Bénin et le Togo qui a vu l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir.
“Ce ne sont pas des enfants de la maternelle avec des couteaux. Non, ce sont des responsables qui sont mariés, qui ont deux femmes, des enfants qu’ils doivent prendre en charge. +On les a aidés. Ils nous ont largués. Ils ne s’occupent plus de nous (…) +, m’ont-ils raconté, a poursuivi M. Koulibaly.
“Quand nous avons terminés le combat, ils nous ont dit que nous n’avions pas de compétences et qu’on ne pouvait pas être utilisés. Ils nous ont laissé là après nous avoir utilisés comme syndics et trafiquants de drogue. Alors on s’est dit qu’on va se faire de l’argent à notre façon. Et on s’est fait appeler Microbes et on est au boulot”, ont-ils fait savoir au candidat déclaré à la présidentielle de 2020.
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