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Abidjan: Sera t il utile de tenir le congrès constitutif du 26 janvier prochain ?

Dernière Assemblée générale consécutif du RHDP.

On se perd finalement en conjectures ! Et on est tenté, légitimement, de se demander, à quoi va servir le congrès constitutif du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), prévu le 26 janvier 2019. Hier, c’étaient des déclarations contradictoires entre alliés de ce parti unifié houphouétiste. Aujourd’hui, certains ont fait un rétropédalage, un revirement à 180 dégrés pour rejoindre les autres sur la controverse…

Le porte-parole du Rassemblement des républicains (Rdr), le ministre Touré Mamadou, lançait, mardi 4 décembre 2018, en conférence de presse, un message sans ambiguïté. « Nous avons estimé qu’au regard des dernières élections et de l’adhésion massive de nos militants à ce projet de parti unifié (…), nous aurons un seul parti politique nommé Rhdp. Ce qui veut dire que, de facto, tous les partis traditionnels existants, juridiquement, ne vont plus exister », déclarait Touré Mamadou, par ailleurs porte-parole adjoint du Rhdp. (Cf, L’Inter du mercredi 5 décembre 2018). « Le Rdr fait le choix du parti unifié en toute responsabilité. Nous savons que c’est un choix difficile compte tenu de l’histoire de notre parti mais c’est un choix qui est guidé par l’intérêt supérieur de la nation », précisait Touré Mamadou, le ministre de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes.

A sa suite, et comme dans un élan concerté, c’est le Vice-président du Rdr chargé de l’Agneby Tiassa et Président du comité d’organisation (Pco) du congrès du 26 janvier 2019, Adama Bictogo, qui confiait à Jeune Afrique, du 16 au 22 décembre 2018, que ce rendez-vous sonnera l’heure de la clarification. « Ce congrès sonnera l’heure de la clarification. Il mettra fin aux vuvuzelas et à la transhumance, et donnera le coup d’envoi de la campagne. Il ne sera plus possible de jouer sur tous les tableaux. On sera soit Rhdp, soit Pdci, soit Raci, mais pas tout à la fois. Le ticket pour la présidentielle sera choisi par le conseil politique du Rhdp et son président. Ils le soumettront à une convention à la fin 2019 et au début 2020 », indiquait clairement Adama Bictogo.

Contrairement à la position de ces cadres du Rdr, le président de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), Abdallah Albert Mabri Toikeusse, a fait savoir que « la question de la dissolution des partis membres du Rhdp n’est pas l’ordre du jour du congrès constitutif du 26 janvier prochain ». Il l’a martelé, samedi 22 décembre 2018, dans un hôtel de la Riviera, à l’issue d’une réunion du Bureau politique (Bp) de son parti.

D’autres responsables de son parti, comme son 2e Vice-président, Flindé Albert, et son Secrétaire général adjoint (Sga), Dely Mamadou, ont tenu le même langage que lui.

Dès lors, les divergences sur le parti unifié Rhdp éclatèrent au grand jour. Surtout avec la réplique qu’Adama Bictogo a donnée, le même samedi 22 décembre 2018, aux responsables du parti fondé par feu Robert Guéï et aux cadres du Pdci qui semblent encore hésiter entre leur parti et le Rhdp unifié. « A Adjamé, cet après-midi pour soutenir le nouveau maire de la commune, Soumahoro Farikou, j’ai saisi l’opportunité de cette communion pour annoncer à nos militants et militantes, la marche victorieuse du Rhdp qui se prépare pour 2020. Pour nous, le 26 janvier reste le point de départ de la nouvelle offre politique du Rhdp aux Ivoiriens. Naturellement, on ne peut faire cette offre politique en tant que Rhdp et appartenir à un autre parti politique. Il ne sera plus possible, au soir du 26 janvier 2019, de s’appeler Konan, le lundi, Diabaté, le mardi et Beugré, le mercredi », a martelé Adama Bictogo, samedi soir, sur sa page facebook. « Pour nous, le 26 janvier 2019, ce sera la finale de la scène qui conduira indubitablement chacun à un choix. Des gens font de petits calculs qui, à la vérité, ne résisteront pas à la réalité du terrain, à la grande vague du Rhdp qui, déjà à l’occasion des récentes élections locales, a montré sa force. Ils ne résisteront pas à la grande vague du Rhdp au lendemain du congrès. Je l’ai dit, on ne quitte pas un parti sur des sautes d’humeur. En famille, il y a toujours une solution aux problèmes qui se posent aux membres de la famille. Le Rhdp est en marche. Et sa marche est rassembleuse. La présidentielle de 2020 commence pour nous le 26 janvier », a craché le député et ex-ministre de l’Intégration africaine, Adama Bictogo.

Avec cette clarification du député d’Agboville, des observateurs de la vie politique nationale ont pensé que les uns et les autres devraient savoir les enjeux du congrès constitutif annoncé du Rhdp. Mais, ce sont les confidences -un véritable rétropédalage- faites par Touré Mamadou, en marge de la conférence de presse animée, mercredi 26 décembre 2018, à Treichville, par Adama Bictogo, Président du comité d’organisation (Pco) de ce congrès constitutif, qui suscitent interrogation. « Nous n’allons pas au congrès pour parler de dissolution des partis. C’est aussi ce qu’a dit le président de l’Udpci, Albert Mabri Toikeusse. Mais, ce dont il sera question, c’est le fonctionnement de ces structures, après la date du 26 janvier 2019. C’est ce qui sera l’objet de débat. Il importe de dire comment les partis vont fonctionner, après cette date. Ce d’autant plus que nous parlerons désormais en termes de parti unifié Rhdp », a précisé, selon le site lintelligentdabidjan.info, Touré Mamadou qui explicitait les dires d’Adama Bictogo.

Si tant est qu’on ne va plus au congrès constitutif du 26 janvier 2018 « pour parler de dissolution des partis », quel sera alors l’intérêt d’un tel grand rassemblement qui va nécessiter une débauche d’énergies et beaucoup de sous ?

SYLLA Arouna

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