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Absent -3ème congrès /le président de l’Assemblée nationale signe sa rupture avec le Rdr / Voici ce que risque Guillaume Soro

Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, militant et élu du Rassemblement des Républicains (Rdr), n’a pas daigné prendre part aux assises du 3ème congrès ordinaire de son parti, tenu à Abidjan les 9 et 10 septembre 2017.

L’absence de ce « membre du haut conseil politique du Rdr », très remarquée et diversement interprétée, n’a pas manqué de jeter une onde de tempête sur ce congrès dont le thème appelle pourtant au rassemblement pour un « Rdr nouveau ». Dans un communiqué qu’il a rendu public, vendredi 8 septembre 2017, depuis Paris, il a expliqué sa décision comme étant liée à sa mise à l’écart par les organisateurs dans les préparatifs de ce grand rendez-vous. « Devant cet enjeu inéluctable d’édification d’un nouveau projet politique collectif, il est de coutume d’associer toutes les forces vives du parti à la préparation de ces assises et de veiller à la participation de tous, sans exclusion.

Toutefois, bien qu’ayant été président du Conseil politique de la campagne du président Alassane Ouattara en 2015, et en ma qualité de député de la circonscription électorale de Ferkessedougou-commune, élu sous la bannière du Rdr et, président de l’Assemblée nationale sur proposition du Rdr et, enfin membre du haut Conseil politique du Rdr, je n’ai pas, à aucun moment, été associé aux travaux préparations du congrès. Je n’ai reçu communication d’aucun document officiel encore moins pris connaissance des recommandations préalables issues des pré-congrès, qui feront l’objet d’une validation par l’ensemble des militants.

 

N’ayant de ce fait été associé, ni en amont, ni en aval, par les actuels responsables de l’organisation de ce congrès, c’est avec triste regret que j’en prends acte », s’était indigné l’ancien chef rebelle. Il n’est un secret pour personne. Les observations faites par Guillaume Soro, quoique pertinentes, peuvent-elles justifier son boycott de ces assises qui constituent un tournant décisif de l’histoire du Rdr ? Il ne dit pas qu’il a interpellé les organisations pour rectifier le tir. De nombreux observateurs pensent, pour leur part, que les arguments avancés par Guillaume Soro pour justifier son absence, sont loin d’être convaincants politiquement, pour manquer un tel rendez-vous, même si, dans la forme, ils sont fondés.

Ceux qui tiennent cette thèse estiment plutôt qu’il s’agit d’un « cache sexe » qu’il avance pour masquer la posture de belligérance ouverte contre le Rdr, dans laquelle il s’est placée aujourd’hui. Ce d’autant plus qu’après la lettre d’invitation qui lui a été adressée en qualité de président de l’Assemblée nationale, la direction du parti lui a envoyé « un mandat de membre statutaire », avec à la clé, un badge sous le numéro D 00531.

                                     « Le sort de Jean-Louis Billon  »

Il n’empêche ! Guillaume Soro et toute la branche politique de l’ex-rébellion, incarnée notamment par Sidiki Konaté, Alain-Michel Lobognon, Affoussiata Bamba-Lamine et bien d’autres figures de proue, ont brillé par leur absence. Aujourd’hui, il vient de signer sa rupture avec le Rdr et ses dirigeants. Dès lors, sa destinée politique paraît plus que mystérieuse en Côte d’Ivoire. Que va-t-il faire, s’interrogent des Ivoiriens ? Car, en effet, son avenir avec le Rdr semble se refermer aujourd’hui, même s’il admet que « fort heureusement, ce n’est qu’un congrès ; d’autres congrès ordinaires se tiendront immanquablement ».

 

De nombreux observateurs pensent que Guillaume Soro, en boycottant ces assises, a commis un fâcheux impair qui pourrait lui être dommageable à moyen terme. Dans la mesure où son destin politique national pourrait lui glisser entre les doigts en s’aliénant la sympathie des militants du Rdr, l’affection du président Alassane Ouattara. Après avoir tordu le cou à ses engagements de militant et élu du Rdr , tiré à boulets rouges sur des personnes qu’il ne nomme pas, et multiplié les offres de service en direction du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ( Pdci-rda) dont il a plusieurs fois rencontré le président, Henri Konan Bédié, l’ancien Premier ministre d’Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo se retrouve comme banni. Il s’est mis aujourd’hui, après ce boycott du congrès de son parti, dans un « no man’s land » politique.

S’il ne s’est pas formellement exclu du Rdr, son absence, d’une senteur humiliante pour Alassane Ouattara et pour les militants, est perçue sous l’angle d’un acte de divorce d’avec le Rdr, et pis, d’une déclaration de guerre politique. Il n’est donc pas impossible que le Rdr lui fasse payer cash cette gifle qu’il lui a infligée à la face du monde. Lui qui est « député de la circonscription électorale de Ferkessédougou-Commune, élu sous la bannière du Rdr, président de l’Assemblée nationale sur proposition du Rdr ». Il est donc à craindre que le Rdr ne lui fasse subir le même traitement qu’il a infligé à Jean-Louis Billon, destitué, récemment, de la tête du conseil régional du Hambol à l’instigation des Conseillers régionaux battant « pavillon Rdr ».

Dans le cas de Guillaume Soro, il suffira au bureau de l’Assemblée nationale, l’organe directeur de cette institution, qui peut se réunir sur convocation du premier Vice-président, ou à la demande du tiers de ses membres, de sonner la charge de la destitution, pour que Guillaume Soro se retrouve avec les « quatre roues en l’air ». Le bureau de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire est composé de 11 vice-présidents dont 5 sont issus du Rdr, 4 du Pdci, 1 de l’Udpci et 1 du groupe Nouvelle vision. Mais, il n’est pas aussi impossible que l’arrivée à la tête du parti de la Grande chancelière, Henriette Dagri Diabaté dont Guillaume Soro fut le co-listier aux législatives 2000 à Port-Bouët, ne fasse pas bouger des lignes au sein du parti.

Armand B. DEPEYLA

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