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Affaire caches d’armes en Côte d’ivoire :A la MACA Soul to Soul clame sa loyauté à Soro et accuse Ouattara

Incarcéré à la Maison d’arrêt de correction d’Abidjan (MACA), Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul, chef de protocole de Guillaume Soro a publié ce 11 octobre 2017 un message dans lequel il s’exprime sur l’affaire qui l’a conduit en prison.

Par Abraham Kouassi

Amer, attristé, en colère… Plusieurs qualificatifs pourraient décrire le message publié depuis la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) par Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul. En prison depuis le 10 octobre 2017, le chef de protocole de Guillaume Soro qui est poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’Etat » accuse Alassane Ouattara.

Dans son adresse, le proche du président de l’Assemblée nationale dont le message a été publié en premier sur le site de Guillaume Soro dit regretter d’avoir accepté que son domicile serve de lieu de stockage de ces armes. Amer, il accuse ouvertement Alassane Ouattara qu’il dit avoir défendu de longues années.

« Guillaume Soro m’est témoin, comme beaucoup d’autres camarades. C’est depuis le milieu des années 90 à l’université que j’ai pris fait et cause et me suis dédié pour Alassane Ouattara. Corps et âme (…) Aujourd’hui, comme dans un cauchemar on m’informe que c’est mon leader, l’homme que j’ai adulé pendant longtemps : Alassane Ouattara, l’homme pour qui j’ai tant de fois failli mourir, qui m’expédie en prison. Est-ce le sort que Dieu m’a réservé ? », écrit Soul to Soul.

 

Constitué notamment de lance-roquettes RPG, de mitrailleuses lourdes, de fusils d’assaut AK47, de bombes et de mortiers, l’arsenal découvert dans plusieurs caisses à Bouaké est trop important pour avoir été acquis par le membre des ex-Forces nouvelles. C’est du moins la position défendue par ce dernier dans les lignes qu’il a écrites. « Quelle est cette aberrante histoire d’armes dont on veut me faire à tout prix le détenteur exclusif ? Où aurai-je pu trouver l’argent pour les acquérir ? Comment tout seul, j’aurais pu les entreposer dans ma maison ? Je n’en connais même pas les calibres ni la quantité », souligne-t-il.

Et d’ajouter « Oui, je suis victime de moi-même ! J’aurais dû dire Non. Non. Et refuser de céder ma maison pour que les militaires s’en serve comme base logistique pour leurs opérations, quand tous nous étions reclus au Golf. Ceux qui, par peur, n’ont pas voulu prendre de tels risques sont bien tranquilles aujourd’hui. Et moi je suis en prison à cause de ces armes qui ont mis Alassane Ouattara au pouvoir »

« Je suis trop petit dans cette affaire ! »

Aux côtés de Guillaume Soro depuis les années estudiantines, Koné Kamaraté Souleymane est convaincu que la véritable cible dans cette affaire est le député de Ferkéssédougou, « son patron » comme il le nomme. « Aujourd’hui, à cause de mon patron Guillaume Soro, ajoute-t-i je suis en prison. Parce que ce n’est pas moi qu’on vise! Je suis trop petit dans cette affaire! C’est mon patron qu’on cherche. Et moi le petit, je dois payer ! ».

Fidèle parmi les fidèles du président de l’Assemblée nationale, le désormais pensionnaire de la MACA fait savoir qu’il est prêt au sacrifice ultime pour son leader. « Si l’on doit m’ôter la vie pour que mon patron Guillaume Soro soit sauf, alors je suis prêt. Alassane Ouattara peut me retirer le souffle de vie. J’aime mon patron Guillaume qui ne m’a jamais trahi », assure Soul to Soul.

« Pas de dissensions entre Soro et Ouattara »

Depuis sa cellule, l’accusé, à l’instar de plusieurs proches de Guillaume Soro estime que cette mise en détention est un autre épisode de la bataille autour de la future présidentielle ivoirienne. « Est-ce parce qu’on estime qu’il (Guillaume Soro) serait un obstacle au 3ème mandat d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire en 2020 ? », s’interroge Soul to Soul.

Cette thèse a été rapidement réfutée par le gouvernement ivoirien. Au terme du Conseil des ministres ce 11 octobre, Bruno Koné, porte-parole du gouvernement a assuré « qu’il n’y a pas de raison qu’il y ait des dissensions entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara ». Et le ministre de préciser : « En tout cas, s’il y en a, cela ne viendra pas du président de la République ».

Pour rappel, les armes objets de cette instruction ont été découvertes dans la résidence de Soul to Soul à Bouaké en pleine mutinerie au sein de l’armée le 16 Mai 2017

Selon le Procureur Adou Richard, ces armes entreposées visaient à « déstabiliser ».

ivoirejustice

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