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Affaire de «no prisonniers polique en Côte d’Ivoire»: Voici des chiffres qui rétablissent la vérité

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Affaire de «non existenxe de prisonniers polique en Côte d’Ivoire»: Voici des chiffres qui contredisent le régime

Les dieux sont vraiment tombés sur la tête en Côte d’Ivoire. En le disant, ce n’est pas de la comédie. Mais de la réalité. L’on veut falsifier l’histoire sous nos yeux. On dit qu’il n’y a plus de prisonniers politique dans ce pays. Et qu’il n’y a plus de détenus liés à la crise postélectorale en prison en Côte d’Ivoire et que les seules personnes qui y sont, seraient impliquées dans des faits d’attaques de postes de polices et de gendarmeries et menaceraient la paix sociale. On croit rêver. Comme le soutient, le chroniqueur Alain Foka, dans son émission « Archives d’Afrique » sur Rfi : « Personne n’a le droit d’effacer l’Histoire d’un peuple, car un peuple sans Histoire est un peuple sans âme ». Parce que le régime tente par des alchimies dont lui seul a le secret, de falsifier l’histoire de la Côte d’Ivoire.

 

Les chiffres qui rétablissent la vérité

Désirée Douaty, la présidente de l’Association des femmes et familles des détenus de Côte d’Ivoire (Affdo-Ci), dans une interview accordée au journal LG Infos N° 1319, du samedi le samedi 7 mai 2016, est précise sur la question. Il y a, selon elle, au total, 286 personnes détenues abusivement dans notre pays et pour des raisons politiques.

Maca 165 ;

Mama : 10 ;

Dst : 71 ;

Ecole de gendarmerie : 03 ;

Bouna: 05 ;

Toumodi : 5 ;

Dimbokro : 6 ;

Man 02 ;

Séguéla: 04 ;

Katiola: 06 ;

Boundiali: 03 ;

Dabou : 2 ;

Camp pénal Bouaké : 4.

« Si les ivoiriens ne s’unissent pas autour de la question des détenus politiques et d’opinion, nos 215 parents détenus dans les prisons légales et nos 71 parents torturés de jours comme de nuits à la Dst y resterons jusqu’à la fin de son mandat. Il y a en Côte d’Ivoire, 286 personnes détenues pour des raisons politiques ou d’opinion supposée» fait-elle remarquer. Mme Mariane Billaud, la vice présidente du Collectif des femmes et parents des prisonniers de la crise postélectorale (Cofed), dans une déclaration parue dans les journaux du 3 mai 2016, soutient qu’il y a 280 détenus en Côte d’Ivoire. Et de demander leur libération.

Le parti du Président Laurent Gbagbo abonde dans le même sens. Dans son dernier rapport du 6 avril 2016, cette formation politique a fait recensement exhaustif des détenus politiques.

Maca : 190 ;

Mama : 7 ;

Katiola : 7

Dimbokro : 6 ;

Camp pénal de Bouaké : 6 ;

Bouna : 5 ;

Toumodi : 5 ;

Séguéla : 4 ;

Man : 3 ;

Ecole de Gendarmerie : 3 ;

Boundiali : 3 ;

Dabou : 2.

Il faut dire que ce rapport ne prend pas en compte les prisonniers détenus à la Dst. Selon toujours le parti du Président Laurent Gbagbo, on note que la Maca accueille toujours le plus gros contingent de détenus avec 65,97 % de l’ensemble des sujets (soit les deux-tiers). 12,86% de l’ensemble des détenus (241 personnes) sont des détenus militaires de la Maca et 65,97% de l’ensemble des détenus (241 personnes) se présentent comme des détenus civils de la Maca. Au total, la Maca accueille 63,26 % de l’ensemble des détenus militaires (49 personnes) et 82,81 % de l’ensemble des détenus civils (192 personnes). Cette structure pénitentiaire (Maison d’arrêt et de Correction d’Abidjan) constitue également la plus grande prison du pays.

D’autres prisonniers (au nombre de 46) ainsi que des personnalités se retrouvent dans des zones du Nord de la Côte d’Ivoire. Ces chiffres vont évoluer de cette formation. Puisque, dans une déclaration le 6 mai 2016, Elle soutient : « Hormis les détenus portés disparus et les détenus dans des sites privés, il a en sa possession la liste de plus de 250 détenus politiques civiles et militaires ». Et de poursuivre : « Cela est su et documenté par les organisations nationales et internationales des droits de l’Homme ». Ce n’est pas la ministre de la Communication Affoussiata Bamba-Lamine, porte-parole adjointe du gouvernement qui soutiendra le contraire.

En effet, le 22 octobre 2014, la ministre confessait : « Les proches de Laurent Gbagbo sont poursuivis dans le cadre de procès politiques ». Les cas de Simone Ehivet Gbagbo, le général Dogbo Blé, l’amiral Vagba Faussignaux, le capitaine Séka Séka, commandant Abéhi Jean Noel, Baï Patrice… sont palpables. Et personne ne peut les nier. Le régime soutient également que ceux qui ont été arrêtés après sa prestation de serment, l’ont été pour des faits d’attaques de postes de polices et de gendarmeries. Il s’agit encore là d’une déclaration erronée. Les cas du ministre Hubert Oulaye, Koua Justin, Dahi Nestor relèvent de faits liés à l’organisation de manifestations politiques.

En effet, les deux premiers ont été arrêtés, parce qu’ils ont joué un rôle important dans la tenue du congrès extraordinaire du Fpi à Mama, village natal du Président Laurent Gbagbo. Le régime ne voulait pas de ce congrès. Et, il y a eu lieu. Ce qui n’est pas du goût du régime Ouattara et ses hommes. Ils trouvent que c’est un affront. Dahi Nestor, lui, a été arrêté après la marche pacifique du 9 juin 2015 de la jeunesse de la Coalition nationale pour le changement. En clair, les sorties des personnalités du régime ne sont que des contrevérités cousues du tissu blanc. Quand on n’a rien à dire, on se tait. C’est mieux pour tout le monde.

On dénombre parmi les détenus, plus d’une quarantaine de grands malades, présentant de nombreuses pathologies que sont l’insuffisance rénale, la tuberculose, l’hypertension artérielle, etc. Soit 11% de la population des prisonniers politiques. Toutes ces pathologies acquises sont la résultante de la brutalité nocive exercée sur ceux-ci, au motif de la recherche d’aveux et en violation flagrante des principes élémentaires des droits de l’Homme. Ce sont des preuves irréfutables que la plupart des prévenus sont arrêtés sur dénonciation calomnieuse, avec des méthodes extrajudiciaires, sans mandat d’arrêt légal.

Il faut dire également que le 5 octobre 2015, François Patuel chercheur pour l’Afrique occidentale chez Amnesty International, s’est inquiété de la situation de ces prisonniers politiques. Et de dépeindre une situation alarmante en Côte d’Ivoire où les emprisonnements arbitraires sont monnaie courante sous le régime Ouattara.

Libération des prisonniers politiques exigée

Face à cette situation, des voix se lèvent pour demander la libération des prisonniers. Afin de favoriser la réconciliation nationale qui est au point mort. C’est le cas des catholiques. Ils ont appelé, dans une déclaration, à la libération des prisonniers politiques dans le cadre de la crise postélectorale. En vue d’aboutir à une véritable réconciliation en Côte d’Ivoire après une décennie de crise. Il faut dire que des dizaines de milliers de chrétiens s’étaient réunis à la basilique Notre-Dame-de-la paix de Yamoussoukro, pour le “Pèlerinage national” lancé dans le cadre du Jubilé de la miséricorde, une année sainte ouverte le 8 décembre 2015 par le pape François. « La réconciliation, naturellement exige la libération des prisonniers dans le cadre du conflit advenu dans le pays, surtout que de ce point de vue, personne ne peut se dire innocent» soutient l’évêque de Katiola Mgr Ignace Bessi Dogbo, parlant au nom des évêques ivoiriens lors du rassemblement. Et de poursuivre : «Pour se réconcilier, il faut être libre, pour être libre, il faut avoir la faculté d’aller et de venir sans être inquiété ».

On se rappelle que Mgr Siméon Ahouana, président de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (Conariv), avait déjà alerté tout le monde : « Le malaise est profond et il convient à présent de mettre un accent particulier sur les initiatives en faveur de la réconciliation ». On demande une seule chose à Ouattara, soit il ouvre un procès pour les juger ou il les libère purement et simplement.

Par Yacouba Gbané

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