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Affaire “Des individus ont mis un fusil à la tempe de Youssouf Bakayoko…pour Gbagbo”-Voici toute la verité…

Affaire  « Des individus ont mis un fusil à la tempe de Youssouf Bakayoko pour le contraindre à déclarer Laurent Gbagbo vainqueur des élections de 2010 »: Quand Ouattara s’oublie devant ses parents. Damana Pickass lui rafraichit la mémoire

Affaire « Des individus ont mis un fusil à la tempe de Youssouf Bakayoko pour le contraindre à déclarer Laurent Gbagbo vainqueur des élections de 2010 »: Quand Ouattara s’oublie devant ses parents. Damana Pickass lui rafraichit la mémoire

« Beaucoup ne savent pas qu’à l’occasion de cette grave crise qui a secoué notre pays, des personnes lui avaient mis un fusil à la tempe pour qu’il déclare l’ancien président vainqueur des résultats des urnes. Bakayoko n’a pas cédé sous la menace de l’arme et a déclaré que s’il mourait les résultats ne pourraient pas être proclamés. Il a dit mais si vous me tuez ca sera terminé, personne ne pourra donner les résultats. Et c’est comme cela, ces idiots ont compris qu’ils n’avaient pas à tuer Youssouf Bakayoko », voici la bombe ou encore le grossier mensonge que le président Alassane Ouattara a lancé à la face de ses parents l’occasion de sa visite d’Etat dans le Worodougou.

Un véritable ramassis de fable qui, sans nul doute, est une vaine contorsion de la réalité telle que vécue par les Ivoiriens lors des élections de 2010.  Comment-a-t-il pu ? Comment peut-il tordre ainsi l’histoire ? A quel moment précis ces « idiots » comme il les appelle ont pu mettre un fusil sur la tempe du président de la commission électorale ? Voici autant de questions qui trottent dans l’esprit, lorsqu’on est en face de telles allégations.  Pour qui connait l’histoire de la crise postélectorale, Ouattara s’est sans doute oublié. Oublié au point d’inventer une histoire de menace. Heureusement que les faits demeurent encore vivaces dans l’esprit des Ivoiriens qui, de bout en bout, ont suivi cette spectaculaire proclamation de résultats. Oui spectaculaire ! Et c’est peu de le dire.

Les faits : mercredi 1er décembre 2010, Youssouf Bakayoko proclame les résultats provisoires des élections tout en prenant soin de démentir les informations passant en boucle sur les chaines étrangères et donnant déjà comme vainqueur le candidat Alassane Ouattara. Alors que la commission électorale elle, n’avait pas encore fini les délibérations. C’est encore à ce moment qu’il lança sa fameuse phrase « il n’est pas encore minuit », pour dire que la commission centrale de la Cei continuait toujours les délibérations et que par conséquent, aucun résultat émanant de ladite commission n’était disponible jusqu’à cet instant précis.  Jusqu’à ce qu’arrive l’heure fatidique. Où notre commission s’est montrée incapable de proclamer les résultats au grand damne des populations ivoiriennes. Mais les dés étaient déjà pipés et  seul Youssouf Bakayoko savait à quel jeu il jouait en retardant la proclamation des résultats.

La suite, on la connait. Un tour à l’hôtel du Golf, le Qg du candidat Alassane Ouattara et le tout est joué. Usant de stratège pour échapper à la vigilance des autres membres de la commission. Les chaines étrangères s’emparent de cette annonce qui pourtant, au regard de la constitution ivoirienne, est nulle et de nulle effet. Qu’à cela ne tienne ! « la fameuse » victime de Ouattara ne suivait que le rouleau compresseur qui était soigneusement déroulé.

Chose que Damana  Adia Pickass, témoin majeur des faits à l’époque rappelle sur sa page facebook comme pour rafraichir la mémoire à Ouattara. « En tant que témoin et acteur de ces événements, pour l’histoire, pour l’avenir, pour la postérité, je voudrais m’inscrire en faux contre ces propos grotesques, ridicules et absolument mensongers proférés par M. Alassane Dramane Ouattara lors de sa visite dite d’Etat dans la région du worodougou. A quel moment et où « ces idiots » ont-ils mis le fusil à la tempe de M. Bakayoko Youssouf ? Bien évidemment notre très cher Alassane Ouattara n’apporte aucune réponse à ces questions », note -il d’entrée de jeu. Avant de poursuivre « Quand s’achève l’heure fatidique de minuit ce mercredi 1er décembre 2010, toute la commission centrale est rejointe à la salle de délibération par son président M. Youssouf Bakayoko. Et là, nous avons constaté l’échec de la CEI qui a été incapable de donner les résultats provisoires. Nous nous sommes convenus, compte tenu de l’heure et de la fatigue, de nous retrouver le lendemain jeudi 2 décembre 2010 pour signer le procès verbal de carence et passer la main au conseil constitutionnel qui en avait déjà fait la demande pour la poursuite du processus électoral .A la fin de cette séance qui se situait autour de 00h30- 1h du matin, le président a quitté la Cei avec ses gardes de corps et sous escorte Onusienne très renforcée pour la circonstance, sans aucun incident.
Le lendemain jeudi 2 décembre, M. Youssouf Bakayoko ne se présente pas comme prévu à la CEI et lorsque nous le revoyons, c’est au Golf hôtel au QG de campagne de M. Ouattara en train de proclamer des chiffres qui sont le fruit de son imagination. S’il y a donc eu un fusil qu’on a mis à la tempe de M Bakayoko, c’est sûrement au Golf Hôtel par les mercenaires de M. Ouattara ».

Voilà qui est clair, et qui permet de rétablir la vérité. Alors d’où sort cette rocambolesque histoire de menace de mort ? En l’affirmant, Ouattara a sans doute oublié qu’un célèbre adage africain dit : « à beau mentir qui vient de loin », autrement dit l’histoire de la Côte d’Ivoire est tellement récente qu’on ne peut pour des intérêts la façonner.

Noura Kamagaté, pour eburnienews

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