04192024Headline:

Affaire: La Constitution m’autorise telle un troisième mandat au Gouverneur Dacoury-Tabley ?

Gouverneur Dacoury-Tabley Philippe-Henri
La sortie du Président Alassane Ouattara concernant la possibilité pour lui de se représenter en 2020, continue de susciter de vives réactions de la part d’opposants politiques. Dans une déclaration dont Linfodrome a reçu copie, l’ancien gouverneur de la BCEAO, Dacoury-Tabley Philippe-Henri, proche de l’ancien Président Laurent Gbagbo, dénonce une diversion du chef de l’Etat ivoirien.

Pour les observateurs avertis et surtout pour ceux qui connaissent l’homme comme un virtuose du reniement de ses propres engagements et de ses propres paroles, la volonté de Ouattara de demeurer encore à la tête de l’Etat, et non pas seulement d’être candidat, en 2020, n’a jamais fait l’ombre d’un doute.

Le concerné vient d’abattre ses cartes et d’ôter le cache-sexe qui, en fait, ne cachait vraiment plus rien de sa forte envie de s’accrocher au pouvoir. Ouattara, en disant que la Constitution lui permet d’être candidat en 2020, sait très bien que c’est faux, mais qu’à cela ne tienne, il n’est plus dans notre monde, et la vérité n’a jamais été sa tasse de thé.

Sa déclaration, on l’espère, aura au moins eu le mérite de faire comprendre aux naïfs de tous bords que celui qui est entré par effraction dans ce pays et n’a pas hésité à passer en pertes et profits plus de trois mille de nos compatriotes, n’est disposé à respecter aucune constitution et encore moins à arrêter, de son plein gré, de mélanger et détruire la Côte d’Ivoire. C’est le peuple qui doit le stopper dans sa folie meurtrière et destructrice.

C’est pourquoi, nous ne devons pas nous laisser distraire par les appâts et les leurres que Ouattara et son régime de dictature sèment derrière eux. La récente quasi-déclaration de candidature du Chef de l’Etat aux présidentielles de 2020, participe de cette stratégie qui consiste à orienter l’attention de l’adversaire vers un sujet, présenté comme fondamental, alors que l’essentiel se déroule ailleurs, loin de tout regard.

Cette stratégie permet aussi de desserrer l’étau et la prise de l’adversaire. Dans la situation présente, la Société Civile et toute l’opposition politique, notamment la plate forme EDS, ont vu juste en pointant du doigt la réforme de la CEI, ils ont ainsi frappé là où ça fait mal. Le maintien de la CEI dans sa forme actuelle constitue un véritable talon d’Achille pour Ouattara et son régime.

La réforme de cette institution a été réclamée, depuis 2013, par le Conseil de Sécurité, et tout récemment, en 2016, dans un arrêt, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a condamné l’Etat de Côte d’Ivoire à réformer la CEI dans une démarche consensuelle. Dans le monde entier, on assiste ainsi à un désaveu unanime de l’attitude jusqu’au-boutiste et périlleuse de Ouattara qui refuse l’offre de dialogue et de discussion de l’opposition sur la réforme de la CEI.

Sur ce sujet et sur beaucoup d’autres, le régime Ouattara est désormais isolé. Le pouvoir sait que cette réforme est juridiquement, politiquement et moralement fondée et qu’elle se fera dans tous les cas. Mais le régime veut gagner du temps pour servir aux Ivoiriens, par la suite et selon son calendrier, des réformettes aux allures de replâtrage, avec en prime, vers 2020, un remplacement de Youssouf Bakayoko, par un RDR pur et dur.

C’est pourquoi, l’opposition, la société civile et le peuple ne doivent pas baisser la garde et se laisser tromper par la déclaration de candidature de Ouattara.
Elle n’est pas un nouveau sujet, c’est du réchauffé.
Ne nous laissons donc pas distraire, mais demeurons concentrés sur notre objectif, la réforme de CEI qui, aujourd’hui, est le cœur de la lutte pour la restauration de la démocratie dans notre pays.
La victoire, qui est à notre portée, nécessite l’engagement de tous les démocrates et des ivoiriens de bonne volonté, soucieux d’éviter le chaos à notre pays. L’opposition politique, conduite par EDS, la Société Civile et les leaders d’opinion doivent, ensemble, réclamer et exiger cette réforme qui garantira la paix et la tranquillité à notre pays. Pour la Côte d’Ivoire, aucun sacrifice ne sera trop grand.

 

 

koaci.com

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