03232023Headline:

Algérie : un remaniement au goût du désaveu public

Le président de la République algérienne a effectué jeudi dernier son septième remaniement ministériel, depuis son arrivée en décembre 2019 à El Mouradia, et le quatrième opéré avec le Premier ministre actuel. C’est dire la gestion du pouvoir chez le sénile du coin qui carbure à un gouvernement tous les sept mois.
Dix ministres en ont fait les frais ce coup-ci, dont “son éminence” Ramtane Lamamra, ou le ministre kleenex qui n’aura pas passé plus de vingt mois et 9 jours à la tête de la diplomatie algérienne. Mais que l’on se rassure, d’autres illustres inconnus n’ont pas fait ni mieux ni long feu, tant les humeurs, massacrantes et changeantes des deux acolytes malades et irascibles à la tête de l’Algérie ont été des plus convaincantes à leur égard.

Particulièrement ceux ayant possédé, pour un instant seulement, les portefeuilles de trois départements essentiels et sensibles que sont, les Finances, le Commerce et des Affaires étrangères. Depuis, les paris sont ouverts et c’est à qui tiendra le plus longtemps dans cette sphère ministérielle gorge-de-pigeon et si versatile.

Même les protégés du président, dont le nom est imprononçable, en payent le tribut. Tenez ! Kamel Rezig a fini par décevoir celui-la même qui l’a désigné à ce poste de ministre du Commerce et de la Promotion des exportations. Le bonhomme, alias “Mister pénurie” d’huile, semoule, lait, sucre, etc., qui ont subitement disparu des rayons des magasins en Algérie, a eu pour quelques faits d’armes de pénaliser l’utilisation d’une langue autre que l’arabe sur les enseignes des magasins suscitant ainsi des protestations.
Lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, il n’aura pas failli par ailleurs, à ses écarts “hors de propos” en annonçant une campagne de sensibilisation aux produits aux couleurs de l’arc-en-ciel, qu’il a assimilé à un symbole LGBTQ “Kabyles suivez d’autres regards”. Un numéro de téléphone sans frais a même été mis en place pour permettre aux particuliers de signaler ces produits afin que la police puisse intervenir.

Cependant, le gars a pu rester trois ans au gouvernement (un record) grâce aux bonnes relations de sa femme avec les filles de Mister président et de la première dame. Aujourd’hui au bonheur de nombre d’Algériens, il s’est fait virer comme un malpropre par son sponsor même. Est-ce que le sénile au pouvoir tirera les dividendes des trompettes de la renommée ? La suite du long Muppets show made in Algeria nous le dira bientôt.

Ceci dit, le bougre qui avait échappé à tous les remaniements ministériels, est remplacé par Tayeb Zitouni, qui aura fort à faire pour réduire la facture des importations et assurer l’approvisionnement régulier du marché national en produits non disponibles localement. Un vœu pieu du sénile du coin qui doit en rire sous cape.

Autre remplacement et non des moindres Laaziz Fayed, qui a remplacé Brahim Djamel Kassali dont la pendule d’argent ronronnant au salon dit plus oui que non. Le nouvel argentier fait partie de la maison et c’est un technocrate qui était directeur du Budget au ministère des Finances avant sa nomination à la tête de ce département ministériel. Alors on ne vous dit pas où va l’argent.

La Jeunesse et les Sports mute également pour un ancien sportif Abderrahmane Hammad, sauteur en hauteur médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Sydney en 2000 en lieu et place d’Abderezak Sebgag à qui rien n’aura réussi sportivement, ni qualification au Mondial de Qatar, ni les jeux francophones d’Oran, ni le CHAN (Championnat d’Afrique des Nations des joueurs locaux), ni …

Les rescapés qui sont maintenus à leurs postes se comptent presque sur les doigts de la main, il s’agit d’Abderrahim Tabi, ministre de la Justice, Brahim Merad, ministre de l’Intérieur, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, Mohamed Bouslimani, ministre de la Communication, Abdelhamid Belabed, ministre de l’Education nationale, Youcef Belmahdi, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. A dans sept mois au prochain remaniement !

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