Le conflit inter-communautaire qui oppose les autochtones Wê aux allogènes Baoulé a atteint un seuil inespéré ces derniers temps. Quatre ressortissants Burkinabés ont trouvé la mort des suites d’ une bastonnade de jeunes Guéré dans la sous-préfecture de Zéaglo. Les corps jetés dans une vielle tombe profanée ont été retrouvés par la gendarmerie.
Avant cet acte macabre dans le campement de Canaan, des jeunes autochtones ont été victimes d’individus indélicats qui leur ont laissé des souvenirs corporels. Deux jeunes autochtones dans un état très critique sont admis à la Pisam.
C’est une ministre très abattue qui est venu à la rencontre de ses parents Baoulé et Guéré. Pour une fois de plus chercher à ramener la paix si chère à tous les ivoiriens. Dans un langage franc Anne Ouloto a condamné ces actes qu’ elle qualifie de moyenâgeux. « C’est dans les temps anciens que la loi de Talion existait. Où on faisait de l’oeil pour l’oeil et dent pour dent. Mais les temps ont changé et nous sommes dans un Etat de droit. Et nul n’a le droit de se faire justice. Je suis déjà à terre ,aidez-moi à me relever. Je suis venue pour apaiser les coeurs. Je vous demande pardon« , a introduit maman Bulldozer.
S’adressant aux jeunes Anne Désirée Ouloto dira que » Quand on est jeune on est toujours chaud. Je comprends votre réaction mais sachez que ce que nous faisons c’est pour vous. Dans tout ce que nous entreprendrons pour le règlement de ce conflit, vous aurez votre mot à dire. Je suis venu pour apaiser les coeurs et laver le sang qui a coulé. Nous n’avons pas de conflit avec une communauté mais avec des éléments d’une communauté. Faisons attention« , a-t-elle conseillé.
Anne Désirée Ouloto qui entend mettre tout en oeuvre pour arrêter définitivement l’hémorragie a rassuré les jeunes. « Toutes les brebis galeuses seront mises aux arrêts. Et ce de tous les deux côtés. Si pour un individu la cohésion entre deux peuples est mise à mal, Il faut vite se débarrasser de lui pour préserver la quiétude ».
Les élus, cadres et chefs coutumiers du grand centre présents aux différentes rencontres ont eux aussi condamné les incidents qui entravent à la paix et la cohésion à Guiglo et partant partout en Cote d’Ivoire. Au nom de ses pairs, le vice-président du conseil régional du Bélier, Yéboué Kouamé Lambert s’est mis à genou pour implorer le pardon du peuple Wê. « Par générosité vous donnez à manger à nos frères. Au vu des visages ici, la situation est grave. Et elle n’honore pas les Akan. Je m’agenouille aux pieds du chef des Wê pour montrer combien de fois nous sommes sincères avec vous. Nous vous supplions de bien laisser ce problème et qu’au nom de l’alliance qui nous lie nous réapprenons à vivre ensemble. Je dis à mes parents Baoulé de tout faire pour ne blesser ni en parole ou en acte leurs tuteurs que vous êtes« , a recommandé Yéboué Kouamé.
A l’issue des rencontres qui ont duré toute la journée et la nuit du samedi 21 octobre, la ministre a demandé qu’une trêve d’une semaine soit observée pour permettre à l’État de trouver une solution durable à ce conflit qui ne fait qu’endeuiller des familles.
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