04252024Headline:

APF : Guillaume Soro a déjà requis des avocats français pour défendre sa cause

Le rêve de Guillaume Soro de briguer la présidence de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) risque de s’arrêter aux portes du Sofitel-Abidjan hôtel ivoire, qui devrait abriter les travaux de la 45e session, du 5 au 9 juillet 2019, à Abidjan.

La revanche que mijote Amadou Soumahoro contre l’ex-président de l’Assemblée nationale risque d’être fatale pour ce dernier. Premier vice-président, Guillaume Soro s’était fait reconduire à Rabat, au Maroc, récemment, malgré une farouche opposition de la délégation ivoirienne conduite par Amadou Soumahoro, président du Parlement. Les assises d’Abidjan s’annoncent problématiques pour le président du Conseil politique (Cp). Car, il court le risque de ne même pas avoir accès à la salle des travaux, si l’on en croit Dah Sansan, député de Bouna, issu du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix ( Rhdp).

Situant, vendredi 28 juin 2019, face à la presse au Plateau, les enjeux des travaux d’Abidjan, qui verront la participation d’au moins 400 parlementaires, le président-délégué de la section ivoirienne de l’Apf, Dah Sansan, a affirmé que Guillaume Soro, quoique premier vice-président de l’institution, n’est pas le bienvenu à cet important rendez-vous des députés de l’espace francophone. Dah Sansan part du principe que Guillaume Soro a perdu, au sein de l’Apf, toute légitimité. En conséquence, il ne peut, sur la base du statut qui est le sien aujourd’hui, prétendre à aucun poste de responsabilité, invitant le député de Ferké à se tenir loin de ces assisses d’Abidjan. « Il ne peut plus réclamer un poste d’appartenance à ce bureau », avance-t-il. Selon lui, le président du Cp sera purement et simplement refoulé, dès qu’il pointe le nez. « Ce jour-là, ceux qui doivent participer aux assises se connaissent. Il doit avoir la démarche élégante de comprendre que les assises qui sont en train de se préparer, il n’a pas sa place, et utiliser d’autres mécanismes qui vont le grandir. Les textes sont clairs. Je ne vois pas comment le président de l’Assemblée nationale ancien, peut revendiquer une participation aux assises. Il ne devrait pas le faire et je lui recommande fermement d’emprunter la méthode élégante », a-t-il recommandé.

Pour lui, « la position de Soro vis-à-vis de l’Apf est irrégulière. L’Apf, c’est l’affaire des institutions parlementaires et il n’est même pas envisageable qu’un député, qui n’est pas membre de sa section locale, puisse bénéficier d’un poste au niveau de l’Apf. Pour que l’ancien président de l’Assemblée nationale et l’ancien membre de la section Apf de Côte d’Ivoire soit admis comme candidat, il faut bien qu’il appartienne à une section de l’Apf. Ce sont les sections Apf qui présentent les candidatures. Il n’y a pas de place possible pour une candidature en dehors des sections ».

La question qui revient, à la lumière de ces déclarations du député Dah Sansan, est de savoir s’il s’agit d’un simple postulat, une hypothèse ou alors s’agit-il d’une position officielle de l’Apf dont Guillaume Soro est le premier vice-président ?

Couteau à double tranchant

Comment Dah Sansan qui, au passage, n’a pas caché la volonté du Parlementivoirien de briguer la présidence de l’institution, entend procéder pour empêcher Guillaume Soro de prendre part aux travaux ? Un communiqué officiel de l’Assemblée nationale suivra, ou alors sommes-nous en face d’un simple vœu émis par la section ivoirienne, de ne pas voir le président démissionnaire de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ? On se perd encore en conjectures…

Si la position de la Côte d’Ivoire, en l’espèce, peut être légitime, étant entendu qu’elle abrite les travaux, mais la mise en œuvre risque de se révéler un couteau à double tranchant. De fait, si la position défendue par Dah Sansan n’est pas basée sur les textes de l’institution, la Côte d’Ivoire serait alors mal fondée de s’opposer à la participation de Guillaume Soro. Il y a à craindre que le pays s’en sorte avec des stigmates au niveau de son image. Ce d’autant plus que Guillaume Soro, sûr de son bon droit, a déjà requis des avocats français pour défendre sa cause.

Le 19 juin 2019, le premier vice-Président de l’Apf a désigné le cabinet d’avocats Gka & associés, afin de « l’assister et de le représenter suites aux multiples incidents constatés ces dernières semaines, visant à le délégitimer dans ses fonctions et à le délester de ses droits au sein de cette organisation ».

Dans cette logique, un courrier a été adressé par son Conseil, aux membres du bureau de l’Apf, les invitant à « rappeler la stricte application des règles et usages au sein de cette organisation et ainsi mettre définitivement un terme aux vaines tentatives de déstabilisation dont notre client est l’objet, et permettre à la prochaine Assemblée générale de l’Apf de se tenir avec la sérénité requise ». En faisant entrer en scène un cabinet d’avocats français, Guillaume Soro montre-là, sa détermination, non seulement à faire respect les règles qui régissent l’institution, mais à aller jusqu’au bout de la concrétisation de son ambition. « Nul n’est besoin de signaler que la politique politicienne ivoirienne fait intrusion dans la case de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (Apf), par la plus honteuse porte. Le droit et la démocratie se retrouvent ainsi en danger. Céder aux diktats du politique ivoirien », dénonce Guillaume Soro. « La complaisance de l’Apf dans le dossier ivoirien entamera sa crédibilité », fait-il savoir, non sans rappeler que par le passé, l’Apf avait toujours su avoir le courage de « dire le droit, même face aux exécutifs les plus agressifs ».

Après Rabat où les Ivoiriens se sont « empoignés », un autre bras de fer se profile à l’horizon.

Lire sur linfodrome

What Next?

Related Articles