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A’salfo (Lead vocal Magic System ) veut liberer tous les prisonniers politiques

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Le groupe ivoirien Magic System a joué Vendredi nuit à Dakar, dans le cadre des animations musicales du XVème sommet de la Francophonie ouvert ce Samedi au CCID (Centre International de Conférence de Diamniado ), désormais baptisé du nom d’Abdou Diouf.

Peu avant de monter sur la scène de la Cour du Grand Théâtre de Dakar , pour un spectacle dont presque toutes les chansons étaient reprises en cœur par le public dakarois, Asalfo le leader du groupe s’est confié à Afrikipresse.fr

Vous avez interrompu une tournée africaine et internationale, ainsi que les préparatifs d’un concert très attendu à Abidjan pour vous retrouver à Dakar. Pouvons-nous conclure que ça bouge beaucoup pour le groupe Magic System ?

Franchement, ça bouge beaucoup ! C’est vrai, vous avez raison, nous étions effectivement en tournée mais le voyage de Dakar est assez exceptionnel par ce qu’il est institutionnel. C’est beaucoup symbolique. Nous sommes venus célébrer la langue française, et c’est un honneur pour nous d’avoir été choisis par le gouvernement ivoirien, pour également rendre hommage au président Abdou Diouf.

Vous posez ces derniers temps, beaucoup d’actions dans le social. Pourquoi une telle débauche d’énergie dans ce domaine ?

Vous êtes mieux placé pour savoir d’où nous venons, et lorsqu’on vient d’un tel endroit, on est le mieux placé pour venir en aide aux autres. Nous avons eu peut être assez de chance pour sortir de cette situation, mais il y a encore malheureusement des millions et des millions de personnes qui sont encore dans de telles situations, auxquelles il faut tendre la main. Donc, chaque fois que nous pouvons faire quelque chose pour ces personnes afin de les rapprocher de leur bien-être, il n’y a pas de limite pour nous. Nous sommes donc condamnés à le faire.

Que pensez-vous du processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, prôné par le gouvernement ivoirien ?

Moi, je pense que le mot ‘’réconciliation’’ est devenu synonyme de tristesse et d’altercation. Ce que nous, en tant que Magic Sytem, pouvons demander aux uns et aux autres, c’est de mettre un peu d’eau dans leur vin. Les deux parties devraient consentir des sacrifices. J’ai eu à discuter avec certains réfugiés ivoiriens à Lomé (Togo) et j’ai constaté que la plupart de ces réfugiés demandent à rentrer sans être inquiétés. Je crois que le gouvernement est en train de se battre pour faire asseoir une paix véritable. C’est beaucoup écœurant de voir des Ivoiriens qui ont fui leur pays, qui sont dehors et qui ne peuvent pas rentrer. Il est donc important que les autorités les rassurent en mettant en place une bonne stratégie afin que ces Ivoiriens rentrent sereinement chez eux. (…) . Il y a des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire, ou plutôt des prisonniers dont les fautes sont en relation avec la situation socio politique vécue dans le pays. C’est pour cela que je dis que chacun devrait consentir des sacrifices parce qu’on ne peut pas avoir beaucoup de prisonniers de ce type et demander qu’on aille à la réconciliation nationale. Et c’est d’ailleurs à cette situation que je fais allusion lorsque je parle de ‘’consentir des sacrifices’’. Chacun de nous devrait également s’améliorer au niveau de ses pensées ainsi que de ses positions. De toutes les façons, tout le monde a été plus ou moins fautif mais il faut qu’on se pardonne pour avancer. Je salue la libération de certains prisonniers politiques mais je vais demander au président Ouattara de faire encore des efforts pour faire progressivement sortir tout le monde de prison.

Après Dakar, quelles sont vos prochaines étapes ?

On passe d’abord par Abidjan et après, on est à Marseille, à Grenoble, Lyon, Caen…bref une longue tournée jusqu’en septembre 2015 et après ça sera le Femua (Festival des Musiques Urbaines d’Anoumambo)

Quelle sera l’innovation de cette 8ème édition du Femua ?

Aujourd’hui, le Femua est devenu un événement à thème. Il y aura plusieurs conférences qui débattront de l’industrie culturelle. Nous avons décidé d’aborder ce thème pour le prochain Femua pour présenter l’importance de l’industrie culturelle en Afrique, par les acteurs mêmes de cette industrie culturelle sur le continent. Il ne s’agira pas uniquement des Ivoiriens qui débattront de ce sujet, mais aussi de plusieurs autres professionnels africains du domaine , conviés aux débats.

Claude Dassé, à Dakar

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