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Assassinat du général Robert Guei: 19 personnes avouent le crime / haut rang, président d’un parti cité

guei robert

Le général Gueï avait été assassiné, ainsi que son épouse, le 19 septembre 2002, jour du coup d’Etat manqué contre Laurent Gbagbo.

Le parquet militaire d’Abidjan, que dirige le commissaire du Gouvernement, le procureur militaire, Ange Kessi Kouamé, vient de faire un pas de géant, dans l’enquête sur l’assassinat du général Robert Guei, tué aux premières heures de la rébellion de 2002.

Un magistrat militaire, en charge du dossier d’instruction de l’affaire Guéi Robert nous a révélé, jeudi 8 octobre 2015, sous le strict couvert de l’anonymat, qu’au moins « 19 personnes, militaires et civiles, impliquées directement dans l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, entendues, sont tous passés aux aveux », quant à leur responsabilité, dans la mort du général Robert Guéi, ancien patron du Conseil national de salut public ( Cnsp), la junte militaire qui, en décembre 1999, renversait le président Henri Konan Bédié. « Les langues se délient. Nous savons aujourd’hui qui a fait quoi, dans l’assassinat de Robert Guéi. Ils sont tous passés aux aveux et ont regretté leurs actes. Certains ont dit qu’ils étaient dans l’obligation d’exécuter un ordre de la hiérarchie », nous a confié ce magistrat.

Un homme politique de haut rang, président d’un parti politique, engagé dans l’élection présidentielle d’octobre 2015, aurait été nommément cité, comme ayant « une responsabilité clairement établie » dans la mort de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. « A cause de la campagne présidentielle, nous avons différé son audition », a poursuivi notre source. Le procès de ces 19 personnes est prévu pour se tenir dans la première quinzaine du mois de décembre 2015, selon notre source. Surnommé “le père Noël en treillis”, Robert Gueï a dirigé la junte militaire installée en Côte d`Ivoire après le coup d`Etat du 24 décembre 1999 contre Henri Konan Bédié.

Le général Gueï, âgé de 61 ans, avait été assassiné, ainsi que son épouse, le 19 septembre 2002, jour du coup d`Etat manqué contre Laurent Gbagbo, qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par la rébellion des Forces nouvelles. Robert Gueï avait été accusé par le pouvoir de Laurent Gbagbo d’être derrière ces troubles. Les partisans de Gueï attribuaient en retour au régime la mort de leur chef, ce que le camp Gbagbo a toujours récusé. Mais, en octobre 2012, quatre officiers ivoiriens, dont des piliers de l’ex-régime de Laurent Gbagbo, ont été inculpés pour l’assassinat du général Robert Gueï. Il s’agit, notamment, du commandant Anselme Seka Yapo, le général Brunot Dogbo Blé, le lieutenant-colonel Katé Gnatoa et le capitaine Mory Sakanoko. Tous ont été inculpés de complicité d’assassinat.

La recherche des assassins du général Robert Guéi et leur arrestation étaient une promesse d’Alassane Ouattara. Le parquet militaire avait ouvert une enquête le 11 septembre 2012, à la suite d’une plainte de la famille et des ayants-droit du général Gueï, afin d’éviter la prescription décennale qui devait intervenir quelques jours plus tard.

Armand B. DEPEYLA

linfodrome.com

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