Le déplacement d’Emmanuel Macron et de son épouse intervient après celui de la Première ministre Elisabeth Borne et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin jeudi 8 juin, le jour de l’attaque. Le président français avait dénoncé jeudi une « attaque d’une lâcheté absolue » et souhaitait rencontrer les familles.
Deux des quatre enfants blessés sont toujours en « urgence vitale », a indiqué le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran. Parmi les quatre enfants blessés, l’un est Britannique et un autre est Néerlandais. Âgés de 22 à 36 mois, les enfants ont été transférés à Genève et à Grenoble après des premiers soins sur place.
L’agresseur a passé la nuit en garde à vue et peut le rester jusqu’à 48 heures. Il aurait déjà été soumis à un examen psychiatrique.
Recueillement et questionnement à Annecy
Manifestement, le suspect errait depuis plusieurs semaines dans ce grand parc qui borde le magnifique lac d’Annecy. Beaucoup de personnes ont spontanément rejoint cette aire de jeu où le drame s’est produit, pour se recueillir, déposer quelques fleurs, mais aussi échanger pour certains sur leur stupeur d’avoir reconnu ce jeudi 8 juin, sur les vidéos amateurs qui ont circulé sur la toile, un homme qu’ils avaient déjà croisé dans le parc.
Une mère de famille se souvient d’en avoir eu peur la semaine dernière, raconte l’envoyée spécial de RFI à Annecy, Marie Casadebaig. Il s’était montré très agressif avec son chien. Deux autres propriétaires de chiens, qui viennent assez tôt chaque matin, l’avaient aussi remarqué. Il dénotait des habitués du parc, plus souvent des retraités ou des joggeurs. Il était généralement assis seul sur un banc, tout près de l’aire de jeux, raconte une dame d’une soixantaine d’années, un loueur de pédalos lui avait raconté qu’il le voyait même tous les matins se laver dans les eaux du lac.
La seule chose que l’on sait, c’est que le suspect était en France depuis l’automne 2022, qu’il avait quitté la Suède où il bénéficiait du statut de réfugié et qu’au moment des faits, il n’était ni sous l’emprise de l’alcool ni celle de stupéfiants. « Il devait préparer son coup », lâche un quinquagénaire qui lui aussi avait déjà aperçu l’assaillant présumé. Pour l’instant, rien ne confirme ce scénario. Mais qu’auraient-ils pu faire pour empêcher une telle violence ? Ils sont plusieurs aujourd’hui à Annecy à se poser en boucle cette question.