Le procès de treize militants d’ultra-droite s’est ouvert mardi 17 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris. Onze hommes et deux femmes âgés de 26 à 66 ans sont soupçonnés d’avoir voulu préparer une série d’actions violentes contre des migrants, des députés, des musulmans et contre le chef de l’État Emmanuel Macron, en novembre 2018.
« Nous ne faisons pas de religion, pas de politique, pas de morale. Nous faisons du droit. » Dès l’ouverture du procès, mardi, le président du tribunal Thomas Jouck a tenu à poser un cadre clair. D’abord parce que neuf des treize prévenus n’ont jamais eu affaire à la justice. Mais aussi parce que tous sont des militants d’ultra-droite adeptes des théories complotistes. Alors, il insiste, il récuse « le fantasme d’une justice politique » mais cherche aussi à rassurer les prévenus : « La pensée en politique n’est pas une infraction en soi ».
Après quatre années d’enquête, ces onze hommes et deux femmes ont été renvoyés en procès pour avoir préparé une « action violente » contre Emmanuel Macron fin 2018 et avoir fomenté des assassinats de migrants ou des attaques contre des mosquées. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle. Les prévenus gravitaient tous autour des Barjols, un groupuscule issu d’un groupe Facebook en 2017, adepte de réunions paramilitaires et de la théorie conspirationniste du « grand remplacement ».
Chat diabétique
En face, plusieurs d’entre eux lui répondent que de toute façon, ce procès, ils ne pourront pas y assister plus d’un jour ou deux. C’est trop cher pour cette femme au chômage qui habite loin de Paris. Une autre prévenue fait des ménages. Pas de travail, pas de salaire. Et puis il y a cet homme qui vient de signer une promesse d’embauche après des mois au chômage. Mais il préfère mettre en avant son chat diabétique en Bretagne à qui lui seul peut faire son injection d’insuline chaque jour.
À chacun, le président rappelle qu’ils sont poursuivis pour terrorisme et qu’il est important que le tribunal les entende.