06032023Headline:

Au Québec, en manque de main d’œuvre, le travail des plus jeunes fait débat

Au Québec, il n’y a pas d’âge minimum pour commencer à travailler. Selon un sondage, un tiers des 12-16 ans occupe actuellement un emploi à temps partiel dans la province canadienne francophone. « Je travaille deux soirs par semaine, je suis sushi man », témoigne Louise, 15 ans. Élève au collège, sa situation n’a rien d’une exception, pas plus que celle de Mikel qui travaillait l’été passé. « J’avais 13 ans, des fois je faisais caissier, et la plupart du temps, j’étais en cuisine », explique-t-il.

 

D’après une étude de Statistique Canada, le taux d’emploi des mineurs au Québec dépasse les 51 %. En manque chronique de main d’œuvre, les entreprises s’adressent aux plus jeunes en se faisant parfois insistantes, comme le remarque Audrey McKinon, du Réseau pour la réussite éducative. « On a entendu des histoires d’employeurs qui vont appeler dans les écoles pour interpeller un jeune pour qu’il vienne travailler. C’est pour ça que le projet de loi était nécessaire pour encadrer au minimum et calmer cette pression-là », souligne-t-elle.

La législation proposée à l’Assemblée nationale interdit le travail des moins de 14 ans et limite l’emploi des mineurs en période scolaire pour ne pas nuire à leurs études : les adolescents de 14 ans à 16 ans ne pourront plus travailler au-delà de 17 heures par semaine pendant l’année scolaire. Des exceptions sont prévues pour de la garde d’enfant ou donner un coup de mains dans l’entreprise familiale. Mais pas dans les secteurs du commerce ou de la restauration. Cela ne fait pas l’affaire des restaurateurs, qui ont besoin des plus jeunes l’été pour mieux servir leurs clients.

Autres mécontents, les producteurs maraîchers en manque de jeunes cueilleurs. « Si c’est cet été il n’y a pas ça, il va falloir que les producteurs des fraises, des framboises, et même des asperges ferment boutique, s’inquiète Martin Caron, président de l’Union des producteurs agricoles. Ça va risquer d’avoir un impact. » Les agriculteurs, tout comme les restaurateurs, demandent donc des exemptions au gouvernement pour maintenir leurs activités

 

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