Depuis la fin du mandat de Donald Trump, vingt États américains conservateurs ont voté des lois anti-transgenres. Cette fois, c’est un partenariat de la marque de bière avec une influenceuse transgenre qui a entraîné la colère des conservateurs.
« Ils m’ont fait le plus beau cadeau que l’on puisse me faire, ils m’ont offert une bière avec ma tête imprimée dessus. » Le 1er avril, Dylan Mulvaney, influenceuse et militante de 26 ans, publie sur Instagram une vidéo où elle tient une canette de bière : une Bud Light.
Rien d’anormal jusque-là, mais l’influenceuse en question est une femme transgenre et célèbre alors avec son quasi-million d’abonnés sa première année de féminité.
Scandale chez les conservateurs chez qui la marque est très populaire. D’autant que Bud Light a d’ailleurs joué pendant plusieurs années la carte du patriotisme et de l’esprit américain dans ses publicités.
Canettes criblées de balles
Sur Twitter et TikTok, plusieurs personnes se filment en train de détruire des canettes de bière bleues, parfois même à la mitraillette. Les stars de la country ne sont pas en reste. Le très célèbre Kid Rock poste une vidéo où il promet une réponse « claire et concise » à la polémique. Casquette au logo trumpiste sur la tête, il se tourne, un fusil semi-automatique dans les mains, et crible de balles des packs de Bud Light. L’artiste Riley Green remplace par exemple le nom de Bud Light par un de ses concurrents dans une de ses chansons, lors d’un concert mi-avril.
Ron DeSantis, gouverneur de Floride et potentiel candidat républicain à la présidentielle, jurant qu’il ne boira plus de Bud Light, a lui-même appelé au boycott de la marque dans l’émission The Benny Show : « Honnêtement, ils nous narguent.
Bud Light espérait avec ce partenariat toucher un autre public. Mais d’après le New York Post, cette campagne de publicité aurait entraîné une chute en Bourse et une perte de 5 milliards de dollars pour la marque.
Le patron, Brendan Whitworth, a également publié un communiqué d’excuses qui n’a semblé satisfaire aucun des deux camps. « Nous n’avons jamais eu l’intention d’entrer dans un débat qui divise les gens », a-t-il expliqué, sans citer directement la polémique.
Quinze jours plus tard, le géant de la bière Anheuser-Busch InBev a lancé une nouvelle campagne de publicité totalement différente, aux accents patriotiques. Elle l’a nommée « l’esprit commun » et on y voit le drapeau américain.