CPI/Après son témoignage, les internautes jugent: « Sam l’Africain est en service recommandé »…
Les internautes font le bilan de l’interrogatoire de Sam l’Africain à la CPI. Que faut-il retenir de l’interrogation de Sam l’Africain par le procureur?
Roger Gballou :
Le procureur visait 2 principaux objectifs, obtenir l’aveu de la thèse d’un plan commun et prouver que quoiqu’ayant perdu les élections, le Président a refusé de démissionner ou la première Dame l’y a contraint.
Le procureur n’a obtenu ni l’un, ni l’autre des aveux qu’il recherchait.
Le témoignage de Sam l’Africain a révélé que les patriotes ivoiriens se sont rassemblés spontanément autour du Président Gbagbo, sous la houlette des leaders qu’ils étaient, pour défendre la République attaquée par les rebelles, et ce à travers les meetings de sensibilisation. Ils n’ont donc pas été armés par le Président pour qu’il se maintienne au pouvoir par tous les moyens.
Sam l’Africain a dit qu’il souhaitait que le Président démissionne pour éviter le bain de sang à la CI quoiqu’il ait gagné les élections. Il reconnaît que le Président a tout fait pour éviter le pire. Il reconnaît aussi que seul le Président pouvait décider de démissionner ou pas. Il dit que Simone Gbagbo et les barons du Fpi sont venus rencontrés le Président le jour du discours annoncé à la nation. Il n’a pas participé à cette réunion et le Président n’a pas fait le discours annoncé. Donc sur ce deuxième point, le procureur n’a pas eu gain de cause puisque son témoin n’a, en aucun cas, donné de preuve que Simone Gbagbo a empêché le Président de démissionner.
Mieux, Sam a dit aux yeux du monde que Laurent Gbagbo a gagné les élections mais que c’est Sarkozy, la France et l’Onu qui sont à la base des massacres des ivoiriens et qui ont perpétré un coup d’Etat contre le Président. Il a ensuite dit, dans un discours émouvant que le Président est un homme généreux incapable de commettre un crime.
Tel est ce que nous retenons de la première partie du témoignage de Sam l ‘Africain.
Sam est en service recommandé
Disté Pabelot : Oui c’est vrai mais, essayons toutefois de nuancer notre soulagement après ces séquences d’échanges politico judiciaires devant lesquels , nous avons retenu notre souffle pendant une semaine. Et si nous devons retenir que la notion de globalité satisfaisante qui est la notre et oublier l’infime accusation de Sam , Ça risque de nous valoir quelque retard d’appréciation. Car ce n’est pas ce que nous disons qui est transcrit au niveau de la cour. En anglais et en français. C’est la petite accusation de Sam qui comptera c’est pour cela qu’il a été entraîné là de force jusqu’à la CPI. sauf, si nos avocats réussissent à le confondre.
Sam parle quand même trop à telle remarque qu’il anticipe les réponses sans avoir entendu les questions afférentes.
En parlant , il dit que les patriotes n’avaient plus besoin de mot d’ordre pour s’organiser. …et il ajoute : mais Blé était le président. Et partout, on voyait » les gens étaient brûlés vifs, arrêtés, tués. .. »
était – il dans les lieux des drames. ? Même s’il ne met pas le président en cause. .
Pourquoi n’en dit – il pas autant sur les tragédies qui ont eu lieu au nord où il était l’acteur principal de tous les fils d’horreur qui s’y sont déroulés.au moment des élections ?
Alors apaisons nos coeurs, mais soyons aussi vigilants . Sam est en service commandé. Sa vie en dépend au détriment de la notre.
Ëtre très prudent
Théodule Seyo Merci, Disté Pabelot ! Nul n’ignore que Sam a fait d’énormes efforts ! Déclarer que la France est « le père fondateur » de cette crise, demande du cran. Quand il affirme des faits dont il n’est pas témoin, parfois des Contre-vérités, contre les accusés, ne pas comprendre qu’il est dans son rôle de « témoin à charge », C’est manquer de perspicacité.
On ne demande pas de le jeter aux orties, mais il convient de faire preuve de circonspection dans notre euphorie.
C’est un bon client pour la défense
Achille Lalle Je partage le résumé de Roger. J’ajouterais que SAM, parce qu’il parle bc, est un bon client pour les avocats de la défense. Ils pourront ainsi relever facilement ses incohérences. Pour cette même raison, SAM, par ses approximations abondantes, est le pire témoin à charge pour le procureur. Son témoignage épaissit davantage le doute raisonnable de culpabilité. En le qualifiant de témoin hostile, le procureur a manifesté clairement son désarroi. C’est le comble pour l’accusation.