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Cache d’armes : « Enquêtes suspendues pour raison d’Etat ? » ce que dit Affi N’Guessan

Cache d’armes : « Enquêtes suspendues pour raison d’Etat ? » C’est ce que croit Pascal Affi N’Guessan. Il l’a confié dans une interview accordée au Nouveau Réveil. Extraits.

Que feriez-vous si votre marche du 17 juin n’était pas autorisée ?

Je ne vois pas qu’est-ce qui pourrait justifier un refus. Que toutes ces violences se passent et que l’on empêche les Ivoiriens de s’exprimer pacifiquement et de montrer à la face de l’opinion internationale que nous sommes nombreux à rejeter, à refuser cette manière de faire et que nous sommes nombreux à refuser la faillite du pays.

C’est même dans l’intérêt du pouvoir politique que les Ivoiriens marchent. Aujourd’hui, le pouvoir se trouve face aux chantages, il faut donc que le peuple apparaisse dans le jeu politique.

Dans les grandes démocraties où les individus se gardent d’utiliser des moyens militaires mis à leur disposition par l’Etat pour exercer les pressions ; c’est par respect pour le peuple qu’ils le font ou par la méfiance pour le peuple.

En Côte d’Ivoire, si le peuple se désengage aujourd’hui, le pays est foutu. Si le peuple se désengage de la marche du pays, si le peuple refuse de s’impliquer dans les décisions politiques, le pays est fini et il sera à la disposition du premier venu, des hommes en armes.

« DANS CETTE MUTINERIE QUE NOUS AVONS CONNUE, NOUS AVONS OBSERVÉ QUE LE PEUPLE A REFUSÉ DE SORTIR. MÊME LES PARTISANS DU RHDP ONT REFUSÉ DE SORTIR »

Donc l’implication du peuple dans le jeu politique est primordiale et essentielle et c’est même dans l’intérêt du pouvoir politique. Car c’est cette implication qui va constituer un bouclier contre les dérives, contre toutes les tentatives.

Lorsque ces mutins étaient descendus dans la rue pour tirer, s’ils avaient vu en face d’eux le peuple, ils se seraient repliés. Dans cette mutinerie que nous avons connue, nous avons observé que le peuple a refusé de sortir. Même les partisans du RHDP ont refusé de sortir.

Les quelques-uns qui sont sortis à Bouaké et à Korhogo ont été réprimés. Mais imaginons que des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour dire non, pensez-vous que ces mutins auraient continué en tuant ces milliers de personnes ?

Ces centaines de milliers de personnes auraient pu imposer une solution. Et aujourd’hui, c’est ce qui devrait se faire. Mais à partir du moment où les Ivoiriens sont restés chez eux, par défiance vis-à-vis du pouvoir politique actuel en agissant ainsi, ils n’ont pas voulu voler au secours du pouvoir politique.

Ainsi le pouvoir politique a été pris en otage et à travers lui l’Etat de Côte d’Ivoire, les finances publiques. Notre objectif, c’est que le peuple se réapproprie ce pouvoir souverain car dans un régime démocratique, le pouvoir appartient au peuple.

Vous êtes leader de parti politique et un élu du peuple. Quel costume revêtez-vous pour prendre cette initiative d’organiser cette marche ?

Le costume du citoyen lambda. Ce n’est pas vraiment le costume du président d’un parti politique, mais celui du citoyen choqué par la situation dans laquelle se trouve son pays et qui a envie de crier sa colère, qui a envie d’appeler ses compatriotes à se lever, à ne pas assister impuissants à la prise en otage du pays. C’est ce citoyen qui parle.

C’est pourquoi, nous disons que cette marche est citoyenne, ce n’est pas la marche du Fpi encore moins d’Affi N’guessan. C’est la marche de la Côte d’Ivoire. Est-ce qu’aujourd’hui, le peuple ivoirien est conscient et veut véritablement peser sur la manière dont son pays est gouverné.

C’est le défi que nous voulons relever. C’est pourquoi nous disons que tous les Ivoiriens quel que soit leur bord politique ou religieux, tous ceux qui ont été choqués par cette situation de violence, devraient pouvoir se retrouver à ce rassemblement. Il y a des moments où les causes transcendent les clivages politiques.

 

Ce sont des causes d’ordre national, ce n’est pas parce qu’il y a des questions de prisonniers politiques, mais il y a un pays qui est en danger et si nous ne faisons rien, imaginez ce qui peut se passer d’ici 2020.

Regardez ce qui se passe quand des hommes politiques sont accusés de détenir des tonnes d’armes. On a trouvé des armes chez certains d’entre eux. Donc si le peuple ne fait rien, des arrangements vont se passer au sommet de l’Etat et cela va passer par perte et profit et nous allons continuer.

Des enquêtes sont en cours sur la découverte de ces caches d’armes chez Soul To Soul, à Bouaké…

Certes, mais les rumeurs qui nous parviennent font état de ce que ces enquêtes auraient été suspendues pour des raisons d’Etat. Est-ce que n’importe quel citoyen ivoirien est libre d’avoir sa dotation d’armes de guerre chez lui à la maison ?

A partir de quel moment nous allons désarmer totalement le pays pour qu’un jeu politique équilibré et apaisé puisse être instauré et que nous ayons l’assurance que les élections à venir seront des élections pacifiques et que personne n’utilisera la violence pour fausser le résultat de ces élections ?

Source: Nouveau Réveil

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