Ce n'est pas la première fois que des habitants du Nord-Ouest du Cameroun sont enlevés par des ravisseurs venus, semble-t-il, du Nigeria voisin. (image d'illustration)

Au Cameroun, dans la région du Nord-Ouest, près de la frontière avec le Nigéria, le maire de la commune d’Ako affirme que des hommes ont à nouveau traversé la frontière dimanche pour enlever des habitants dans le village de Buku. Trois habitants ont été kidnappés cette fois-ci.

Le maire d’Ako s’inquiétait sur RFI, il y a deux mois et demi de voir l’événement se reproduire. Courant avril, ils étaient plus d’une vingtaine à avoir été enlevés. C’était alors une première, tous relâchés depuis. Pour le maire d’Ako, Nkwai Godlove Nkanya, ces hommes venus du Nigéria voisin ont ciblé des habitants ayant un peu plus d’argent que les autres pour demander des rançons.

« Ils sont venus, ils étaient 14. Quatre d’entre eux portaient des masques. Ils ont des AK 47, je ne sais pas s’ils ont autre chose que cela, mais ils ont des armes à feu. Ils n’utilisent pas de deux-roues ou d’autres véhicules. Ils viennent à pied. Ils ont vu que l’endroit n’est pas protégé. Donc quand ils veulent de l’argent, ils peuvent simplement entrer sur le territoire. La dernière fois, ils ont obtenu les numéros des familles par le biais des personnes qu’ils ont kidnappées et ils les ont appelées. Mais cette fois, ils ont laissé un numéro derrière eux, laissant aux familles le soin de les appeler en utilisant ce numéro. »

Nkwai Godlove Nkanya souligne que les ravisseurs semblent avoir attendu que les éléments de forces de l’ordre détachés dans la zone aient été retirés pour revenir. « Depuis la dernière fois, il y a eu un déploiement de 16 militaires. Mais ces éléments ont été retirés la semaine dernière. Il semble donc que ces personnes aient des informateurs. Parce que lorsque les éléments militaires ont été retirés, il leur a fallu à peine une semaine pour revenir. Ce que je souhaite vraiment à ce stade, c’est que l’État du Cameroun envisage de mettre une base temporaire. La frontière est très vulnérable, exposée, sans aucune protection. Ils entrent donc à volonté. Ils entrent à pied, font ce qu’ils veulent et repartent à pied. À volonté. »