Les députés de l’opposition sont restés sur leur faim après avoir interrogé la cheffe de cabinet du Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Réunis en comité parlementaire, les élus voulaient faire le point sur le dossier de l’ingérence de la Chine dans les élections de 2019 et de 2021. Vendredi 14 avril, la plus proche collaboratrice du chef du gouvernement a éludé beaucoup de questions, au nom de la sécurité nationale.
Lorsqu’une députée a questionné Katie Telford, la cheffe de cabinet de Justin Trudeau, sur l’aide qu’aurait apporté la Chine à 11 députés du parti libéral au pouvoir pour se faire élire, elle a simplement mentionné que les informations étaient inexactes. Tout au plus, le comité parlementaire a appris que les services de renseignement ont informé le Premier ministre à propos de l’ingérence chinoise dans les élections de 2019.
Selon la plus proche collaboratrice de Justin Trudeau depuis huit ans, la loi lui interdit, pour des raisons de sécurité, de s’expliquer sur des sujets hautement sensibles. Ce manque d’informations pousse à nouveau l’opposition à réclamer une enquête publique pour savoir si, oui ou non, la Chine a contribué à favoriser la défaite de certains candidats.
Peu en effet, sinon une chose: le premier ministre ne pouvait pas ne pas avoir reçu l’information du SCRS sur l’ingérence.
La polémique fait rage aussi depuis quelques jours à la Fondation Pierre-Elliott Trudeau, du nom du père décédé du Premier ministre. Cet organisme vient tout juste de rembourser un chèque d’un peu moins de 100 000 euros provenant de deux hommes d’affaires chinois, liés au gouvernement de leur pays. Plusieurs personnes se demandent si cet argent faisait partie de la stratégie destinée à influencer le vote canadien.