06042023Headline:

Canada: les nouvelles conditions imposées aux demandeurs d’asile font polémique

Plusieurs organismes d’aide aux demandeurs d’asile au Québec dénoncent le manque de considération du gouvernement pour les plus vulnérables. Depuis la signature, le 24 mars, d’un accord entre Joe Biden et Justin Trudeau, personne ne peut plus se présenter hors des postes frontières entre le Canada et les États-Unis pour être pris en charge. Des représentants de dizaines d’associations se sont réunis mardi 4 avril devant les bureaux du Premier ministre pour dénoncer cette situation.

 

Depuis la mise en place des nouvelles dispositions à la frontière entre les États-Unis et le Canada, les demandeurs d’asile qui réussissent à entrer sur le sol canadien doivent attendre deux semaines avant de se présenter aux autorités. Ces personnes doivent donc prouver depuis quand elles se trouvent sur un territoire où elles n’ont pas le droit d’entrer. Une situation particulièrement absurde selon Arthur Durieux, de l’organisme Le Pont :

« C’est excessivement difficile de demander à quelqu’un qui n’a pas d’abonnement cellulaire, qui n’a pas d’argent pour s’acheter à manger, qui n’a pas de loyer, qui n’a rien, de prouver qu’il est là. On parle de personnes qui sont en déplacement, qui n’ont rien de tangible pendant cette période-là. Les preuves vont être difficiles à montrer. C’est préoccupant. »

« Chacun pour soi »
Ralph Shayne coordonne l’action de dizaines d’organismes d’aide aux réfugiés et aux immigrants. Il craint que la nouvelle entente ne fragilise encore des demandeurs d’asile déjà très vulnérables :

« C’est chacun pour soi. Ils vont entrer dans la nature. Ils n’auront accès à aucun service, ils vont être à la merci de passeurs peut-être pendant 14 jours avant qu’ils ne demandent de l’aide, et ainsi de suite. »

Les organismes s’engagent à faire entendre la voix des sans-voix chaque jour du mois d’avril devant les bureaux du Premier ministre canadien à Montréal.

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