Après des mois d’attente, le gouvernement canadien vient de dévoiler un plan d’action et de promotion des langues officielles, l’anglais et le français. Près de 3,6 milliards dollars canadiens vont être investis sur cinq ans, surtout pour soutenir les francophones dont le nombre ne cesse de décliner.
Si les francophones représentaient 6,1% de la population canadienne à l’extérieur du Québec en 1971, ils n’étaient plus que 3,5% en 2021. Le gouvernement canadien mise sur l’arrivée de nouveaux citoyens parlant français en accordant des fonds à plusieurs services d’accueil et d’intégration.
Dans plusieurs régions canadiennes francophones en déclin, l’arrivée d’immigrants parlant français représente un véritable bol d’air frais. Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, se réjouit des mesures annoncées pour recruter des candidats à l’étranger et faciliter ensuite leur intégration. D’autant plus que cela va pouvoir combler les besoins de main-d’œuvre en français : « Il y a une pénurie d’environ 2 500 enseignants francophones dans la province, au niveau du personnel infirmier, explique Fabien Hébert. Les communautés francophones où il y a moins d’immigration, on voit les déclins qui continuent à s’accroître dans ces communautés-là. La stabilité de la communauté francophone en Ontario passe par l’immigration. »
Améliorer l’offre culturelle
Les fonds promis vont aussi contribuer à améliorer l’offre culturelle en français pour les jeunes. La Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick mise beaucoup sur un concours de création de chansons en français, pour aider les collégiens à s’approprier leur langue maternelle : « C’est facile de choisir l’anglais si on n’a pas le sentiment d’appartenance, indique Maude Saunier de la Fédération des jeunes francophones. On croit beaucoup que c’est à travers vivre les expériences en français qu’on peut ressentir ce sentiment d’appartenance, et ça permet de donner des opportunités à des jeunes, surtout dans des régions minoritaires. »
Plusieurs artistes francophones accros de la chanson leur ont permis de faire leurs premières armes sur la scène musicale.