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Ce qu’il faut retenir du procès de Gbagbo et Blé Goudé du 31 Août 2016…

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Un ancien chef du Cecos révèle le déploiement des troupes durant la crise

Après une matinée de huis clos, un nouveau témoin dans le procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé entre en scène, ce mercredi 31 août. Barthelemy Ouattara Obiénéré, officier de la gendarmerie nationale ivoirienne, en poste à l’époque de l’ancien président Laurent Gbagbo, témoigne à visage découvert, sans crainte d’être poursuivi.

Par Camille Dubruelh

Exerçant des fonctions à responsabilité au moment de la commission des crimes pour lesquels sont poursuivis les accusés, le témoin risquait de s’auto-incriminer. Les juges lui ont promis, conformément au règlement de la Cour, que sa déclaration ne« sera pas utilisée contre (lui) pour toute autre procédure » devant cette juridiction, sauf en cas de délit devant cette cour, notamment de faux témoignage.

Après avoir juré de « dire toute la vérité et rien que la vérité », le témoin a commencé à répondre aux questions du substitut de la procureure, Éric McDonald. Ce dernier a souhaité retracer en détails le parcours du témoin. Barthélemy Obiénéré a ainsi raconté être entré dans la gendarmerie en 1988, prenant poste dans l’ouest ivoirien, à Danané, avant d’être réassigné, toujours dans l’ouest, suite au conflit de 2002. Le témoin a finalement rejoint en 2004 le camp commando d’Abobo où il a gravi les échelons jusqu’à en devenir commandant de l’escadron 3/1, en 2009. Barthelemy Ouattara a affirmé avoir pris, dans le même temps, la responsabilité du Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS). Il exercera ces fonctions de commandement jusqu’au 3 mars 2011, jour où il « quitte sa caserne » pour rejoindre l’Hôtel du Golf.

« Vous avez fait désertion, c’est ça ? » demande Éric Mc Donald. Ce à quoi le témoin répond « C’est peut être ça ». Suite à ce départ, le témoin se serait « mis à l’abri pendant toute la période à l’Hôtel du Golf » avant de prendre le commandement, en juillet 2011, du Groupe d’escadron blindé.

Le substitut de la procureure l’a ensuite, longuement, interrogé sur les missions des différentes forces de sécurité, police, gendarmerie, CECOS, lors de la crise postélectorale et sur leurs chefs respectifs. Barthélemy Ouattara a brossé très précisément le portrait de tous ces organismes, nommant sans hésitation leurs responsables de l’époque.

 

Missions et positions des forces de sécurité pendant la crise post-électorale

Le témoin a ensuite dressé un panel complet des lieux où étaient postées les légions mobiles d’Abidjan ainsi que les légions départementales du pays. Ce, avant de fournir des précisions sur l’organisation des forces de l’ordre à Abobo et Anyama.

En ce qui concerne le camp d’Abobo, le commandant a donné des détails sur ses bâtiments et ses résidants. Outre les gendarmes en activité, les gendarmes en repos et les familles du personnel vivaient dans le camp étaient constamment sur les lieux, a-t-il expliqué.

Barthelemy Ouattara a ensuite été amené à annoter une carte, marquant tous les endroits où étaient postées les forces de l’ordre à Abobo et Anyama : au carrefour N’Dotré, au PK18, au rond-point Gagnoa gare ou encore au rond-point de la mairie. Des positions où étaient notamment déployés des policiers de la CRS1. Le témoin a précisé que ces derniers y avaient été placés entre les deux tours des élections présidentielles de 2010.

« En tant que commandant, avez-vous été convoqué à des réunions avant le premier tour ? », a finalement demandé le substitut de la procureure. « J’ai été convoqué. Mon chef (le général Kassaraté) m’avait laissé des instructions », a affirmé le témoin. L’ heure étant dépassée, la séance s’est arrêtée là pour aujourd’hui. Demain, l’interrogatoire devrait reprendre sur les mêmes questions.

ivoirejustice

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