03202023Headline:

Colombie: l’ELN reconnue comme «organisation politique armée rebelle» par le gouvernement Petro

Le geste du gouvernement a été salué par l’ELN qui avait déclaré cette reconnaissance juridique comme indispensable à la poursuite du processus de paix initié par le président de gauche Gustavo Petro. L’ELN avait menacé début février mettre fin à toute négociation si elle ne se voyait pas accorder ce statut, destiné à la distinguer d’autres groupes armés, tels les narcotrafiquants, avec lesquels M. Petro s’efforce également de conclure une « paix totale ».

Le 6 février dernier, Antonio García, un des responsables du mouvement, avait martelé que si l’ELN était toujours considéré comme un Groupe armé organisé, les négociations resteraient au point mort, là où les avait laissés l’ancien président Ivan Duque (2018-2022). La guérilla a aussitôt salué samedi sur Twitter un « accord sur les questions sans lesquelles il est impossible de développer clairement et fermement ce processus de paix : la qualification juridique de l’ELN comme organisation politique armée rebelle ».

Lors de cette deuxième réunion de négociation à Mexico -qui a débuté le 13 février-, sous l’égide du Brésil, du Chili, du Mexique, du Venezuela et de la Norvège, les délégués ont notamment décidé la mise en place d’un canal de communication fonctionnant pendant les suspensions de discussions.

Lors de la première session fin 2022 au Venezuela, qui avait duré une vingtaine de jours, les deux parties étaient arrivées à plusieurs accords sur des actions humanitaires et des libérations d’otages, mais sans décider d’un cessez-le-feu.

le président Petro, lui-même un ancien guérillero du mouvement M-19, avait décrété le 1er janvier un cessez-le-feu avec cinq groupes armés, dont l’ELN, qui a peu après démenti l’annonce présidentielle. L’armée colombienne avait ensuite tué neuf membres présumés de l’ELN dans une opération, fin janvier, menée par la marine colombienne, près de Buenaventura (sud-ouest). Un militaire colombien a été blessé lors de ces affrontements, et est décédé des suites de ses blessures.

L’Armée de libération nationale (d’inspiration guévariste), dernière guérilla constituée comme telle encore active dans le pays -fondée en 1964 et qui dispose de quelque 3500 combattants-, avait repris ses discussions avec le gouvernement en novembre 2022, après quatre ans d’interruption. Gustavo Petro, qui a pris ses fonctions en août comme premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, avait déclaré vouloir aboutir à une « paix totale » avec la multitude de groupes armés opérant dans le pays, très souvent impliqués dans le narcotrafic.

Dès le mois d’août, une délégation du gouvernement colombien s’était rendue à Cuba pour évaluer la volonté de paix de l’ELN. Le chef de l’État avait déclaré à la presse qu’il avait autorisé le chef de la délégation, Danilo Rueda, à « prendre des contacts » avec les chefs de la guérilla, installés à La Havane depuis 2018, afin de relancer les négociations de paix, interrompues par l’ancien président Iván Duque.

 

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