Juan Guaido, figure de l’opposition vénézuélienne et ex-président autoproclamé, a été déclaré indésirable sur le territoire colombien, quelques heures avant l’ouverture mardi à Bogota d’une conférence internationale sur le processus de paix au Venezuela.

« Ils m’obligent à partir de Colombie », a déclaré Juan Guaido dans une vidéo diffusée sur Twitter et tournée dans l’avion qui l’emmenait vers les Etats-Unis. « La persécution de la dictature a malheureusement gagné la Colombie aujourd’hui ».

Il était entré à pied en Colombie, selon une source proche de l’opposant. Lundi soir, le ministère colombien des Affaires étrangères a annoncé que M. Guaido était entré « irrégulièrement » dans le pays et avait été « conduit à l’aéroport El Dorado (Bogota) » pour vérifier son départ vers les Etats-Unis sur un vol commercial pour lequel il avait acheté son billet.

L’opposant vénézuélien était venu en Colombie pour rencontrer des participants d’une conférence internationale organisée par le président Gustavo Petro sur la situation au Venezuela. Une vingtaine de pays, dont les Etats-Unis et la France, doivent se réunir mardi à Bogota pour tenter de relancer les négociations entamées à Mexico en août 2021 mais à l’arrêt depuis novembre. Ni l’opposition ni le pouvoir vénézuéliens n’ont été finalement invités, mais M. Guaido avait fait savoir qu’il souhaitait rencontrer des participants à la conférence. Il avait en outre appelé à manifester ce mardi près du palais de San Carlos où se déroule la conférence.

Guaido, candidat à la primaire de l’opposition
Président autoproclamé du Venezuela -après la réélection contestée en mai 2018 du président Nicolas Maduro- puis « limogé » en décembre dernier par l’opposition, candidat déclaré aux primaires de l’opposition vénézuélienne prévues le 22 octobre en vue de l’élection présidentielle de 2024 au Venezuela, M. Guaido a prévu de poursuivre une tournée dans d’autres pays après la Colombie. Il est officiellement interdit de sortie du Venezuela et visé par plusieurs procédures de la justice vénézuélienne, dont une pour « trahison ».

La Colombie était le principal allié de M. Guaido dans la région lorsqu’elle était présidée par le prédécesseur de M. Petro, le conservateur Ivan Duque qui avait rompu les relations diplomatiques avec M. Maduro. Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie, a lui opéré un rapprochement avec Caracas, rétablissant les relations diplomatiques et s’impliquant dans le processus de négociation politique au Venezuela.