Voilà une semaine que se jouait sur la scène diplomatique un drame qui ne devrait pas avoir lieu pour une fin d’un accord. Mais quand les affaires d’Etat dépassent les relations froides d’intérêts entre entités et se rapprochent des relations sentimentales, d’amour, de désamour et de ressentiments, on se retrouve dans le mélodrame comme s’il s’agissait d’un couple.
Entre la France et ses anciennes colonies, il a toujours été « question d’amour », de recherche d’un jardin privé, un entre soi qui a donné naissance à la funeste Françafrique. Il ne suffit pas de parler d’amour pour que tout soit parfait, car l’amour aussi est un jeu à somme nulle. Dans la relation franco-africaine, c’est la France qui donne aujourd’hui l’impression d’être la femme trahie, abandonnée par son conjoint pour une croqueuse de diamants. Entre la France et le Burkina, ces derniers jours, il nous a semblé que c’est ce scénario que la presse nous a décrit.
Ces troupes basées au Burkina n’avaient pas vocation à aider spécialement le Burkina, mais étaient là pour des missions dans l’ensemble du Sahel. Avec l’intensification des attaques terroristes et l’augmentation continue des pertes de vies civiles et militaires ainsi que du nombre des personnes déplacées, l’opinion publique au Burkina se demandait ce que faisaient les militaires français censés être venus pour mettre fin à son tourment. Les premières manifestations contre les troupes françaises au Burkina ne datent pas du dernier putsch dans le pays. Il faut se souvenir des blocages du convoi militaire de l’opération Barkhane en novembre 2021 à Bobo Dioulasso, Ouagadougou et Kaya.
Le départ des forces spéciales françaises de Kamboinsin est l’occasion de plaider pour une nouvelle coopération internationale où nous défendons nos intérêts et nous prônons des relations mutuellement avantageuses. De ce point de vue, les autres pays n’ont pas à nous indiquer avec qui nous devons coopérer et quelle position nous devrons adopter sur les sujets en débat sur la scène internationale. Le modèle français qui voulait que les pays francophones s’alignent sur les positions françaises à l’Organisation des nations unies est celui que la Chine, la Russie essaient d’imposer aux pays africains.
«La Russie est en ce moment en campagne en Afrique pour que les Etats africains la soutiennent dans son offensive contre l’Ukraine en votant contre des résolutions qui la condamnent. De même la Chine continentale conditionne ses relations à l’absence de reconnaissance de Taiwan avec qui elle-même collabore. Ce diktat imposé à l’Afrique par la Chine ne l’est pas pour les Etats considérés par elle comme incontournable d’Amérique et d’Europe. Nous devons mettre fin à ce modèle de coopération irrespectueux envers nos pays.
Le MPSR II doit réfléchir profondément à une nouvelle forme de diplomatie qui défende les intérêts du Burkina Faso» a déclaré Sana Guy du Faso.net
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