Dans cette tribune postée sur Facebook, récemment, et intitulée « Non, aucune foudre ne doit s’abattre sur toi, car l’essentiel est ailleurs », le porte-parole de Charles Blé Goudé, Dr Patrice Saraka interpelle tous les pro-Gbagbo et pro-Blé Goudé. A travers eux, le Fpi et le Cojep.
Dans un post en date du 21 Avril 2015, je disais déjà que si les propos de ton frère t’ont blessé pardonne-lui car il pensait certainement défendre notre cause commune. Il a peut-être été maladroit comme toi aussi sûrement. Rien, je dis bien rien ne doit nous détourner de cette conception théorique qu’il faut impérativement traduire en acte!
Dans un contexte national critique, sensible et préoccupant, comme celui que nous traversons, est-il vraiment nécessairement de s’attarder à répondre à ceux avec qui nous ne nous sommes pas encore bien compris, à plus forte raison faire abattre sur eux « la foudre » ? Surtout qu’il n’est pas exclu que nous aussi, nous nous y soyons mal pris pour nous faire comprendre !? Évidemment, nous ne devons pas aussi perdre de vue que certains cas révèlent un problème de culture politique tout aussi préoccupant que le contexte national lui-même.
Comment dans ces conditions ne pas se discréditer si l’on devrait faire droit à l’énervement ou céder à la colère, là où il faut opposer le devoir de pédagogie aux incompréhensions ou à ce type de carences ?
C’est bien à nous que revient le devoir ou le mérite de nous humilier c’est-à-dire de faire preuve de dépassement et de maturité politique face à certains égos, en ne répondant pas à tous, à tout le monde, à n’importe qui, n’importe quand et n’importe où. Car, il est des moments où il vaut mieux éviter les carrefours où l’insensé t’attend afin d’aider la controverse à mourir de sa belle mort. C’est donc le lieu d’appliquer la tactique de la vague qui, sans obstacle, sans opposition, échoue sur la rive pour s’évanouir dans son lit, toute honte bue.
Oui, il nous faut aller à l’essentiel car l’heure est grave.
Et, pendant que nous nous attelons, à travers posts et commentaires de tout genre, à tenter de séparer le Président Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé ou encore à opposer leurs deux organisations que sont le FPI et le COJEP, par tous les moyens y compris par l’intox, pendant que nous cristallisons nos pensées, nos énergies, nos capacités intellectuelles dans les polémiques en nous brocardant les uns les autres, la CPI quant à elle, en disant officiellement non depuis deux jours à leurs équipes de Défense qui avaient demandé l’autorisation de faire appel de la décision initiale de joindre leurs dossiers, nous rappelle fort bien qu’au-delà de l’histoire qui les unit, les deux hommes sont aussi définitivement liés par le destin.
En effet, la CPI vient de décider de façon définitive, le Mercredi 22 Avril dernier, que les dossiers du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé sont joints et qu’ils seront jugés ensemble, par la même chambre, au même moment, par les mêmes Juges.
Quant au pouvoir d’Abidjan, il s’en frotte les mains, se réjouit de nos turpitudes et Ouattara se croit en territoire conquis. Il s’autorise même, alors que les ivoiriens souffrent et meurent de faim une investiture à coût de milliards de francs CFA sur le dos du contribuable ivoirien.
N’est-il pas temps d’aller à l’essentiel dans ces conditions ? Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on doit faire? Comment parvenir à arracher nos deux Illustres et Dignes combattants des griffes de ce système famélique ? Comment libérer la Côte-d’Ivoire et les ivoiriens de cette dictature pesante ? Quelle sont les meilleures stratégies conformes à nos idéaux pour atteindre nos objectifs prioritaires ? Quelles sont les meilleures attitudes et démarches à adopter ? Voici à mon sens quelques questions pertinentes auxquelles nous devons, ensemble, répondre. Le moment n’est-il pas venu de mettre ensemble nos idées, nos réflexions ? N’est-il pas pressant d’unir nos forces, nos intelligences, pour sortir nos deux leaders de cette prison luciférienne, au lieu d’étaler nos faiblesses? N’est-ce pas le sens de nos marches à la Haye, à Paris et ailleurs dans le monde ?
Le Ministre Blé Goudé n’a pas eu tort d’avoir dit, il y a quelques jours, que nous ne sommes pas dans un jeu. En conséquence, nul ne doit perdre de vue que ces deux leaders africains sont aux mains d’un système international infernal qui est très pernicieux et vicieux. Chaque mot que nous, leurs partisans, prononçons ou écrivons, chaque commentaire que nous faisons, chaque acte que nous posons, chaque attitude que nous avons a un certain impact sur eux en prison.
C’est vrai que dans tout combat, il y a des moments de flux et de reflux avec son corollaire d’ennuis qui conduisent souvent à détourner notre talent, notre intelligence et notre énergie de leur usage initial au service de la collectivité. Au point où certains se donnent même le luxe, derrière leur clavier, de s’attaquer au Président Laurent Gbagbo. Si nous nous autorisons à prolonger le temps de reflux actuel, nous courrons ensemble, inexorablement, le risque d’une autoflagellation irréversible.
C’est pourquoi, il urge que nous mettions fin à la guerre des mots, à la guerre des claviers, à la guerre des posts et commentaires, à la guerre des révélations autodestructrices, pour aller à l’essentiel.
L’essentiel, c’est la mobilisation permanente, l’union et le rassemblement autour du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé, tous deux embastillés à la CPI;
L’essentiel, c’est notre capacité de mobilisation permanente et le combat pour la libération du Président Laurent Gbagbo, du Ministre Charles Blé Goudé, de Simone Gbagbo et de tous les prisonniers politiques ivoiriens, civils et militaires;
L’essentiel c’est notre action commune pour le retour de tous les réfugiés et exilés politiques ivoiriens;
L’essentiel, c’est le repositionnement du FPI, premier parti de Côte-d’Ivoire, pour une opposition ivoirienne Forte et Debout;
L’essentiel, c’est le combat pour les Libertés, la Justice, donc pour la Démocratie, combat dont le FPI est l’épine dorsale;
L’essentiel enfin, c’est le rassemblement de l’opposition pour dégager démocratiquement Alassane Ouattara du pouvoir.
Franchement, si chacun d’entre nous s’approprie ces priorités non négociables, alors il est certain que nous triompherons ensemble! Dans le cas contraire, nous périrons tous ensemble….
Alors, Allons tous à l’essentiel maintenant!!!
Fait à Abidjan,
le 24 Avril 2015
Notre Voie
Dr Patrice Saraka Membre du ComitéCentral du Fpi