La rumeur a envahi la capitale ivoirienne, Abidjan, depuis hier vendredi 10 juillet 2020. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous pouvons attester que le vice-président de la République n’a pas démissionner devant le Président Alassane Ouattara mais n’est plus en odeur de sainteté avec son patron. Notre confrère afriksoir fait une élucidation sur son site.
Tout commence, selon nos informations, avant le retour du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Depuis quelque temps, Daniel Kablan Duncan n’est plus à l’aise à la Présidence. « Son âme n’y est plus », nous confie l’un de ses proches, qui emprunte une métaphore du pays N’Zima Kotoko de Grand-Bassam, dont est issu, le numéro deux ivoirien. Une expression pour dire qu’il ne se sent plus tout à son aise, dans ce bout de terre au coeur du Plateau, qui concentre l’essentiel du pouvoir en Côte d’Ivoire.
Le 2 juillet 2020, pour la première fois, Duncan a osé dire non à Ouattara. En effet, ce jour-là, il ne s’est pas rendu à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, comme l’aurait souhaité Ouattara. Peu avant l’arrivée de Gon, de Paris, Duncan avait participé, aux côtés du chef de l’Etat, à la cérémonie d’hommages aux soldats tombés au front, dans l’attaque terroriste de Kafolo.
Peu avant, cette cérémonie, il avait informé le Président Ouattara, de sa volonté de quitter ses fonctions. En réalité, il avait appris, dans certains couloirs, selon nos informations, que le chef de l’Exécutif aurait préféré l’envoyer au Conseil économique et social, en vue de nommer Gon à la vice-présidence, en vue de le décharger de la Primature qui devrait être occupée par Patrick Achi.
Démission de Duncan ?
Cette information prise au sérieux par les proches de Duncan, a été mal accueillie par ces derniers. « Quelqu’un te fait roi et tente de te déshabiller en public. C’est une humiliation », explique un proche de Duncan, qui s’appuie toujours sur la coutume N’Zima. En définitive, Duncan était prêt à démissionner, comme Marcel Amon-Tanoh, natif comme lui du Sud-Comoé, mais pas pour les mêmes raisons.
« Il est fatigué. Il subit trop de frustrations. On l’a vu être déprimé quelques fois. Je pense qu’il n’a jamais été autant malheureux », commente notre source. De façon officielle, personne au cabinet de Duncan ne confirme les rumeurs et les informations livrées par notre source. A la Présidence, le sujet est tabou, l’affaire étant gérée directement par le Président lui-même, ainsi qu’un cercle très fermé, dont son cadet Birahima Téné Ouattara dit Photocpie. Le puissant ministre chargé des affaires financières fait partie de l’un des sujets de tension entre Duncan et son frère de Président.
A l’issue de l’inhumation du Premier ministre Gon, la question de la démission de Duncan pourrait être remise sur la table. Pour l’instant, le concerné préfère se montrer discret et en s’implique plus dans les grands dossiers. Contrairement à ce qui est avancé, il n’envisage, pour l’heure, pas, retourner au PDCI d’Henri Konan Bédié. « Il a vu ce qui est arrivé à Guillaume Soro. Il n’oserait même pas. Ce n’est pas une question avec laquelle le Président Ouattara rigole », commente notre source.