04202024Headline:

Côte d’Ivoire /Affrontements entre Lobi et Koulango: Ce qui se passe au sommet de l’Etat paralyse le système de sécurité à Bouna

soro et hamed

Affrontements entre Lobi et Koulango: Quand la guerre de succession au sommet de l’Etat paralyse le système de sécurité à Bouna

Les conflits entre les Lobi et les Koulango ne sont pas nouveaux. On pourrait même dire, sans risquer de se tromper, que ces conflits rythment la vie des populations de ces deux communautés de la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire et au-delà. Au Burkina ce type de conflit a fait des milliers de morts au sein de ces deux communautés.

A Bouna, les affrontements sont partis de Panzarani, village situé à une quinzaine de Bouna sur l’axe Bouna-Doropo, où des jeunes remontés contre l’indifférence des peulhs dont les bœufs commettent des dégâts au quotidien dans leurs champs, ont mis le feu le 12 mars à leurs huttes et ont exigé leur départ.

Il faut tout même préciser que à Bouna ce conflit était prévisible et pour cause, c’est le roi des Koulango qui installe les éléveurs peulhs dans les environs des villages Lobi moyennant 250.000 fcfa plus un boeuf. Or les Lobi sont des agriculteurs dont justement les cultures sont saccagées très souvent par les bœufs. Devant l’autorité traditionnelle les Lobi sont Presque toujours déboutés. Cela contribue à exaspérer cette communauté qui se sent flouée sur ses propres terres.

Quelques jours après les premiers incidents, les mêmes griefs des agriculteurs Lobi à l’endroit des peuhls ont été exprimés dans d’autres localités du département de Bouna avec pour conséquence la destruction de huttes et de biens.

La difficulté des autorités administratives et de sécurité de la région d’intervenir de manière efficae pour éviter les affrontements entre les deux communautés pourrait s’explique par la peur de prendre partie dans l’évidente lutte de positionnement politique qui existe dans cette partie de la Côte d’Ivoire depuis 2012. Cette lutte de positionnement implique, au-delà des acteurs immédiats, les deux camps qui se battent pour la succession de Alassane Dramane Ouattara au pouvoir. Ces deux camps sont représentés à Bouna par Hien Hamed Philippe et Kaba Nialé.

Voici ce qu’il faut savoir sur ces deux personnes

Hien Hamed Philippe est Lobi de père et de mère, eux-mêmes Lobi. Hien Hamed Philippe, un ex acteur clé de la guerre des machettes à la FESCI, est reputé proche de Soro Guillaume aux côtés duquel il a fait ses classes pendant l’époque faste de de la rébellion. Pendant les législatives, dans la circonscription électorale de Bouna commune et Bouko, le candidat indépendant Hien Hamed Philippe a accusé la ministre Kaba Nialé de lui avoir “volé sa victoire”. «Le dépouillement de deux bureaux de vote qui me sont favorables ne s’est pas effectué et le président local de la CEI, Ouattara Bakary, a proclamé les résultats donnant la ministre de la Promotion du logement, Kaba Nialé, vainqueur de ce scrutin. Elle était en avance de 66 voix. Si le dépouillement s’était effectué dans les deux bureaux de vote de Saye comprenant 105 voix acquises à ma cause, je battrais Mme Kaba. Je ne veux pas qu’on me vole ma victoire comme ce fut le cas de M. Laurent Gbagbo», avait-t-il expliqué à l’époque.

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Hien Mohamed Philippe (protégé de Soro Guillaume)

De l’autre côté, on trouve Kaba Nialé ”adoptée” par les Koulango et ”éluee” député de Bouna. Cette dame est réputée proche de Hamed Bakayoko.

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Kaba Nialé (protégée de Hamed Bakayoko)

Des sources sécuritaires ont accusé les “dozos” Lobi, d’avoir contribué à “envenimer le conflit”. On comprend un peu plus pourquoi les FRCI commposées principalement d’ex rebelles à la solde de Soro Guillaume, avaient des difficultés à intervenir dans ce conflit meurtriers.

Eburnienews.

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