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Côte d’Ivoire: cas par cas, Voici les exploits des ministres de Ouattara en 2014!

Ex gouvernement d'alassane

C’est de saison à chaque dernier numéro chez l’infernal quadrupède. Passer en revue les exploits des ministres de sa majesté Ouattara 1er au cours de l’année. Son Excellence avait promis aux Ivoiriens, la main sur le cœur et le cœur bien accroché, que la Côte d’Ivoire allait étonner le monde. Et en matière d’étonnement, on a été servi. Avec un taux de croissance qui frôle les deux chiffres et un effondrement croissant du pouvoir d’achat de la majorité des Ivoiriens.
Mais si Bédié, le rusé président du PDCI qui regarde les réalités dans lesquelles vivent les Ivoiriens avec humour, pense que la construction du pont qui porte son nom vaut à son réalisateur un deuxième mandat, on ne peut jurer que certains ministres dans le gouvernement de son « jeune frère » méritent encore de continuer l’aventure. Tant leur action est invisible et ne justifie pas tout ce qu’ils coûtent aux Ivoiriens en termes de salaires, avantages divers mais légaux et autres services immérités qu’ils se rendent à eux-mêmes avec l’argent public.

« L’Eléphant » qui a suivi ces ministres à la tâche tout le long de l’année, vous livre leurs exploits au bénéfice des Ivoiriens, ces ingrats dont la vie se dégrade de jour en jour et qui, sous le poids des privations diverses qui les plongent parfois dans le délire, crient qu’ «on ne mange pas pont» et seraient bien heureux de voir le «réalisateur» du pont qui vaut deux mandats réduire le train de vie de l’Etat en soulageant le gouvernement, en 2015, de la présence de certaines « feuilles mortes », pour parler comme les cadres du PDCI à l’époque de Bédié.

Mais ils feraient mieux de ne pas se faire d’illusions, ces Ivoiriens. Ce n’est pas au cours d’une année électorale, surtout avec les velléités de candidatures sorties des rangs du PDCI-parti allié qui fait rêver en ce moment le RDR-que sa majesté Ouattara 1er se fera des ennemis en retirant le pain de la bouche de certains de ses ministres…

Gbagbo avait le don pour se faire des ennemis. Ouattara lui, a le don de trouver toujours une raison de garder des ministres dont l’image ne passe plus au sein de la population.
Bonne année 2015 à tous les ministres, quand même !

JEAN-CLAUDE BROU, ministre de l’Industrie et des Mines
Au départ seulement ministre de l’Industrie, Jean-Claude Brou a vu tomber dans sa besace, le lingot d’or provenant des Mines ivoiriennes. Depuis, sans doute trop occupé à compter ses lingots, il s’est enfermé dans une discrétion qui étonne les Ivoiriens. Quel poste occupe Jean Claude Brou dans le gouvernement de Ouattara ? « Euh…c’est un ministre ? » Répondent les Ivoiriens interrogés par « L’Eléphant ». « Oui », c’est un ministre, mais ne donnez pas cette information à tout le monde, cela pourrait lui faire une mauvaise publicité. Ayant compris que l’or, comme l’argent, n’aime pas le bruit, Jean-Claude Brou, est devenu un philosophe. En 2014, il a très peu été visible mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas efficace dans le silence des Mines, contrairement à Adama Toungara dont le nom était couvert par une clameur tellement forte du côté des investisseurs que Ouattara a dû le soulager du portefeuille des Mines.

Ouattara avait promis un dédommagement rapide des opérateurs économiques du secteur industriel, sinistrés par la crise post-électorale. C’est plutôt aux conséquences indigestes d’une annexe fiscale qu’ils ont eu droit.

Et on prétend que Jean-Claude Brou ne fait pas grand’chose dans ses « Mines » ? La preuve, il continue de profiter des mêmes largesses qui ont failli, à un moment donné, étouffer le grand Toungara. Déplacements sur certains sites à bord des engins volants de certains opérateurs du secteur. Des avantages bien mérités sans doute, quand on sait que le nouveau code minier qui permet aux opérateurs de se frotter plus ou moins les mains-malgré l’obscurité qui continue d’envelopper le processus de délivrance des permis- et adopté en mars 2014, ne contient plus la fameuse taxe appauvrissante inventée par Adama Toungara. Mais cette éclaircie, ajoutée à l’inscription sur la liste des pays déclarés conformes aux exigences de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE), a vite fait de se noyer sous l’activité débordante des orpailleurs clandestins venus des pays voisins et qui ont envahi les zones d’extraction malgré les « cris » du gouvernement.   Mais 2015 étant une année électorale, on ne serait pas surpris de voir Jean-Claude Brou crever l’écran sur un autre terrain. Il faut bien mériter son pain quotidien.

ADAMA TOUNGARA, ministre du Pétrole et de l’Energie.
Après sa grosse facture de plusieurs centaines de millions de FCFA laissée au contribuable ivoirien pour son séjour dans un somptueux hôtel de la capitale, notre désormais ministre du Pétrole et de l’Energie a récidivé-apparemment remis de la douloureuse du retrait du portefeuille des Mines-avec une récente visite aux Etats-Unis qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. De mauvaises langues lui ont reproché d’avoir versé, paraît-il, près de 1,5 million de FCFA par jour à sa secrétaire particulière, secrétaire dont des habitués de ce département gardent paraît-il, un souvenir impérissable.   Décidément, il a le don de soulever la clameur publique, le maire d’Abobo.

Le projet de sa vie, la distribution de plusieurs millions d’ampoules dites « économiques » continue, près de quatre ans après son lancement. Combien de foyers modestes ont reçu la visite des distributeurs de ces ampoules ? Adama Toungara communique très peu sur le sujet. Mais, paraît-il, l’Etat devrait faire d’énormes économies sur la consommation du courant grâce à ces ampoules. Le prix du baril de pétrole, comme chacun le sait, est en chute brute depuis plusieurs mois. Mais la diminution des prix à la pompe, encadrée par un décret pris sous le règne de Gbagbo, demeure dérisoire pour les poches des automobilistes. Adama Toungara qui a rejeté son échec à la tête de la mairie d’Abobo sur l’intrépide Gbagbo qui n’aimerait pas cette commune, n’a rien proposé encore pour faire sauter le verrou constitué par ce décret qui empêche d’aller au-delà de 15 FCFA quel que soit le niveau d’effondrement prix du baril sur le marché international.
Au niveau de la vente des données sismiques, en 2014, l’opacité a continué à régner dans toute sa splendeur. Seuls quelques initiés comprennent le processus.
La gestion du conflit frontalier avec le Ghana a relevé de l’anecdote en 2014. Un jour, c’est la justice internationale qui est saisie, un autre jour, c’est un règlement à l’amiable qui est proposé. En 2015, Adama Toungara pourrait continuer, avec sa secrétaire particulière, à étonner les Ivoiriens. Il pourrait jouer un rôle crucial pendant la campagne électorale pour assurer sa survie dans ce gouvernement, en mettant surtout la main à la poche.

ALLAH KOUADIO, ministre de l’Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable.
On ne sait pas trop quand il pourrait égaler les exploits d’Anne Ouloto dans la conduite de l’opération « Abidjan ville propre ». Tous les coins et recoins où est passé l’ex « Bulldozer » ont été recolonisés par les commerçants. Ceux qui n’ont pas été recolonisés, notamment dans la commune de Cocody, ont vu arriver les barbelés et les pancartes avec l’inscription « Domaine Public ». Ce qui n’empêche cependant pas les déguerpis de prospérer dans leurs activités avec de nouveaux types d’installations plus mobiles. Mais en plusieurs endroits, ces barbelés qui ont coûté une petite fortune au contribuable ivoirien, ont été purement et simplement emportés par de petits malins qui ont sans doute une meilleure idée pour en faire une exploitation optimale. Mais, c’est sans compter avec les larcins. Constat : plus de barbelés.

En 2014, Allah Kouadio Remi est passé à la vitesse supérieure avec son projet d’interdiction des sachets plastiques qui a écœuré des milliers de petites vendeuses d’eau glacée. Lesquelles d’ailleurs, sont revenues en force sur les gares et autres feux tricolores sur les voies d’Abidjan et sans doute dans quelques semaines, sur le pont qui vaut deux mandats ? Qui continue de fabriquer et de livrer ses sachets interdits à ces vendeuses ? Le ministère d’Allah Kouadio travaille sans doute en ce moment sur la question, à moins qu’il ne soit pas informé de cette réalité.

Mais si l’interdiction de ces sachets fait le malheur de nombreux industriels, les grandes surfaces se frottent en ce moment les mains. La pratique n’est pas encore généralisée mais elle est bien présente. Les sachets sont facturés au client entre 150 et 200 FCFA. Pour contribuer à la lutte contre la cherté de la vie, il n’y a pas de possibilité de faire mieux que d’interdire un produit sans étudier toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur la vie des populations. Mais comme Allah Kouadio dit que c’est pour sauver la vie de millions d’Ivoiriens, on ne peut que dire : bravo ! 2014, une année inoubliable sans doute pour Allah Kouadio. Eh oui, ce n’est pas facile de résister à la pression des opérateurs de ce secteur et de passer à l’action sans que les sachets d’eau ne continuent d’être distribués comme des petits pains au vu et au su de tous. 2015 devrait obliger Allah Kouadio à fermer les yeux sur ce défi qui est lancé à son ministère et à tout le gouvernement.

CISSE BACONGO, Ministre de la Fonction Publique
Après un long séjour en béton couvert de légères couches de peintures au ministère de l’Enseignement supérieur d’où il est parti sans jamais faire cesser la clameur publique sur la gestion du dossier de la réhabilitation des universités publiques de Côte d’Ivoire, Cissé Bacongo a été exilé en début d’année 2014, au ministère de la Fonction Publique. Habitué à l’odeur de la peinture fraîche, surtout lorsqu’elle est abondante, Cissé Bacongo a tout de suite souffert de l’absence de cette odeur dans les locaux de ce ministère. Vite, une réhabilitation ! Laquelle aurait coûté selon de mauvaises langues, près d’un milliard. Et devinez par quel processus et à qui ce juteux marché a été confié…On ne change pas une pratique qui gagne, c’est bien connu. Surtout que Cissé Bacongo, on ne sait trop pourquoi, a ressuscité le paiement des lourds droits dans les concours publics sans jamais expliquer leur utilité, surtout que son prédécesseur, un certain Gnamien Konan, avait réussi l’exploit d’organiser avec succès des concours sans que les candidats ne soient sucés et sans que l’on crie à la fraude. Mais il a suffi que Cissé Bacongo organise son premier concours à l’ENA pour qu’une forte odeur de fraude envahisse la ville d’Abidjan et mette en ébullition les réseaux sociaux. Certes la dégé de l’ENA a, sans arrière-pensée, jeté tout le tort sur des ordinateurs, mais les détracteurs du pauvre Cissé Bacongo continuent à le soupçonner de ne pas être blanc comme « peinture Drocolor » dans cette affaire. 2014, une année vraiment pénible pour Cissé Bacongo. En 2015, il devrait souffler un peu avec la campagne électorale qui le conduira sur le terrain et notamment à Koumassi où il a voulu faire le bonheur des populations en se portant candidat à l’élection municipale avec des promesses que même Ouattara n’oserait pas faire. Il pourrait aussi ressusciter son journal dont la seule raison d’être était de massacrer son adversaire politique en le couvrant de calomnies et autres articles diffamatoires. Heureusement que très rapidement, le Conseil National de la Presse (CNP), a retiré ce journal de la vue des Ivoiriens. Et dire que non seulement il paraissait en toute illégalité, mais en plus, il était distribué gratuitement. Voilà une idée qui pourrait séduire le réalisateur du pont qui vaut deux mandats.

GNAMIEN KONAN, ministre de l’Enseignement supérieur.
Voilà un ministre qu’on peut qualifier de chanceux. En 2014, il a réalisé son rêve. Il rêvait d’être ministre de l’Enseignement Supérieur et son rêve est devenu une réalité palpable. Mais à force de célébrer la réalisation de son rêve, il a fini par s’attirer la colère des littéraires de tout le pays qui ont très peu apprécié sa thèse selon laquelle pour le développement d’un pays, les littéraires ne sont pas indispensables. Il a surpris aussi les étudiants en affichant sa volonté de ne recevoir aucun syndicat d’étudiants. C’est vrai ça ! Quelle idée de s’appeler « syndicats » quand on est qu’une « association » ? Les réformes pour booster l’enseignement supérieur, il en a plein la tête et en a parlé à chaque occasion. Le retour du terrible « probatoire », l’anglais et l’informatique obligatoires, le BTS en trois ans, etc. Avec les enseignants du supérieur, membres de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs (CNEC), la connexion ne passe pas très bien. La preuve, ces derniers menacent d’entrer en grève illimitée dès le 5 janvier 2015.
A l’université, malgré la réhabilitation à près de 120 milliards de FCFA, tout continue de manquer aux étudiants mais courageusement, Gnamien Konan n’aborde pas ce sujet… sans doute pour ne pas provoquer le sanglot de son prédécesseur ? Sur un autre registre, l’ancien dégé des Douanes ivoiriennes a, en 2014, affiché ses ambitions dans la course à la succession de sa majesté Ouattara 1er pour l’horizon 2020 en déclarant ne pas être lié par les engagements du prince de Daoukro sur la notion d’alternance entre partis politiques regroupés au sein du Rhdp.   Voilà qui donne un rude coup à la thèse de Bédié…

KABA NIALE, ministre auprès du Premier ministre chargée de l’Economie et des Finances.
Après un court séjour au ministère de la Promotion du Logement, cette économiste s’est retrouvée en 2013 dans l’immense ministère de l’Economie et des Finances où a sévi durant plusieurs années, un certain Charles Diby Koffi, en qualité de ministre auprès du premier ministre chargée de l’Economie et des Finances. Mais son rêve de se voir soulagée de l’expression « ministre déléguée ou ministre auprès de… » pour être confirmée ministre de l’Economie et des Finances ne s’est pas réalisé. La faute à un certain Amadou Gon ? Pire, en fin d’année 2013, son ministère sera scindé en deux avec la création du maroquin du Budget confié à son directeur de cabinet. Et comme un malheur ne vient jamais seul, en début d’année 2014, son nom a été cité dans une sombre affaire de tentative de corruption dans le milieu de la presse ivoirienne, sans que des éléments de preuves irréfutables ne conduisent directement à elle. Depuis, Kaba Nialé a accentué sa discrétion dans son ministère. Les relations avec son ancien directeur de cabinet, chouchou d’un certain prince au château, ne sont pas très financièrement cordiales, tant ce jeune loup a les dents longues et tient à faire savoir que c’est lui qui tient les cordes de la bourse étatique. Mais Kaba Nialé qui n’a pas encore dit son dernier mot a, en 2014, beaucoup voyagé et a apposé sa petite signature au bas de plusieurs conventions entre l’Etat de Côte d’Ivoire et de nombreuses institutions financières internationales. C’est déjà ça…

ALLY COULIBALY, ministre de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur.
Vous avez senti sa présence dans le gouvernement du réalisateur du pont qui vaut deux mandats ? Non ? Et pourtant il est bien là. L’ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire en France a succédé à une vedette nommée Adama Bictogo. Le silence qui entoure le travail d’Ally Coulibaly dans ce ministère-contrairement à son prédécesseur-a sans doute une explication profonde qui justifie encore sa présence dans ce gouvernement. Pour ce qu’il coûte au contribuable ivoirien, il devrait se remuer un peu. En 2014, nul ne l’a entendu se prononcer sur le moindre sujet. Même l’appel de Daoukro l’a laissé de marbre. Vers la fin de l’année 2015, il devrait être sans doute plus actif. Car en 2014, on n’a pas senti grand’chose.

KANDIA CAMARA, ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique.
Depuis le Golf Hôtel, elle nous avait promis une grande réforme qui devait, paraît-il, révolutionner l’éducation nationale. On a plutôt assisté à une révolution dans la gestion des ressources provenant des poches des parents d’élèves avec l’inscription en ligne via la société créée «pour»… par un camarade de parti, ministre aussi de son état. Elle a retiré aussi aux responsables d’établissement, que ce soit au public ou au privé, le pouvoir de confectionner les cartes d’identité scolaires. Championne de la centralisation des ressources pour un meilleur contrôle ? Mais soyons honnêtes ! Kandia Camara a réussi à faire décoller le taux de réussite aux examens à grand tirage dans ce secteur avec une manière révolutionnaire de gérer les coefficients des matières dans lesquelles composent les élèves. Syndicaliste pure et dure sous Gbagbo, elle n’aime pas trop les syndicats sous Ouattara, on se demande bien pourquoi. Malmenée il y a un temps sur les réseaux sociaux pour son langage fleuri, en 2014, elle a reçu plutôt majoritairement des félicitations. Sa majesté Ouattara 1er, paraît-il, est très satisfaite du travail de cette vaillante militante qui se fait de plus en plus discrète dans les déclarations fracassantes. Sans doute l’œuvre de bons conseillers recrutés dans le monde de la presse ? En 2013 comme en 2014, elle a déclaré la guerre aux grossesses précoces dans les écoles primaires et autres lycées et collèges. Mais manifestement et pour le moment, les « engrosseurs » continuent de remporter bataille sur bataille. Ils devraient se méfier…Kandia Camara pourrait se fâcher en 2015 !
Comme depuis l’arrivée de Ouattara 1er au pouvoir, elle continue, à chaque rentrée scolaire, de déclarer que l’école est gratuite au primaire. Mais c’est sans compter avec la cupidité de certains inspecteurs de l’enseignement primaire et de certains conseillers pédagogiques qui imposent sous des prétextes fallacieux, des cotisations fantaisistes qui poussent les parents d’élèves à s’interroger sur la réalité du discours de la ministre. Laquelle, paraît-il, aurait décidé de sévir à présent. Vite, une réforme à ce niveau !

JEAN-LOUIS BILLON, ministre du Commerce et de la Promotion des Pme.
Hors du gouvernement, il a fait rêver les sans pouvoir d’achat de toute la Côte d’Ivoire. Avec ses déclarations fracassantes sur les dégâts de la corruption et du racket sur l’économie du pays et sur la vie des populations. Hors du gouvernement, il dénonçait l’inefficacité des politiques publiques au sujet de la lutte contre la cherté de la vie. Et puis un jour, à la surprise générale, les consommateurs ont découvert qu’il avait posé ses bagages dans les locaux du ministère du Commerce et de la promotion des Pme. Deux ans plus tard, ces consommateurs, après avoir espéré en un changement de leur vie sous l’action de ce nouveau ministre qui sait ce que sait que ne pas manger à sa faim, ont fini par déchanter. Tant Jean-Louis Billon se fait discret dans son ministère. Plus de coups de gueule contre la corruption et le racket. La seule action véritable qu’on puisse mettre à son actif est son coup de gueule contre le célèbre processus d’attribution du deuxième Terminal à Conteneurs au groupe Bolloré. En 2014, les consommateurs n’ont pas vraiment senti son action et se sont interrogés sur les raisons de sa présence encore dans ce ministère. Ils ont tort. Jean-Louis Billon vient de dénoncer encore le monopole de Bolloré sur le port d’Abidjan. Si avec ça la cherté de la vie prospère encore en 2015…

Mais soyons justes et reconnaissons qu’il a identifié au moins une autre piste pour traquer la cherté de la vie à travers ces propos : «Vous pouvez compter sur moi. Il faut qu’on trouve d’autres moyens pour que les choses reviennent moins chères. Le FCFA est à la base de l’inflation. Comme toute monnaie, le franc Cfa est perfectible. Alors si on peut l’améliorer il faut le faire. Car, indexé à l’euro, le franc Cfa est trop fort. Il faut donc une flexibilité. La pauvreté frappe encore trop d’Ivoiriens.» On ne peut que lui dire merci pour cette grande découverte !

GNENEMA COULIBALY, ministre de la Justice, des Droits de l’homme, et des Libertés publiques
A son actif en 2014, le transfèrement de Blé Goudé à la Cour Pénale Internationale sur la base d’arguments renversants. L’homme qui a déclaré que le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye était la solution pour accélérer la réconciliation en Côte d’Ivoire conduit en ce moment-histoire de donner à la Cpi qui réclame Simone Gbagbo, l’impression que la justice ivoirienne « is back »-le grand chantier de l’étrange procès de 82 pro-Gbagbo devant la Cour d’Assises. Ce procès, qualifié de « grand bordel » par un avocat, comptera sans doute dans la carrière du gardien des Sceaux de Côte d’Ivoire. Près de deux ans après son arrivée à la tête de ce ministère, Gnénéma n’a pas réussi à relever le niveau du budget consacré à une justice qui pourtant, devrait jouer un grand rôle dans le processus de réconciliation. Ce budget traine encore à 0,9% de la cagnotte nationale. C’est dire si le régime accorde de l’importance à ce prétendu pouvoir. A l’actif encore de Gnénéma, la non-enquête sur les massacres du camp de réfugiés de Nahibly. Pourtant, il avait promis que la lumière serait faite très rapidement sur ce « crime contre l’humanité » commis par des individus identifiés comme faisant partie des Frci et dont certains auraient même été promus à des postes de responsabilité. Voilà qui renforce son palmarès…

MABRI TOIKEUSSE, ministre du Plan et du Développement, Mr RHDP
Champion de la candidature unique dont il revendique presque la paternité, Albert Mabri Toikeusse est l’un des politiciens les plus heureux de Côte d’Ivoire. Sous Gbagbo, histoire d’assurer sa place dans le pouvoir de Ouattara, il avait, bien que n’ayant aucune chance de gagner, présenté sa candidature à la présidentielle de 2010. Il a bien de la chance. Gbagbo aurait pu le jeter à la Maca pour enrichissement illicite comme c’est actuellement la pratique. En 2014, il a conduit de mains d’amateur, l’opération de recensement des populations dont chacun sait qu’elle a été un gros échec à mettre à son actif. Bref, en dehors de cet exploit, le champion de l’Udpci n’a pas beaucoup brillé dans le gouvernement. Assuré d’être ministre tant que le RHDP sera au pouvoir, il ne se donne plus de peine. Sauf quelques discours à la nation à l’occasion de la journée mondiale de la population et des réceptions de dons de la part des agences du système des Nations-unies, il n’a pas fait grand’chose. En 2015, il ira dans la partie du pays où se recrutent essentiellement les quelques militants de son parti, pour faire le bonheur du candidat Ouattara. On peut compter sur lui pour parler dans chaque hameau, des bienfaits du troisième pont.

DOSSO MOUSSA, ministre d’Etat, ministre des Affaires sociales, de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
L’ex-argentier des Forces Nouvelles-plus connu pour son nœud papillon que par l’ampleur des réformes qu’il a menées à bien dans ce ministère à plusieurs portefeuilles-a de grandes ambitions. En petit comité, il ne cache pas ses ambitions pour le poste de Premier ministre pour la conquête duquel il a voulu, au cours de cette année, s’offrir quelques articles désintéressés dans des journaux français qui n’ont pas hésité à facturer au prix fort, cette opération de polissage de son image. Opération qui n’est pas allée jusqu’à son terme, faute d’argent. Soupçonné par les mauvaises langues de mener la « vie dure » aux directeurs des structures étatiques placées sous sa tutelle, Dosso Moussa est un champion des banquets privés depuis son entrée au gouvernement. En 2014, il n’a pas failli à cette réputation. La création du million d’emplois promise par le candidat Ouattara ne semble pas faire partie de ses priorités. Les zones industrielles et leurs occupants ont plus monopolisé son attention que ce chantier risqué. Mais comme il promet que le million d’emplois promis a été largement dépassé, il peut sans doute dormir sur ses deux oreilles. Il ne risque pas de partir du gouvernement en 2015.

ROGER KACOU, un touriste au tourisme!
En voilà un autre qui fait sans doute partie des invisibles de ce gouvernement. On n’a pas beaucoup entendu parler de ses ambitions pour ce secteur si peu développé en Côte d’Ivoire. Combien de touristes escomptait-il en 2014 ? A-t-il atteint ses objectifs ? Nul ne le sait. Sans doute préfère-t-il rester discret pour ne pas effrayer ces touristes avec ses déclarations ? Ah tiens ! On a retrouvé ses ambitions cachées pour 2014. Il escomptait 500 mille touristes. C’est vrai qu’il a dit à l’horizon 2015. On espère qu’il ne sera pas envoyé en tourisme hors du gouvernement à cet horizon fixé par lui-même.

PAUL KOFFI KOFFI, ministre auprès du chef de l’Etat, chargé de la Défense!
La fin de l’année 2014 a été cauchemardesque pour Paul Koffi Koffi. Avec la colère décentralisée et coordonnée de certains éléments des Frci, las d’attendre le versement d’arriérés de soldes depuis plusieurs années. L’appel lancé par le ministre devant leur colère a été royalement piétiné. Il a fallu un débarquement du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur pour apaiser la colère des ex-éléments des Forces Nouvelles. Ce triste épisode a énormément affaibli Paul Koffi Koffi qui, dans la gestion de cette crise, a été carrément écarté.
En juillet 2014 pourtant, il nous avait assuré, à l’occasion de la sortie de la 27ème promotion baptisée Guy Frédéric Assa, des élèves sous-officiers de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) à Akouédo, que l’armée ivoirienne avait enfin repris ses marques. Elle était même selon ses dires, prête à participer «au maintien de la paix au sein des forces onusiennes et régionales». Bien vu !
Ah quelle année ! En mars, il avait provoqué la colère des autorités libériennes en déclarant   que les assaillants qui avaient tué 4 éléments des FRCI à Grabo (sud-ouest du pays) venaient du Liberia voisin. Espérons qu’il sera remis de ses émotions en 2015 pour mener la bataille de la réélection du ministre de la défense, sa majesté Ouattara 1er.

CISSE Abdourahmane, ministre du Budget
Ancien Directeur de Cabinet de Kaba Nialé et désormais ministre auprès du Premier Ministre, chargé du Budget, il est du haut de ses 33 ans, le gardien des sorties et rentrées d’argent des caisses de l’Etat. Cet ancien trader de ‘’Goldman Sachs’’, est plutôt bon pour les gros chiffres. Les députés de Côte d’Ivoire ont eu l’occasion de s’en rendre compte lors du vote du budget de 2015. Quelqu’un au château voulait qu’il soit ministre et il est devenu ministre. Mais en 2014, il a donné une mauvaise impression à quelques sachants, notamment des banquiers dans le dossier de la levée des fonds pour le Fonds d’Entretien Routier (FER). Les jeunes loups, c’est bien connu, font parfois preuve d’un gigantesque appétit. C’est qu’ils apprennent vite ?

GOUDOU COFFIE RAYMONDE, Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida.
On pourrait lui décerner le prix de meilleure ministre de l’année 2014. En effet, si en 2013, elle a été plus remarquée pour ses merveilleux pas dedanse au cours d’un meeting de notre président dans la région du « Gbêke », en 2014, Raymonde Coffie Goudou s’est distinguée par sa lutte acharnée contre l’atterrissage du virus de l’Ebola en terre ivoirienne. Résultat, alors que ce virus sévit depuis des mois dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, les portes de la Côte d’Ivoire lui restent hermétiquement fermées. Bravo !
Mais on n’oubliera pas aussi le triste épisode du décès de la jeune mannequin de 23 ans, Awa Fadiga. Une affaire qui a créé une telle émotion sur les réseaux sociaux que beaucoup ont parié sur le départ de la ministre, du gouvernement. Mais le bouclier du Rhdp oblige, il ne se passera rien de dommageable pour elle. C’est que Raymonde Coffie Goudou prie beaucoup et retrouve des forces morales après chaque prière…la preuve, pour finir l’année en beauté, elle vient de déclarer la guerre à la dépigmentation en promettant de faire voter une loi à ce sujet. Elle devrait faire gaffe quand même ! Les produits utilisés pour la dépigmentation ont tendance parfois à brûler les doigts. Il y a de gros intérêts financiers derrière. Mais « L’Eléphant » l’encourage à foncer…vas-y Raymonde Coffie Goudou ! Le bonheur est dans la réhabilitation et l’équipement en médicaments, des hôpitaux publics. Véritables terminus pour les pauvres qui ont la mauvaise idée de tomber malades dans ce pays.

ADJOUMANI KOBENAN, ministre des Ressources Animales et Halieutiques
En 2014, il n’a pas hésité à interdire la pèche pendant 18 mois dans les eaux de lagune à Dabou et Jacqueville, suite à une mortalité soudaine et massive de poissons qui a entraîné une intoxication des populations de ces localités. Bravo !
Mais la Côte d’Ivoire continue d’importer près de 60% de ses besoins en viande. C’est dire si l’on est encore loin de l’autosuffisance en la matière. Surtout que sur le terrain en interne, les ressortissants des pays voisins qui contrôlent la filière « bétail », font la pluie et le beau temps. Qu’en est-il du projet de gestion intégrée des ranchs et stations, lequel permettrait, paraît-il, d’atteindre l’autosuffisance en protéine animale? Aucune lisibilité en 2014. Année au cours de laquelle Adjoumani a encore écœuré les adversaires de Bédié au sein du Pdci voire même en dehors. Bon soldat en matière en écrit et en parler, il pourrait être un cheval gagnant dans la « guerre » conte ceux qu’il appelle comme Bédié, les « irréductibles ». Pour le grand bonheur du réalisateur du pont qui vaut deux mandats ?

GAOUSSOU TOURE, ministre des Transports…
En 2014, à la surprise générale, il a réussi à fourguer une réforme bidon à Ouattara. La réforme qui devrait révolutionner les transports terrestres s’est avérée n’être que la mise en place d’une machine à faire du sou avec les Colombiens de « Quipux ». Cette société qui selon le ministre, était capable de délivrer le permis de conduire en quelques minutes, se montre sur le terrain, incapable de délivrer les documents en moins d’un mois. C’est une révolution, en effet.
Le même ministre avait promis que sa réforme allait mettre fin au désordre dans ce secteur. Et bien la mafia qui a pris le transport terrestre en Côte d’Ivoire ne s’est jamais aussi bien portée que depuis qu’il sévit dans ce ministère. Le troisième pont qui selon lui encore, devrait mettre fin à tous les embouteillages dans la ville d’Abidjan, n’arrive pas encore, pour le moment, à régler ce problème. Sans doute à cause de la gratuité actuelle du passage ? On verra bien si sa prophétie se réalise avec l’entrée en vigueur des tarifs en début d’année 2015.

SANOGO MAMADOU, ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme.
A son actif, la création de l’Arrêté de Concession Définitive qui en 2014, a connu sa vitesse de croisière dans la délivrance. Ce document devrait mettre fin selon lui, « à la fraude, à la corruption et aux interventions intempestives des intermédiaires dans la chaîne de traitement des actes du foncier urbain ; établir l’ordre, la transparence, l’équité et la célérité dans le traitement et la délivrance des actes du foncier urbain.» Même si de vilaines pratiques continuent de prospérer malgré l’existence de l’ACD, il faut reconnaître qu’un effort a été fait, surtout en termes de traçabilité dans le traitement des dossiers. Mais le chantier des logements sociaux a troublé le sommeil de Sanogo Mamadou en 2014, surtout qu’aucun logement n’a encore été livré. Au cours de la même année, ses rapports avec le dégé de la Sicogi se sont dégradés à un point tel que les deux hommes, cadres cependant du Rdr, sont devenus presque des « ennemis ». En 2015, ils pourraient faire la paix pour le bonheur du candidat Ouattara ?

ANNE DESIREE OULOTO, ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant.
Désormais mandatée pour assister et à secourir ponctuellement les populations sinistrées sur l’ensemble du territoire national, Anne Désirée Ouloto, a perdu la fougue et l’intransigeance qui la caractérisaient et qui lui ont valu le robuste surnom de «maman Bulldozer», lors de son éphémère passage au ministère de la Salubrité urbaine. A cause d’un certain « Eléphant Déchaîné » ?
N’ayant pas grand’chose à se mettre sous la dent, elle a tenté, en 2014, de se trouver des chantiers comme la défense de ces adolescents se déplaçant en bandes organisées et appelés «microbes». Elle a promis «offrir à ces enfants qu’on arrête comme de vulgaires bandits et qu’on envoie à la Maca un peu d’amour et d’affection.» Ces derniers sont toujours dans l’attente de la concrétisation de cette promesse. Autre chantier ouvert, la lutte contre la dépravation des mœurs dans le district d’Abidjan, en procédant à la fermeture de certains établissements privés de divertissement dans lesquels des pratiques telles que la prostitution, la traite des personnes, la consommation de la drogue prospèrent. On ne peut que lui souhaiter du courage !

BRUNO NABAGNE KONE, ministre de la Poste, des Technologies de l’Information et de la Communication.
Il a négativement malgré les esprits dans le pays avec sa réaction après le décès de Mandiara Ouattara, cette jeune fille qui a tenté de s’immoler par le feu devant le château au Plateau alors que sa majesté Ouattara 1er et ses ministres y réfléchissaient sur les solutions à apporter aux souffrances des Ivoiriens. Se prononçant sur ce triste événement, Koné Bruno a déclaré que le gouvernement respecte la volonté de cette dernière de se donner la mort. Bravo. « L’Eléphant » ne retient, en 2014, pour le compte de ce ministre, que ce bel hommage rendu à cette malheureuse fille… On espère qu’il respectera notre volonté de ne pas en dire plus sur son bilan au cours de l’année 2015.

MAURICE KOUAKOU BANDAMAN, ministre de la Culture et de la francophonie.
En 2014, il n’a pas hésité à dire ses quatre vérités aux artistes en déclarant qu’il n’a pas de budget pour enterrer les morts dans leur rang. C’est vrai ça, après avoir permis à certains d’entre eux d’émarger sur le budget de l’Etat, lui demander encore d’enterrer les morts, non mais…
Bandaman Maurice est demeuré égal à lui-même, discret et peu envahissant. Le Burida, cette maison des artistes de genres qui se spécialisait dans les querelles a très peu fait parler d’elle en 2014. On a surtout entendu parler, à son sujet, de la remise de plusieurs chèques d’une valeur de plusieurs centaines de millions aux artistes. Le ministère de la culture faisant partie des ministères ayant les budgets les plus faméliques, Bandaman Maurice n’a pas fait de miracles. Il devrait peut-être convoquer le génie qui dort en lui en tant qu’artiste lui-même, pour faire gambader la culture ivoirienne sur les sentiers de l’émergence.

MATHIEU BABAUD DARRET, Ministres des Eaux et Forêts.
Pour 2014, notre ministre des Eaux et Forêts, Mathieu Babaud Darret, a fait une entrée éléphantesque dans le mois de janvier 2014 avec la translocation des éléphants. Dans sa jolie chemise à l’effigie des éléphants qu’il a mise pour l’occasion, il a su montrer son attachement à la protection de cette espèce. Pour le bonheur des Ivoiriens, il a procédé au lancement du reboisement de 6000 ha de plantations forestières, avec 1200 établissements scolaires sur une période de 5 ans. Il lui reste combien de temps déjà pour mener le projet à terme? A coté de ces bonnes actions, «l’Eléphant» n’oublie pas la cotisation imposée à toutes les structures sous sa tutelle suite aux décès de son épouse…Cotisation qu’il a dû faire annuler à cause des vilains penchants du quadrupède. Autre présence sur son tableau, les agents des Eaux et Forêts veulent sa « peau » pour sa gestion des ressources tombées dans les caisses de la régie qu’il a créée dans ce ministère et qui lui a d’ailleurs valu une vilaine demande d’explication heureusement sans sanctions.

AFFOUSSIATA BAMBA, Ministre de la Communication
Notre ministre de la Communication, Affoussiata Bamba Lamine, s’est voulue très proche du monde de la presse en 2014. Comme elle en a pris l’habitude, elle a marché aux côtés des journalistes à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse avant de leur signifier que leur qualité de journaliste ne fait pas d’eux des personnes au-dessus des lois. C’est vrai ça, ils ont tendance à oublier cette réalité. Heureusement qu’elle est là pour le leur rappeler.   A côté de cela, à l’occasion de deux concours internes d’excellence du secteur de la communication organisé par ses soins dont les contours restent encore très flous pour les autres confrères qui ont appris la nouvelle dans les tabloïds, notre ministre a récompensé des journaux proches du pouvoir…les voix qui se sont élevées pour décrier ce fait ne l’ont pas ému outre mesure…C’est qu’elle en a du caractère notre Affoussiata! En 2014, sur son tableau s’inscrit en lettres d’or, la subvention de six mois d’impression accordée aux Editeurs de presse par le FSDP. Mais cela ne fera pas oublier cette cérémonie consacrée à cette subvention et annulée à la dernière minute sans explications. Alors que les « invités » attendaient depuis deux heures de temps.

HAMED BAKAYOKO, Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.
Comme l’année dernière, cette année encore, notre immense ministre semble avoir tiré son épingle du jeu. Certes, la fin des embouteillages qu’il nous avait promise dans un délai de six mois n’est pas encore une réalité, mais son débarquement-sans doute avec l’accord de notre président- au ministère de la Défense dans le règlement de la crise des « arriérés de solde » des Frci a démontré sa capacité à s’adapter aux circonstances et à voler gentiment au passage, la vedette au maître présumé des lieux. Pour boucler l’année, il vient de doter la police nationale de son premier hélicoptère.
Il devrait quand même veiller à ce que cet engin volant ne soit pas utilisé pour racketter les passagers des avions…eh oui, tout est possible dans ce pays.

CHARLES DIBY KOFFI, Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères.
Exilé dans ce ministère après une éternité passée au ministère de l’Economie et des Finances du temps où on y trouvait à boire et à manger, Charles Diby Koffi à qui on donnerait la communion sans confession, avait promis aux Ivoiriens, « l’éco-diplomatie ». Vous avez senti quelque chose, vous ? Ce ministère, on a l’impression qu’il lui sert plus à se faire oublier qu’à porter la diplomatie ivoirienne au faîte de sa gloire. En 2014 comme en 2013, Charles Diby Koffi s’est encore fait extrêmement discret. C’est que les gens qui connaissent l’argent comme on le dit à Abidjan, n’aime pas trop attirer les regards des passants. Cela est très mauvais pour la digestion.

PATRICK ACHI, ministre des Infrastructures économiques
On a cru qu’avec le retrait de sous sa tutelle de plusieurs structures transférées au faiseur de miracles à coups de phrases compliquées Gaoussou Touré, que Patrick Achi allait perdre un peu de sa verve, mais c’était sans doute mal le connaître. Il a plutôt mis à profit cette situation pour se concentrer apparemment sur de gros chantiers tels que l’Autoroute du Nord, le troisième pont, la réhabilitation de certains tronçons importants. Mais cela ne peut cacher la dégradation rapide de certaines voies réhabilités récemment telle que celle de la côtière qui mène dans une ville importante pour l’économie du pays comme San Pedro. Il devrait interpeller les entreprises qui ont réalisé ces travaux. A moins que leur choix ait été fait sans son contrôle.

ALAIN LOBOGNON, ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs
On est étonné de le voir encore dans le gouvernement après la douche froide qu’il a reçue dans ces temps d’harmattan dans sa « guerre » contre le président de la fédération ivoirienne de football, Sidy Diallo. Lequel a présenté un budget pour la préparation de la CAN 2015 jugé excessif sur Internet par Alain Lobognon, champion toutes catégories des « tweets ». Mais ce budget a été accepté par le chef de l’Etat. Il a accumulé les « défaites » au cours de cette année, notre Lobognon. Après le Mondial foireux alors qu’il avait promis sans rire que la Côte d’Ivoire s’en allait remporter cette coupe au Brésil, voilà que sa fin d’année est gâchée par cette affaire avec la Fif.
Ça lui apprendra sans doute à se faire plus discret et à ne pas traiter les affaires de l’Etat sur les réseaux sociaux ?

MAMADOU SANGAFOWA, ministre de l’Agriculture
Il a été épinglé en 2014 par l’infernal quadrupède dans la gestion d’un compte séquestre se trouvant à la Bni et sur lequel se trouvait de l’argent appartenant à la filière cajou. A côté de ce tableau noir cependant, notons sa volonté d’offrir une meilleure protection juridique aux agriculteurs avec la délivrance de certificats de propriété foncière. Quoi d’autres ? Eh bien pas grand’chose à se mettre sous la dent en dehors de grandes déclarations qui continuent d’étonner les producteurs de café-cacao.

DANIEL KABLAN DUNCAN, premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances.
Il a connu une fin d’année difficile avec cette affaire de 400 millions présumés cramés par lui pour une seule mission aux Etats-Unis, puis finalement trois missions…mais le mal était déjà fait pour son image. Surtout avec le limogeage sans frais du DAF de la Primature. A côté de ce tableau quelque peu sombre, notons qu’en 2014, Daniel Kablan Duncan a plus ou moins abandonné son discours sur la croissance à deux chiffres qui ne sera sans doute pas réalisée avant la fin de ce mandat de notre président. Et sa gestion du dossier de la réforme de Gaoussou Touré continue de susciter des interrogations. De quoi ruiner une carrière. Comme si cela ne suffit pas, de folles rumeurs annoncent son départ de la Primature pour céder la place à l’un des Chouchous de Bédié, l’Inspecteur d’Etat, Gnamien N’Goran. L’année 2015 pourrait ne pas être de tout repos pour Duncan.

Avec L’elephant dechainé

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