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Côte d’Ivoire /Decouvrez l’agenda politique du président Ouattara dans les 5 années à venir

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Le président Alassane Ouattara ne bougera pas du Palais d’Abidjan après l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. Le chef de l’État sortant rempile pour un nouveau quinquennat après sa réélection à l’issue de ce scrutin.

Pour son nouveau mandat qu’il entame dans quelques jours, ”l’ancien nouvel” homme fort de la Côte d’Ivoire devra relever d’énormes défis qui l’attendent. Le premier, c’est la formation du gouvernement. Alassane Ouattara est attendu par les Ivoiriens sur ce chapitre. Interrogé par plusieurs médias internationaux, il a laissé entendre qu’il compte reconduire son équipe en place. Le chef de l’État compte même maintenir son Premier ministre, en dépit des rumeurs qui donnent Daniel Kablan Duncan partant. Mais, le président de la République avait promis, lors de la campagne électorale, de revoir à la hausse le nombre de femmes et de jeunes dans son gouvernement. Qui devra-t-il laisser au profit de qui ? Une fois cette équation résolue, le deuxième chantier auquel il devra s’attaquer est l’organisation des élections législatives. Pas que la Côte d’Ivoire n’a pas les capacités de les organiser, mais il faudra que le chef de l’Exécutif ivoirien conforte sa victoire en s’octroyant une majorité au Parlement. Or, à ce niveau, il y a un problème qui pointe à l’horizon. Celui, pour le Rhdp, d’aller en rang serré. Tous se souviennent de décembre 2011. Face à la détermination des cadres des différents partis membres de la coalition des Houphouétistes, la volonté de Ouattara et de son aîné Henri Konan Bédié d’aller en Rhdp a fondu comme du beurre au soleil. Tous les cadres ont été invités à prendre part à la compétition sous la bannière de leurs partis politiques respectifs. Conséquence : on a assisté à une passe d’arme entre le Pdci et le Rdr dans certaines circonscriptions électorales. La digue du Rhdp pour les législatives ayant été rompue, toutes les élections qui ont suivi (municipales et conseils régionaux) ont subi le même sort. Du coup, l’on avait craint une dislocation de la coalition au pouvoir. Autre fait non moins important pendant les élections générales passées, la montée en puissance des candidats indépendants, qui ont damé le pion aux cadres parrainés par leurs partis politiques. Qu’en sera-t-il pour les élections générales de 2015-2016 ? Difficile, pour l’instant, de répondre à cette question, même si aux yeux du ministre Adama Bictogo, directeur national de campagne du candidat Ouattara chargé de la mobilisation, ”il n’y a pas de raison qu’on aille pas en Rhdp aux législatives, municipales et régionales”. Le deuxième défi auquel Ouattara sera confronté, c’est le parti unifié.

Le référendum : un pari risqué

Déjà, il semble qu’il y ait une divergence de vue entre son aîné et lui. Pendant que le président Alassane Ouattara plaide, sans le signifier ouvertement, pour le Rhdp, son aîné Henri Konan Bédié opte pour le Pdci. Le chef de l’État a pris une longueur d’avance sur le sujet, en donnant au Rhdp un statut juridique. D’un groupement politique de fait, il est devenu un ”parti politique” constitué. Or, à Daoukro, le 20 septembre dernier, le président Bédié a souhaité que tous les partis Houphouëtistes reviennent au Pdci-Rda originel. Quelle sera l’option qui sera privilégiée ? Surtout que l’enjeu, c’est la présidentielle d’octobre 2020. Qui va diriger ce parti unifié ? Comment va-t-il fonctionner ? Ce sont entre autres questions auxquelles devront répondre Ouattara et son ”grand frère”. Le dernier défi que devra relever le patron de l’exécutif ivoirien, c’est le référendum. Alassane Ouattara l’a annoncé pendant la campagne électorale et après sa victoire. Il a promis de faire modifier la Constitution en la débarrassant des articles confligènes. Notamment l’article 35 qui a cristallisé, pendant près de 15 ans, l’opinion ivoirienne. C’est au nom de cet article que ses farouches adversaires lui ont dénié le droit d’être candidat à la présidentielle d’octobre 2000. C’est également au nom de cet article que bon nombre d’Ivoiriens ont pris les armes pour instaurer une rébellion qui aura éprouvé les fondamentaux économiques et sociaux de la Côte d’Ivoire. C’est clair que le chef de l’État fera face à une résistance dans sa volonté de modifier la Constitution. A moins que le contexte politique ne change, les farouches partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui ont boycotté la présidentielle du 25 octobre dernier, resteront campés sur leur position. A savoir boycotter toute consultation électorale. Là encore, le défi à relever pour ce référendum sera le taux de participation, afin qu’il soit crédible. Par ailleurs, l’introduction d’un article relatif à la vice-présidence dans la Constitution pourrait faire débat. Le président fraîchement réélu en a parlé. Mais, peut-il faire aboutir ce projet qui ”déshabille” le chef du Parlement au profit d’un vice-président en cas d’empêchement ou de décès du président de la République ? L’avenir nous le dira. Une chose est cependant certaine, ce référendum va faire bouger la scène politique ivoirienne. En clair, le second mandat du président Ouattara ne sera pas de tout repos. Il devra faire aboutir son projet d’émergence économique, tout en restant concentré sur ses objectifs politiques.

Y.DOUMBIA

l’inter

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