04202024Headline:

Côte d’Ivoire /EXclusif -Ex- commando des Forces spéciales de Gbagbo,fait des révélations sur le géneral Mangou

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Quand on a été à la guerre  de 2010 en Côte d’Ivoire, surtout quand on a été des forces spéciales proches l’ex-président Laurent Gbagbo ayant combattu à la résidence, il y a des souvenirs qu’on a du mal à effacer. C’est le cas de Peter 007,  Ex-Fds qui a servi le pays de 2000 à 2011. En visite en Côte d’Ivoire, l’ancien commando a accordé une interview exclusive à Imatin.net

Tu es connu sous le pseudonyme de peter 007, peux-tu te présenter aux internautes de Imatin.net. Qui est Peter007 à l’état civil ?

Peter 007 est nom de code et je préfère ne pas décliner mon identité à l’état civil. Souffrez que ça soit ainsi pour des besoins personnels. J’espère que ça ne gêne pas que je  ne donne pas mon nom à l’état civil.

Si ça gêne un peu. Il aura été plus aisé de dévoiler l’identité afin que les gens sachent à qui ils ont à faire…

De grâce que les gens acceptent que je ne dise rien sur ça aujourd’hui. A l’avenir, je vais le faire. Sinon je porte ce pseudo depuis l’an 2000. Il m’a été donné par un de mes supérieurs.

« Nous avons été délaissés par ceux pour qui nous luttions… »

 Tu étais dans les rangs des forces spéciales dans l’armée de Côte d’Ivoire de 2000 à 2011. Peux-tu nous dire si tu as pris part au combat de la crise post-électorale ?

Oui, j’étais au front jusqu’au dernier jour. Il faut avoir le courage de le dire ; c’était un combat vain. Cela n’avait ni tête ni queue. Car nous avons été délaissés par ceux pour qui nous luttions. Etant à la résidence de l’ex-chef de l’Etat, j’ai pris part à tous les combats qui ont été menés autour de la résidence jusqu’à ce que l’armée Française bombarde ladite résidence…

Comment as-tu survécu à ces combats ?

J’ai survécu par l’aide d’un ami, un jeune dioula qui vivait à Blockhaus où je me suis refugié. C’est donc grâce à son aide, que j’ai pu échapper aux rebelles qui recherchaient les combattants pro-Gbagbo.

Tu vis aujourd’hui en France, comment est-ce que tu t’y es pris pour arriver là-bas ?

C’est vrai que je suis en France aujourd’hui mais au début, j’étais en Italie où j’ai vécu les premières heures de mon exil. C’est dans ce pays que j’ai eu mes papiers et ensuite, je suis rentré sur la France. Ici je me suis reconverti en un homme d’affaire dans la vente de voiture. Ça dure maintenant 5ans.

Que fais-tu en Côte d’Ivoire quand on sait que tu es un ex-combattant pro-Gbagbo ?

Je suis là pour une mission de paix. Laquelle mission est de faciliter le retour des ivoiriens exilés dans leur pays. Je suis en réalité mandaté par les autorités ivoiriennes depuis la France.

Qu’est-ce qui motive ta mission ?

Les ivoiriens en exil, surtout ceux vivant en France, souffrent. Ils n’ont ni dortoir, ni travail pour avoir une vie stable. C’est donc au regard de cela que certains ont manifesté le désir de rentrer au pays. Ils ne demandent qu’à reprendre leurs activités. Ce qui suppose qu’ils veulent réintégrer leurs emplois en ayant l’assurance qu’ils pourraient garder leurs postes parmi ceux qui étaient des gradés.

Et comment ça se faire de façon plus concrète ?

Dans la diplomatie. C’est d’ailleurs pour cela que je suis à Abidjan pour 5 jours.

S’agit-il que des militaires ?

Non, nous enregistrons aussi des étudiants et plusieurs personnes de la société civile.

« C’est une utopie de penser que le président Gbagbo sera libéré »

Quelle lecture fais-tu de l’actualité de l’ex-président Laurent Gbagbo détenu à la Haye où il est en train d’être jugé pour crime contre l’humanité. Ses proches, pensent qu’il va être libéré. Toi qui a combattu pour lui quel est ton avis ?

C’est une utopie de penser que le président Gbagbo sera libéré. Je vous le dire avec beaucoup de conviction. C’est avec le soutien de la France qu’il a été capturé et c’est toujours avec les mêmes occidentaux qu’il a été déporté à la Cpi. En tout état de cause, je voudrais inviter les ivoiriens pro-Gbagbo à tourner la page de Laurent Gbagbo. Qu’ils se remettent au travail maintenant.

 Pour quelqu’un qui a combattu pour Laurent Gbagbo, tu ne trouves pas que tes propos pourraient ressembler à une personne qui change vite sa veste ?

Je suis juste réaliste. Le sort de Laurent Gbagbo ne dépend plus des ivoiriens. Doit-on rester là à attendre son retour et se conformer dans des idéologies ?

« Je ne suis ni pro-Ado, ni pro- Gbagbo »

Quelles sont les relations que tu entretiens avec les nouvelles autorités ivoiriennes ?

Il n’y a rien d’autre que le travail. La mission pour laquelle je suis là a vite été interprétée par mes détracteurs. Les gens ont vite fait de me cataloguer comme étant un pro-Ado. Et là, tu me donne l’occasion de lever tout équivoque. Je ne suis ni pro-Ado, ni pro- Gbagbo.

Si tu es en ce moment en côte d’Ivoire, c’est bien grâce aux autorités gouvernementales et certainement que le ministre Hamed Bakayoko est saisi de ta présence ?

Une chose est sûre, ce sont elles qui ont assuré mon déplacement et mon titre de séjour dans la résidence dans laquelle, nous réalisons cette interview.

 Tes camarades de lutte pourraient te targuer de les avoir trahi ?

Chacun apprécie la situation selon son bon sens. Pas de commentaire à faire sur ces choses-là.

 « Nous avons été bernés par nos supérieurs hiérarchiques »

 Que retiens-tu de cette guerre à laquelle tu y as pris part ?

Nous avons été bernés par nos supérieurs hiérarchiques. Tantôt, ils venaient nous remonter le moral mais, nous, nous savions que les carottes étaient cuites. Nous ne pouvions plus prendre le dessus sur l’ennemi…

 « Le Gl Mangou avait déjà capitulé »

 Quand tu parles de supérieurs hiérarchiques, tu fais naturellement allusion au général Mangou Philippe. Que penses- tu de l’homme ?

Le Général Mangou, n’a pas fait sortir l’armée pour les combats sur les fronts d’attaques. La gendarmerie non plus n’est pas sortie parce que les supérieurs n’ont pas donné des instructions fermes dans ce sens. A mon sens, le Général Mangou a eu raison de ne rien faire parce que lui, il avait déjà capitulé. Il était passé du côté de l’adversaire. Je pense aussi que c’est la même attitude qu’a eu le Général Kassaraté.

 Pourquoi selon toi, le Général Mangou n’a pas démissionné et qu’il serait allé demander à l’ex-président Laurent Gbagbo de démissionner ?

Je pense qu’il ne pouvait pas démissionner de la sorte. Et le président Laurent Gbagbo, ne pouvait pas aussi le remplacer à ce moment-là. Car ce serait de déstabiliser le dispositif qui était en place à cette époque.

 Quelle est la nature de tes rapports avec les pro-Gbagbo qui sont en France ?

J’avoue en toute sincérité que je suis souvent déçu de l’attitude de certaines personnes comme Stéphane Kipré.  Nous avons tous mené le combat auprès de Laurent Gbagbo, nous en sommes sorti vivant par la grâce de Dieu mais d’autres parmi nous sont dans la misère quand Stephane Kipré lui, roule carrosse. Comment imaginez-vous que ce monsieur puisse louer une maison en France à la bagatelle du million ! Nous, ça nous choc de voir cela.

  Par Ange T. Blaise

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