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Côte-d’Ivoire: Grève des fonctionnaires/ “Des responsables syndicaux pris en otage’’, les fonctionnaires sur le pied de guerre

Le 21 janvier dernier, peu satisfaits des propositions du gouvernement, les fonctionnaires réunis au sein de la Plateforme des organisations professionnelles de la fonction publique ont décidé de reconduire leur grève pour une nouvelle semaine ouvrée. Mais contre toute attente, le lendemain, tard dans la nuit, Théodore Zadi Gnagna, le secrétaire général de la Plateforme, fait une déclaration à la télévision nationale annonçant la levée du mot d’ordre de grève.

Depuis plusieurs semaines, les fonctionnaires de Côte d’Ivoire sont engagés dans un bras de fer avec la tutelle. En cause, le paiement d’arriérés de primes et salaires, l’intégration effective (dans la fonction publique) des agents journaliers, la revalorisation de points d’indice et l’annulation d’une réforme “suicidaire“ des retraites.

Des négociations avec le gouvernement ont abouti à la satisfaction de la majorité des revendications à l’exception de celles concernant le stock des arriérés et l’intégration des agents journaliers.

Samedi dernier, à l’issue d’une Assemblée générale tenue à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, les fonctionnaires ont décidé de la reconduite de la grève à compter de ce lundi 23 janvier, pour une semaine ouvrée, n’étant pas satisfait des propositions du gouvernement. Le lendemain, aux alentours de 22 heures, Théodore Zadi Gnagna apparaît vêtu d’un tee-shirt, contrairement à ses habitudes, pour annoncer la levée du mot d’ordre de grève et appeler à la reprise effective du travail ce lundi. Il sortait vraisemblablement d’une réunion avec le premier ministre et d’autres leaders syndicaux.

Il n’en fallut pas plus à la base pour y voir quelque chose de louche : la tenue “bien trop décontractée“ de Zadi Gnagna, sa voix qui semblait hésitante, des signes pour les syndicalistes que leur leader agissait sous la contrainte.  Ils n’entendent donc pas se plier à ses injonctions. Pire, les fonctionnaires grévistes accusent les autorités d’avoir pris en otage leurs responsables syndicaux, notamment Jean Yves Abonga et Zadi Gnagna qui restaient injoignables, lorsque nous rédigions cet article. Le premier cité a publié une vidéo pour démentir une rumeur sur sa mort. Il  atteint son objectif sans pour autant convaincre sur sa liberté, ses habitués disant déceler une crainte peu voilée dans ses faits et gestes.

A Bouaké, Soubré, Sikensi, Gagnoa, Zuenoula, Tabagne, Daloa, Yamoussoukro, Bondoukou, Sinématiali et Abidjan, la grève a continué malgré l’appel à la reprise.

Pour les syndicalistes, un mot d’ordre de grève pris en assemblée générale ne peut être levé que dans une assemblée générale. Aussi entendent-ils poursuivre la lutte jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.

imatin

 

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