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Côte-d’Ivoire /Guerre de succession : Voici Les chances d’Hamed Bakayoko pour vaincre Soro

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Même si les deux personnalités ont du mal à le reconnaître ou à l’étaler sur la place publique, il est de notoriété en Côte d’Ivoire qu’il existe «une guerre froide» ou «guerre de succession» entre Hamed Bakayoko, ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité et compagnon de lutte du président ivoirien Alassane Ouattara et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et par ailleurs dauphin constitutionnel

Dans cette lutte de succession engagée entre les deux personnalités ivoiriennes, Hamed Bakayoko, ancien compagnon de lutte d’Alassane Ouattara semble avoir pris le dessus sur son «rival», Guillaume Soro, ex-chef de file de la défunte rébellion. L’ex-patron de presse, Hamed Bakayoko, a su multiplier des actions en sa faveur qui ont finalement achevé de convaincre son mentor. Ce qui lui assure une énorme chance de pouvoir vaincre Guillaume Soro dans cette lutte de positionnement.

Au départ bien positionné, la côte d’estime de Guillaume Soro au Rdr comme chez Ouattara va finalement chuter pour ses implications présumées dans plusieurs sales affaires. Et ce n’est pas pour rien qu’une cérémonie de dons qu’il avait bien voulu organiser au siège de son parti, le Rdr, n’aura pas lieu. Le premier responsable du parti, le secrétaire général par intérim, Ahmadou Soumahoro ayant estimé qu’il ne revenait pas à l’ex-Premier ministre de le faire. Un refus qui a fait comprendre que Soro est loin d’être apprécié «chez lui, dans sa maison».

Pendant que Guillaume Soro est obligé à tout moment de se justifier devant les mandats d’arrêt qu’il reçoit, Hamed Bakayoko, lui, profite pour nettoyer son image auprès de Ouattara. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques temps puisque considéré comme jeune trop porté à la fête. Mais très vite le «Golden boy» va faire mentir ces détracteurs en démontrant son efficacité. Le ministre d’État a su dès sa nomination à son poste ramener rapidement à un bon taux l’indice de sécurité. Son efficacité dans les attentats de Grand-Bassam a rapproché davantage «Hambak» et Ouattara. « En 2011, tout le monde avait sauté au plafond lorsqu’il avait été nommé ministre de l’Intérieur, un poste ultrasensible dans un contexte de vide sécuritaire. Il a remis de l’ordre dans le pays [l’indice général d’insécurité est passé de 3,8 % en janvier 2012 à 1,1 % en décembre 2015], empêché sa déstabilisation par les activistes pro-Gbagbo réfugiés à l’étranger et organisé des élections sans violences ni incidents, ce qui n’était pas gagné d’avance. Désormais, plus personne ne s’étonne de sa présence», confie au confrère Jeune Afrique un proche d’Hamed Bakayoko.

Hamed Bakayoko n’est pas seulement admiré que par ses proches. Bien au contraire, il a séduit grâce à son travail, ces autres collègues du gouvernement et ne se privent pas de le lui dire. « Hamed n’a aucun complexe et ne se fixe aucune limite. Il a su surmonter ses handicaps de départ, dont son cursus universitaire ou son image. Aujourd’hui, tout le monde a oublié», confie Bruno Koné à Jeune Afrique.

Même si au Rdr, on reconnaît la maturité politique de l’ex-numéro 1 de la rébellion, Hamed Bakayoko jouit tout de même d’une grande estime de certaines pontes du parti comme Gon Coulibaly. «Avant, Ouattara donnait plus d’importance à Soro et considérait que Hamed n’était pas encore suffisamment mature. Le dossier burkinabè, entre autres, a fait évoluer sa réflexion. Guillaume s’y est brûlé les ailes, quand Hamed a démontré qu’il avait changé et mûri. C’est lui qui l’a géré, c’est lui qui s’est époumoné à convaincre tout le monde que [Roch Marc Christian] Kaboré serait élu», traduit un proche des deux personnalités à J.A.

Cependant, même si aucun des deux hommes n’a dévoilé jusque-là son ambition de succéder à Ouattara pour les joutes électorales de 2020, il est à noter que la guéguerre que ces «deux frères» se livrent laissent à croire qu’ils nourrissent de grandes ambitions de diriger la Côte d’Ivoire. Et dans cette course à la présidence de la République, Hamed Bakayoko semble être bien positionné pour le moment. «L’enfant d’Adjamé» s’est vite tissé un vaste réseaux de chefs d’États africains qui l’admirent et l’apprécient bien. Toutefois, même si Hamed Bakoyoko est aujourd’hui en pôle position chez Ouattara et ses partisans, il ne faut tout de même pas oublier que Guillaume Soro est avant tout considéré par nombre d’observateurs comme celui qui a sauvé le pouvoir Ouattara. Un détail qui pourrait être très important dans les moments décisifs. La politique dit-on, n’a rien de rationnel et de joué d’avance.

Philip KLA

 linfodrome.com

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