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Côte d’Ivoire: Guillaume Soro demande pardon aux ivoiriens, pour tout le mal qu’il a occasionné

17 ans après le 19 septembre 2002, Guillaume Soro n’a cessé de demander humblement pardon aux populations ivoiriennes, pour tout le mal qu’il a occasionné.
En effet, courant décembre 2004, le Président Gbagbo relance le processus de modification de la Constitution prévu dans les différents accords, de Linas-Marcoussis et d’Accra III. Cette modification ne porte que sur un mot de l’article 35 ; la phrase « Le candidat doit […] être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père et de mère ivoirien d’origine » devenant « Le candidat doit […] être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine » ce qui ouvre la candidature à l’élection présidentielle d’Alassane Ouattara. Cette précision pour dire que c’est grâce au 19 septembre 2002 que le Président actuel Alassane Ouattara a pu être candidat en 2010 après moult péripéties, pour la première fois à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

Grâce aussi au 19 septembre 2002, les ivoiriens ont pu obtenir gratuitement des cartes nationales d’identité, qui malheureusement seront payantes dix ans après l’élection de Monsieur Ouattara en tant que Président de la République en 2010.

Grâce encore au 19 septembre 2002, tous les partis politiques se réclamant de l’idéologie houphouëtistes c’est-à-dire se réclamant de l’idéologie politique du père fondateur de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, créent le 18 mai 2005 une coalition de partis politiques ivoiriens, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Cette coalition qui incarne principalement la droite ivoirienne va perdurer jusqu’au 16 juillet 2018, date à laquelle le RHDP se transforme en parti politique unifié sans l’accord ni l’approbation du Président Henri Konan Bédié, Président du PDCI – RDA. Qui va d’ailleurs se retirer de cette union sacrée des présumés fils d’Houphouët qui a permis de remporter les élections de 2010 et de 2015 avec pour candidat le Président Alassane Ouattara.

Devant son refus de cautionner cette forfaiture à l’encontre du Président Bédié, Guillaume Soro est poussé à la démission le 08 février 2019 par le président Ouattara, après avoir refusé de participer à la mutation fin janvier 2019 de la coalition au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), en un grand parti unifié.

Fidèle à ses convictions et toujours droit dans ses bottes, Guillaume Soro n’a jamais approuvé le projet du RHDP tel que pensé et conçu par le Président Alassane Ouattara et ses suiveurs.

« Je suis à la maison, je suis au RDR, mais je ne suis pas pour le RHDP de la pensée unique », avait-il clarifié au sortir d’une entrevue en janvier 2019 avec le Président Ouattara. A cette occasion, il avait réitéré son vœu de voir Alassane Ouattara retrouver son « aîné » Henri Konan Bédié afin de préserver les acquis de la prise du pouvoir en 2010. Guillaume Soro a toujours insisté sur la nécessité de sauvegarder l’union dans les différences au sein de leur grande famille politique. Pour lui, c’est à travers un dialogue interne, le respect et la considération mutuels, que les incompréhensions doivent être aplanies, et non par la « pensée unique ». Que nenni !

Et depuis lors, leurs chemins se sont séparés. Guillaume Soro désormais dans l’opposition a enfourché son cheval de bataille pour parcourir le pays profond pour chanter avec les populations ivoiriennes éprises de paix l’hymne à la Paix, au Pardon et à la Réconciliation. A tous sans distinction aucune, il a offert son pardon. Aux Présidents Alassane, Bédié, Gbagbo, à madame Simone Ehivet Gbagbo lors des funérailles de Monsieur Abdourahmane Sangaré ; aux populations de Fresco où il a séjourné en fin 2018 à l’invitation du ministre Alain Lobognon, maire de ladite commune ; à Krinjabo dans le Royaume Sanwi ; dans l’Indenté à Abengourou, à Niablé et tout récemment dans le Hambol, plus précisément dans le département de Dabakala… partout en Côte d’Ivoire ou à l’extérieur du pays où il est passé, Guillaume Soro n’a cessé de demander humblement pardon, et cela depuis 2004, pour tout le mal que le 19 septembre 2002 aurait occasionné dans la vie des populations ivoiriennes.

Aujourd’hui encore, cette invite au Pardon et à la Réconciliation est d’autant plus nécessaire pour lui, qui constate à son corps-défendant et les larmes aux yeux, que le combat qu’il a mené est vain, que ses amis tombés durant cette longue crise militaro-politique, sont morts inutilement. Il regrette le recul démocratique, le rattrapage ethnique en cours dans son pays, les dérives dictatoriales orchestrées par celui qui hier était son mentor.

Désormais membre de la plateforme de l’opposition mise en place pour les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, il poursuit son combat pour le Pardon et la Réconciliation nationale. C’est tout heureux, qu’il a assisté sur les ondes internationales la rencontre à Bruxelles en Belgique entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié le lundi 29 juillet dernier. C’était la première fois que les deux anciens chefs d’État se rencontraient depuis dix ans pour échanger sur la situation politique et sociale du pays, une volonté commune de faire aboutir la Réconciliation nationale.

Il est encore plus heureux quand le samedi 14 septembre 2019 pour un premier essai, Bédié et Gbagbo réussissent le pari de la mobilisation au Parc des Sport d’Abidjan -Treichville. Des dizaines de milliers de partisans ont répondu à l’appel de leurs leaders politiques avec en bonne place les lieutenants de Guillaume Soro.

Depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou en 2007 jusqu’au 2ème tour de l’élection présidentielle en 2010 qui a malheureusement conduit à une crise post-électorale qui a endeuillé la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro en tant que Premier ministre est toujours resté à équidistance des trois principaux leaders politiques que sont Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Contraint à la démission et désormais dans l’opposition, il poursuit avec ses ainés Bédié et Gbagbo, dans une plateforme d’opposition non idéologique, de rassembler les ivoiriens autour d’un idéal commun, la Réconciliation et la Paix pour qu’il n’y ait plus dans son pays de 19 septembre 2002 !

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