Après sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro avait indiqué qu’il n’était plus astreint au devoir de réserve. Ainsi, à la tête du Comité politique (CP) qu’il préside, l’ancien chef du Parlement ivoirien entend activement participer au débat politique. Avant sa rencontre capitale avec le Président du PDCI Henri Konan Bédié, prévue pour ce samedi 23 février, le Député de Ferkessédougou s’est rendu sur la terre de ses pères pour demander aux “mannes ancestrales” de porter un regard favorable sur ses nouvelles activités politiques.
Mais face à tout ce qui se raconte sur son compte, Soro Kigbafori Guillaume a tenu à mieux éclairer la lanternes des siens, afin de les rassurer de ce qu’il se porte mieux. C’était lors de la visite des ressortissants de Ferkessédougou à sa résidence à Marcory résidentielle.
Larges extraits de la déclaration de Guillaume Soro à Ferkessédougou
« Chers parents, je vous dis, ne soyez pas tristes du tout parce que moi je ne suis pas triste. Le 3 avril 2017, à l’ouverture de la session ordinaire (de l’Assemblée nationale, Ndlr), j’ai dit que (de la) façon je vois les choses, on veut mettre le Rhdp unifié en place sans le Pdci. Ce sera comme si on faisait le Rhdp unifié contre le Pdci, et ça va diviser la Côte d’Ivoire. Le président a voulu que moi je rentre dans le Rhdp. Je n’ai pas envie de rentrer dedans mais je ne suis pas contre le Rhdp aussi. Celui qui veut militer dedans, qu’il aille militer, c’est très bien.
Le 24 (janvier), il m’a appelé, il a dit : « Guillaume, tu n’as pas changé d’avis ?» Je dis, vraiment, vous me connaissez, un petit Niarafolo, Sénoufo, quand il dit non, c’est fini, c’est non. Quand il dit oui aussi, c’est fini, c’est oui. Mais je ne suis pas le genre d’homme qui cède à un chantage. Je ne suis rien mais par dignité, par honneur, pour l’éducation que vous, Niarafolo, vous m’avez donnée, je ne peux pas céder au chantage. Je ne peux pas non plus me laisser effrayer. Non, ce n’est pas ce que vous m’avez enseigné.
Si j’étais un homme qui cédait aux chantages, à l’argent, aux postes, peut-être qu’Alassane ne serait pas président. Qu’est-ce que Gbagbo ne m’a pas proposé avant lui ? Bédié était au pouvoir, j’étais ici. Quel étudiant, à l’époque, n’allait pas sauter sur une bourse pour aller étudier au Canada ? J’ai refusé. Ce n’est pas à 46 ans que je vais apprendre à me laisser corrompre ou à me laisser effrayer ou bien (pour) un poste parce que je suis président de l’Assemblée nationale, je ne le ferai jamais.
Vous vouliez que je reste à la tête de l’Assemblée nationale, tous les matins à la télévision, à la radio : « rends le tabouret, fais ceci, fais cela ». Des gens qui, normalement ne peuvent pas te parler, ils t’insultent. Des gens que Dieu aussi nous a aidés, et qu’on a aidé un peu. Vous voyez aujourd’hui, j’ai (une) chaise. Après chaise-là, c’est quoi il reste ? Il y a des gens ils sont assis, ils sont rassasiés, ils racontent leur vie. Qui sait de quoi demain sera fait ?
J’ai décidé de faire la paix, la réconciliation en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire nous appartient à nous tous ! Ils viennent se cacher la nuit : « Guillaume, on l’aime hein, mais son problème, il veut donner le pouvoir aux Baoulés ». Vous, vous dites que vous ne voulez pas de moi, bon Bédié dit que lui il veut. C’est comme (si) le député Siaka et moi, on est en train de draguer une jolie fille. Lui, il est parti en premier, la fille dit elle ne veut pas. Il dit pourquoi ? La fille dit : « Je ne te fais pas confiance, je ne t’aime pas. Mais, ton ami, ton frère qui est là-bas, Soro, lui je (le) veux ». Tu quittes là-bas, tu viens me dire : « Soro, la fille là, il ne faut pas la chercher. Elle n’est pas bonne, il ne faut pas aller là-bas ». Toi tu es parti chercher quoi là-bas ? Si elle n’est pas jolie, elle n’est pas bonne, toi tu étais allé chercher quoi là-bas ? Regardez-moi ça ! C’est moi tu veux blaguer ? Donc moi aussi, moi je ne savais même pas que la fille était jolie mais façon tu me dis il ne faut pas la chercher, je vais aller regarder un peu. Celui qui donne le nom de quelqu’un à un pont, c’est qu’il l’aime…
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