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Côte d’Ivoire: La procédure visant le protocole de Soro « doit aller jusqu’à son terme »

Côte d’Ivoire: La procédure visant le protocole de Soro « doit aller jusqu’à son terme » (société civile ENTRETIEN)

Le responsable de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO), Pierre Adjoumani, a exigé que la procédure visant Souleymane Kamaraté dit « Soul to Soul », protocole de Guillaume Soro, après la découverte d’une cache d’armes à son domicile à Bouaké (Centre) aille jusqu’à son terme, dans un entretien accordé à Alerte Info.

Quelle a été votre réaction quand lors de la récente mutinerie, des armes ont été découvertes au domicile d’un proche du président de l’Assemblée nationale ?

Je voudrais dire que lorsque cette découverte a été faite nous avons réagi. Nous avons dit que nous sommes très inquiets parce que le pays n’est pas en sécurité. Ce qui revient à dire que le processus de démobilisation de désarmement et de réinsertion n’a pas été bien fait, parce que pour nous, il impensable et incroyable qu’il y ait des tonnes d’armes au domicile d’un individu.

C’est pour dire que la Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie de cette guerre là et n’est surtout pas à l’abri de toute surprise désagréable. En cela, nous avons fait une déclaration et avons demandé au gouvernement de prendre toutes ces responsabilités pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Nous suivons avec attention les auditions qui ont démarré avec la personne présumée mise en cause.

Nous sommes étonnés de constater que les auditions vont à petit pas et nous sommes étonnés aujourd’hui d’apprendre que c’est une affaire qui sera classée sans suite. Alors ça nous rappelle beaucoup de choses notamment l’impunité que nous avons toujours dénoncée. Des personnes revendiquant à mains nues sont arrêtées et celles chez qui on découvre des armes sont en liberté. Nous trouvons que cela n’est pas juste.

D’où tenez l’information selon laquelle l’enquête est classée sans suite, alors que les autorités judiciaires ont parlé d’une suspension.

En principe, on ne peut pas arrêter cette audition. Je ne sais pas quels sont les arguments qui ont pu être avancés, mais nous disons que c’est une affaire très grave. C’est une atteinte à la sûreté de l’Etat.

Aujourd’hui au moins, c’est un flagrant délit. Il faut pouvoir juger rapidement cette affaire et qu’on avance. C’est maintenant l’occasion pour la justice de jouer son rôle parce que ça au moins ce sont des preuves palpables que nous avons tous vues.

On a comme l’impression qu’il y a les uns et les autres dans ce pays et nous disons non pour la réconciliation, pour le droit à la vérité, pour le droit à la justice, il faut que la justice aille jusqu’à son terme très rapidement pour qu’on situe les responsabilités, c’est ce que nous demandons en tant défenseur des droits de l’Homme.

Quelles actions concrètes comptez-vous mener au cas où l’affaire est classée sans suite ?

Nous attendons de voir puisque ce sont des ouïes dires. Si cela s’avérait exact, nous allons interpeller l’opinion nationale et internationale à travers nos méthodes.

La Côte d’Ivoire, selon les vœux du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, veut aller à l’émergence en 2020, je crois que c’est le moment de les traduire en acte. Et pour les actes voici des faits concrets, il faut que la manifestation de la vérité soit sue pour que nous soyons situés sur cette question une bonne fois pour toute.

N’est-ce pas le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, qui est visé à travers cette affaire de cache d’armes ?

Ce n’est pas dans sa maison que les armes ont été découvertes, par conséquent, il ne peut être visé. Nous disons qu’il ne doit pas avoir des intouchables dans ce pays. La Constitution nous met tous sur un pied d’égalité. Le fait d’être un collaborateur du chef du parlement n’a rien à voir avec la manifestation de la vérité. Nous les Ivoiriens, voulons savoir la vérité sur cette question d’armes.

Il faut que nous sachions d’où viennent ces armes et pourquoi elles sont stockées dans un domicile pourtant nous savons que personne ne doit en détenir à son domicile. Le DDR est fini, la guerre est finie, pourquoi il y a des tonnes d’armes dans un domicile ? Voilà la question qui se pose, on ne peut pas aller chercher ailleurs. Il faut qu’il soit entendu et que l’instruction suive son cours jusqu’à ce que la manifestation de la vérité soit faite.

Que ce soit un proche du président de l’Assemblée nationale ou du chef de l’Etat, nous demandons qu’il soit jugé. La procédure doit aller jusqu’à son terme pour qu’on sache la manifestation de la vérité, c’est que nous demandons.

Selon vous que faut-il pour résoudre définitivement ces questions d’armes ?

Il faut des personnes qui sont mises en cause pour que les autres puissent comprendre qu’il faut ramener les armes et les déposer où on doit les déposer. Si on ne fait pas cela, chacun va avoir ses armes à la maison demain quand il y aura quelque chose en Côte d’Ivoire, chacun va les sortir. C’est ce qui se passe à Bouaké et je dois vous avouer que ce n’est pas seulement à Bouaké certainement que cela doit exister.

Il faut une campagne de sensibilisation à l’endroit de la population, à l’endroit de tous ceux qui détiennent des armes de façon illégale. Que ces personnes aillent déposer dans un délai raisonnable sinon on peut faire des fouilles systématiques dans les domiciles et si on trouve des armes, il faut que la loi s’applique.

Il faut également mettre à contribution les ONG de défense des droits de l’Homme et toutes les bonnes volontés pour qu’on puisse vraiment faire une campagne de masse pour faire comprendre aux gens qu’aujourd’hui, détenir une arme, c’est s’exposer à la loi.

Le gouvernement a pourtant posé un ultimatum invitant toute personne qui détiendrait des armes à les déposer.

L’ultimatum a expiré depuis le 31 mai. Nous attendons la réaction du commissaire du gouvernement. Il faut qu’il nous dise si le message a été respecté ou non pour qu’on sache quoi faire. Sinon nous sommes tous des morts ambulants.

Il y a des efforts qui sont faits par le chef de l’Etat, maintenant à travers ces choses tout est remis en cause. Il faut que le gouvernement prenne à bras le corps ce problème de sécurité qui est un problème crucial parce que tout découle de là pour les investisseurs qui viennent et nous-mêmes pour notre quiétude.

ABL

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