Le projet du texte du gouvernement relatif à la Commission électorale et indépendante (CEI, en charge des élections) en Côte d’Ivoire a été adopté jeudi à Abidjan par des députés à l’Assemblée nationale, avec 24 votes pour et 16 contre.
Après plus de 5 heures de débats houleux entre les députés de la commission des affaires générales et institutionnels de l’Assemblée et les émissaires du gouvernement, le projet de loi relatif à la CEI a été adopté avec 24 votes pour, 16 contre et zéro abstention.
A l’entame de la session, le porte-parole du groupe parlementaire de l’opposition Rassemblement Alain Lobognon a estimé que le projet de loi sur la reforme, « ne garantie ni l’indépendance, ni l’impartialité de la CEI ».
« Il est triste de constater sous ce régime que notre pays viole impunément les textes internationaux », a affirmé M. Lobognon, selon qui « il faut mettre un arrêt à cette liberté avec une loi ».
Plusieurs autres groupes parlementaires à savoir Vox Populi et celui du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont demandé le retrait de ce projet de loi et la poursuite des discussions.
Selon le ministre de l’Intérieur Sidiki Diakité, le président de la République « n’a aucunement violé l’arrêt de la cour africaine, il a insisté que cela fait avant 2020 ».
« On ne peut pas continuer les échanges indéfiniment, nous avons très peu de temps » a indiqué le M. Diakité
Le 3 juillet, le gouvernement ivoirien avait présenté la nouvelle composition de la CEI avec 15 membres pour la commission centrale contre 17 dans l’ancienne, cinq mois après le début des discussions avec les partis politiques et la société civile.
Dans son arrêt du 18 novembre 2016, la Cour africaine des droits de l’homme avait ordonné à L’État de Côte d’Ivoire de « modifier la loi (…) relative à la Commission électorale indépendante pour la rendre conforme aux instruments » internationaux, après avoir « conclu que (sa) composition (…) est déséquilibrée en faveur du pouvoir ».
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