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 Côte d’Ivoire/ Leadernews “Guillaume Soro recrute des soldats”/Les faits

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A quel jeu joue Guillaume Soro dans la sous-région ? A la lumière des informations recueillies par l’Iveris cette question s’avère cruciale. En effet, depuis quelques semaines, Guillaume Soro a recruté une petite centaine d’anciens soldats de l’armée malienne. Des recrutements de combattants ont également été effectués dans tout le Mali pour le compte du Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne.
Guillaume Soro et l’un de ses chefs rebelles Zacharia Koné, lors des heures de gloire de la rébellion qu’il dirigeait entre 2002 et 2010.
Les nouvelles recrues sont arrivées en car et par petits groupes de cinq à six personnes jusqu’à la ville de Ségou devenue un carrefour des arrivées de combattants en provenance de plusieurs localités du Mali. Sous couvert de recrutement dans les mines d’or ivoiriennes, ces jeunes hommes étaient ensuite convoyés à Katiola. Cette commune n’a pas été choisie au hasard. D’une part, elle se situe à 50 km de Bouaké, fief du Président de l’Assemblée nationale. D’autre part, selon des sources ivoiriennes, elle abriterait un important arsenal militaire.

Les contacts de Guillaume Soro avec AQMI passent par l’ancien conseiller de Blaise Compaoré, Mustapha Chafi, un mauritanien d’origine qui réside en Côte d’Ivoire depuis la chute de son mentor. Cet homme de l’ombre est proche de Moktar Belmokthar avec qui il a négocié pendant des années la libération de nombreux otages occidentaux. L’autre proche du Président de l’Assemblée Nationale est Ben Maouloud, ce narcotrafiquant fut le bras droit de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré, il vit également en Côte d’Ivoire depuis le coup d’Etat de 2012 qui a renversé le Président malien. Mustapha Chafi et Ben Maouloud sont tous deux des arabes proches de Moktar Belmokthar et de ses lieutenants notamment de Yoro ould Dah très actif à la frontière du Mali et du Niger. Lors de leur conversation téléphonique, Guillaume Soro et Djibrill Bassolé, évoquent à plusieurs reprises le surnom de Mustapha Chafi. En Afrique, le recrutement de combattants ne peut pas passer inaperçu. Les populations locales savent. Et elles parlent…

 

Guillaume Soro a-t-il donc choisi la politique de la terre brûler pour desserrer l’étau qui se resserre de plus en plus autour de lui? En effet, depuis quelques mois le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, qui malgré ses nombreuses exactions avait réussi à passer entre les gouttes, encaisse les coups durs. Le jour de l’attentat de Ouagadougou, la justice burkinabè a lancé un mandat d’arrêt international contre lui, avec demande d’extradition dans le cadre de sa participation au coup d’Etat du 16 septembre. Il a également du fil à retordre avec la justice française. La juge Sabine Kheris a émis un mandat d’amener contre lui le 7 décembre dernier dans le cadre de l’instruction du dossier de Michel Gbagbo, fils de Laurent Gbagbo. Alors qu’il était à Paris en visite privée, il a réussi à fuir la France grâce à un ordre de mission signé par le Président Alassane Ouattara, le mandatant à postériori comme membre de la délégation de la COP 21. Enfin, lui et les chefs de la rébellion ont au-dessus de la tête l’épée de Damoclès de la justice internationale. La Cour Pénale internationale (CPI) a toujours exprimé la volonté de ne pas juger un seul camp. A quelques jours de l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo, qui se tiendra à partir du 28 janvier, la tension dans le camp des ex-chefs rebelles est à son comble. Quand la CPI émettra-t-elle des mandats d’amener ? Enfin, sur le plan de la politique intérieure, Guillaume Soro a perdu la bataille de la succession d’Alassane Ouattara, qui le soutient comme la corde soutien le pendu. Le Président de l’Assemblée Nationale se retrouve donc le dos au mur.

Est-ce donc le début de la mise en marche de la stratégie de Guillaume Soro pour se repositionner dans le jeu politique ivoirien? Dans un article récent, Leadernews se faisait l’écho de cette confidence d’un analyste politique à Abidjan, à Mediapart:

Soro ne peut pas revenir dans ce système tel qu’il est configuré actuellement. Il n’aime pas jouer les seconds rôles, il se voit en homme d’État. Aujourd’hui, il n’a qu’une issue : frapper son ancien allié, Ouattara, remettre tout le système en cause, ce qui veut dire faire un coup d’État, pour se repositionner. Ce sera du quitte ou double. Il a une très faible marge de manœuvre en réalité .
Hervé Christ, inspiré d’un article de Leslie Varenne, Iveris.

leadernews.net

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