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Côte d’Ivoire -Malgré son dépôt de candidature, tout n’est pas encore gagné pour Ouattara

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La situation se radicalise de plus en plus entre Alassane Ouattara et ses opposants.Ph D.R

Ouattara confirme ses intentions

Le chef de l’État Alassane Ouattara a déposé sa candidature pour l’élection à la présidence de la Côte d’Ivoire. Il l’a fait hier mercredi auprès de la Commission électorale indépendante (Cei) chargée de l’organisation des élections. Bien entendu cet acte fait la Une des journaux et suscite beaucoup de réactions.

Les pro-pouvoir chantent

« Ouattara a déposé sa candidature, hier à la Cei : Démonstration de force du Rhdp », titre Fraternité Matin qui relève que les militants ont déferlé pour soutenir leur candidat. Le quotidien écrit alors : « Ce fut une véritable démonstration de force que les militants du Rhdp (Ndlr :Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et le développement) ont donné à voir hier dans le périmètre de la Cei. Ils sont arrivés d’Anyama, d’Abobo, de Yopougon, pour ne pas se faire compter l’évènement, à savoir le dépôt de candidature du Président de la République Alassane Ouattara ».

L’Expression barre à la Une donc : « Présidentielle 2015 : c’est fait, Ouattara est candidat ». Décrivant lui aussi l’ambiance qui a prévalu Youssouf Bakayoko et ses secrétaires permanents Zanon Gogognon André et Diarrassouba Soumalaye, réceptionnent peu avant 17 heure le dossier de candidature d’Alassane Ouattara pour l’élection présidentielle d’octobre 2015 ». Et le chef de l’État de déclarer : « Je suis candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015 », rapporte le quotidien.

Pour sa part, Nord-Sud Quotidien titre « Ouattara dépose sa candidature en fanfare : Mon dossier est complet ». Ce quotidien également décrit l’ambiance « qui était à la fête » lors de ce dépôt de candidature du chef de l’État. Ouattara Alassane, sans avoir employé le terme complet comme l’a relevé le quotidien, a néanmoins indiqué que son dossier ne souffre d’aucune ambiguité. « …Les pièces ont été reçues par le bureau de la Commission électorale indépendante qui m’a donné un récépissé qui confirme que les pièces que j’ai sont celles qui sont requises par le code électoral ».

Quant à Le Patriote, il fait savoir que la date officielle de l’élection présidentielle est confirmée : c’est le 25 octobre 2015. La date avancée par le chef de l’État a été confirmée en Conseil des ministres. « … le collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le dimanche 25 octobre 2015 en vue de procéder à l’élection du président de la République… », rapporte-il. Le candidat Ouattara a appelé au respect du verdict des urnes. « Pour ma part, je souhaite que cette élection soit apaisée et que les Ivoiriens puissent aller voter sereinement et que les résultats soient acceptés par tous ».

Les pro-opposition crient à la provocation

Le dépôt de candidature de Ouattara est autrement vu par la presse proche de l’opposition. Notre Voie affirme :« Scandale à la Cei, Ouattara dépose un dossier incomplet ». Selon ce journal, le dossier de Ouattara n’est pas complet parce que ne comportant pas le reçu de paiement des 20 millions de Fcfa exigés comme caution » comme l’exige l’article 35 du code électoral. Selon ses sources, le journal affirme que le chef de l’État « a promis de compléter son dossier par ce reçu aujourd’hui, jeudi 6 août ».

Le Quotidien d’Abidjan estime que le chef de l’État « est tombé dans le piège de la Constitution » et présente « les 11 grands obstacles à la validation de sa candidature. » Il publie l’arrêt de la Cour suprême N° E01-2000 relatifs aux déclarations de candidatures à l’élection du président de la République, par lequel, ladite Cour a invalidé le dossier de Ouattara et l’a déclaré inéligible à l’élection de 2000. Pour ce ce qui est des circonstances du dépôt de candidature, le journal parle d’une « ambiance de guerre, hier à la Cei ».

A la Une de Le Temps, le Fpi dit au sujet du dépôt de candidature de Ouattara que « C’est une provocation de trop ». La réaction est de l’ambassadeur Koné Boubacar, 1er secrétaire adjoint et porte-parole par intérim du Front populaire ivoirien (Fpi) tendance Abou Drahamane Sangaré, dans une interview au journal. Ce dernier rappelle qu’en 1995, Ouattara lui même avait indiqué qu’il était inéligible. « Il a reconnu au regard des lois de la République qu’il ne peut pas être candidat à la magistrature suprême. En conséquence, il avait renoncé à déposer son dossier de candidature. Donc, il est le premier à dire qu’il est inéligible. C’est monsieur Ouattara lui-même qui l’a dit, il y a 20 ans ». L’ambassadeur dit de Ouattara « il menace d’être candidat envers et contre la Constitution. Cette candidature est une provocation de trop et il fallait que le Fpi qui est un parti sérieux, engagé dans la défenses des institutions et de la loi, puisse se prononcer au moment où on ouvre les candidatures ».

En marge des journaux de l’opposition, L’inter livre les résultats d’un conclave de 3H tenu par la Coalition nationale pour le changement (Cnc). A la Une donc, on lit que Banny parle à Ouattara : « Il n’est pas trop tard pour discuter ». Estimant que l’Afrique a trop souffert d’élections conflictuelles, Banny qui est lui aussi candidat, a confié : « J’ai, aujourd’hui même, écrit au Président (Alassane Ouattara) pour renouveler notre demande. J’espère, je regarde le président. Je lui demande de bien vouloir accepter de recevoir l’opposition pour qu’on discute. Il n’est pas trop tard. Il est temps que nous asseyons pour discuter. » Le Temps affirme que c’est « le dernier appel de la Cnc à Ouattara ».

L’armée en alerte

Le Temps rapporte également qu’à propos de l’élection, du fait de l’inéligibilité et de la transition évoquées par l’opposition, « fébrile, Ouattara déploie ses ”forces spéciales” ». Il informe qu’un conseil militaire s’est tenu à la présidence à ce sujet. Des chefs militaires auraient été sollicités pour leurs soutiens au pouvoir politique si le peuple se soulève contre la violation de la Constitution. Mais certains hauts gradés ont dit qu’ils ne pouvaient pas s’opposer à la volonté du peuple. Cette attitude du gouvernement, le journal le soutient par des révélations de Jeune Afrique qui a publié que « Abidjan a entrepris dans la plus grande discrétion, à Olodio, dans le sud-ouest du pays, la construction d’une caserne qui abritera les forces spéciales formées au Maroc, en Chine, aux États-Unis et en Egypte. Plus d’une centaine d’hommes y seront positionnés. Commandée par le colonel Lanciné Doumbia, cette unité rompue au combat en milieu hostile a été créée en 2011 par le Président Alassane Ouattara… »

Cette information de Jeune Afrique fait également la Une de Soir Info qui a titré : Situation en Côte d’Ivoire : Un commando armé et surentraîné arrive. Ce qui va se passer dans le pays. Révélation sur le plan secret de Ouattara ». La position de cette force dans cette partie du pays résulte, selon Jeune Afrique, de la volonté de Ouattara « de prémunir son pays contre les attaques et autres actions de déstabilisation venues du Liberia a-où l’autorité de l’État n’est pas totalement restauré ».

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