La menace djihadiste reste pesante sur la Côte d’Ivoire. Le pays d’Alassane Ouattara est, pour ainsi dire, toujours logé dans l’œil du cyclone des attaques terroristes, un an et demi après le dimanche noir (13 mars 2016) de Grand-Bassam, où des terroristes avaient canardé 19 personnes dont des touristes européens.
Dans une note publiée à l’attention de ses employés, le géant ivoirien de l’agro-industrie, la Société immobilière et financière de la côte africaine (Sifca), une entreprise qui compte des dizaines de milliers d’employés en Côte d’Ivoire, a instamment invité ceux-ci à redoubler de vigilance autour d’eux. Cette société a notamment informé ses employés, le lundi 11 septembre 2017, dans une note, de la menace jihadiste de plus en plus réelle sur la Côte d’Ivoire ces derniers temps. Au point que « le niveau d’alerte sécuritaire reste bleu ». Les responsables de l’entreprise ont donc sonné l’alarme, pour avertir leurs employés de l’imminence d’un danger.
« L’actualité sécuritaire dans la sous-région et singulièrement en Côte d’Ivoire, continue d’être marquée par des attaques de tous ordres. En conséquence, le niveau d’alerte reste au bleu », indique la note de la direction de la sûreté de la Sifca, en référence aux récentes attaques terroristes qui ont visé le Burkina Faso récemment. Les espaces grand public seraient les cibles potentielles qui sont dans les lunettes d’attaque de ces terroristes qui peuvent frapper partout. Mais, les zones d’Abobo, Adjamé, Attecoubé, Yopougon et Cocody où sévissent des meutes d’anciens enfants soldats qui se font appeler « microbes », sont des champs à haut risque à éviter, recommande encore le groupe Sifca.
Selon notre source, l’entreprise a demandé à ses salariés d’éviter « les plages ou supermarchés pendant les heures d’affluence », leur recommandant de « s’échapper, se cacher et alerter en cas d’attaque terroriste ». La Sifca a également conseillé aux agents d’éviter de se retrouver aux abords des camps militaires, postes de gendarmerie et police, de 19 h à 06 h (Gmt et locale) en cas « d’attaque des bâtiments des forces publiques ». Les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes font face depuis plusieurs mois, à une vague d’attaques de leurs positions, à Abidjan et à l’intérieur du pays, par des inconnus armés.
Concernant les gangs de mineurs, communément appelés « microbes », connus pour s’adonner à des vols et agressions sanglantes à l’arme blanche, le géant ivoirien a demandé dans le texte, d’éviter « les zones d’Abidjan où ils sévissent ». A savoir les communes « d’Abobo, Adjamé, Attécoubé, Yopougon et Cocody dans les environs du château d’eau d’Angré ». La Côte d’Ivoire avait semblé couper la tête à l’hydre en arrêtant un des artificiers de la cellule ivoirienne. Barry Batesti alias « Sam », 24 ans, qui se trouve être un des chaînons importants de la filière terroriste qui avait perpétré, en complicité avec Kounta Dalla, les attaques contre Grand-Bassam en mars 2016, faisant 19 morts, avait été arrêté à Abidjan, le jeudi 26 mai 2016. D
eux soldats de l’armée ivoirienne, les sergents Zanga Zoumana Coulibaly et Brice Touré, qui lui ont prêté main forte dans l’opération, ont été condamnés à dix ans de prison ferme chacun. Ils ont été reconnus coupables par le Tribunal militaire d’Abidjan, de « violation de consignes » et « association de malfaiteurs ». Mais, le principal cerveau, Kounta Dalla, court toujours. Revendiquée par Al qaida au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque était la première de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien.
Armand B. DEPEYLA
Soir Info