04242024Headline:

Côte d’Ivoire /Ministère de l’énergie et du Pétrole: AdamaToungara bât le record des «dénonciations»

adama toukara

Ministère de l’énergie et du Pétrole: AdamaToungara bât le record des «dénonciations» à la HABG, la Direction des hydrocarbures bloque 3 enquêtes…

Connu pour ne pas être un gros pays exportateur de pétrole, la Côte d’Ivoire peut toutefois se targuer du fait que les hydrocarbures jouent tout même un rôle important dans son économie. Et même pourrait, dans l’avenir, substituer le binôme Café-Cacao dont le verger est vieillissant. Mais à une seule condition: Si la fumée opaque et noirâtre qui enveloppe sa gestion est dissipée.

Bonne gouvernance. Elle ne demeure pas la chose la mieux partagée par certains collaborateurs de l’empereur Ouattara II. En dépit de la multitude de structures et de superstructures créées pour lutter contre la corruption et régler les anomalies dans la gestion des deniers publics, le chemin demeure encore scabreux et long. A la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), la pile de dossiers hante les nuits desʺMister anti- corruptionʺ. Et parmi les dossiers qui connaissent une présence assidue dans la liste des dossiers à suivre de près, ceux du Ministère de l’Energie et du Pétrole caracolent en tête. En des termes simples, le Ministère de l’Energie et du Pétrole enregistre le plus grand nombre d’enquêtes, selon le rapport de la HABG transmis au chef de l’Etat. A la page 74 dudit rapport transmis à l’empereur Ouattara II, sur neuf (09) dossiers traités en conseil par la HABG en 2015, le Ministère de l’Energie et du Pétrole, à lui seul, représente 30% des dossiers validés pour enquête. Un record qui ferait pâlir de jalousie le ministre Alain Lobognon qui s’est vu débarquer sur la base d’une laconique enquête journalistique de l’infernal quadrupède! Ce n’est pas gentil…

 

Une affaire qui défraie la chronique

Si le Ministère bat le record de 30% des plaintes de 2015, la Direction des hydrocarbures à elle seule traîne, en ce moment à ses pieds, trois enquêtes de la HABG pour lesquelles son Directeur, encore Directeur de Petroci, Dr Diaby Ibrahima, trainerait encore les pas pour fournir les informations à ceux qui sont censés enquêter, sous la protection de mains obscures. Un blocage voulu pour certainement protéger la tête de certains gourous. Normal, quand on cumule deux postes éminemment importants dans le secteur des hydrocarbures! En effet, après avoir discrètement remercié Daniel Gnangni, Adama Toungara, désigné avec la plus grande affection par Affi N’guessan comme un «dozo en cravate», le remplace par Ibrahima Diaby nommé par le Conseil d’administration de Petroci, en décembre 2015. Nomination pas encore entérinée par le Conseil des ministres, depuis cette date. Bien plus, depuis 2011, ce dernier occupe le poste de Directeur des hydrocarbures au sein du Ministère du Pétrole et de l’Énergie. Un cumul de poste jamais réalisé dans ledit Ministère depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire où les cadres du secteur des hydrocarbures étaient des objets précieux et très rares. Autre fait non moins anodin, le Directeur de cabinet actuel, N’Dri Koffi, est le Directeur de l’ITIE. Entendez par là, Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. L’ITIE est une norme mondiale visant à promouvoir une gestion ouverte et responsable des ressources naturelles. Elle cherche à renforcer les systèmes des gouvernements et des entreprises, informer le débat public, et améliorer la confiance. Le Conseil d’administration de l’ITIE devrait regarder un peu plus par là…Car comment puisse-t-on à la fois être juge et partie au sein d’une structure aussi sérieuse?

Les connaissances, pas besoin d’actualisation…

Pour rendre l’administration en charge des secteurs pétrolier et énergétique plus compétitive dans la vision d’une Côte d’Ivoire émergente, eu égard à l’évolution technologique foudroyante desdits secteurs, il a été pris l’ordonnance n°2012-369 du 18 avril 2012. Cette ordonnance, en son article 53 nouveau alinéas 2, indique que «… dès le commencement des opérations pétrolières, le titulaire du contrat pétrolier doit financer un programme de formation des agents de l’administration pétrolière de toutes les qualifications, dans les conditions précisées dans le contrat pétrolier…» Ce programme, à ce jour, n’a jamais été mis en œuvre, d’après les sources du pachyderme. Mais en lieu et place des principaux bénéficiaires, c’est-à-dire les fonctionnaires de l’administration pétrolière tel que mentionné plus haut, c’est plutôt une quarantaine de bacheliers qui bénéficient, chaque année, de bourses d’études. Les frais d’études de ces chanceux boursiers dont rien ne rassure quant au retour pour travailler pour la nation ivoirienne (bourses mensuelles ou trimestrielles) sont directement payés par la Direction générale des Hydrocarbures alors qu’il existe plusieurs structures étatiques qui ont la charge des bourses estudiantines dont la Direction des Bourses de Ministère de l’Enseignement supérieur. Pendant ce temps, l’Administration dans son entièreté reconnaît un besoin de criard de personnel qualifié. Pour la formation des agents du Ministère conformément à l’ordonnance n°2012-369 du 18 avril 2012, et la fourniture des informations aux enquêteurs de la HABG, repassez demain!

A.TOURE, in L’Eléphant déchainé 467

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