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Côte d’Ivoire-Nouvelle Constitution /200 mille marcheurs pour faire reculer Ouattara

affi et ouattara

« Réaction au discours du président de la République à l’occasion du 56e anniversaire de la Côte d’Ivoire ». Cet intitulé de la conférence de presse d’Affi N’Guessan a guidé l’argumentaire de son opposition au projet de nouvelle Constitution du président de la République, Alassane Ouattara. « Nous souhaitons que toute la Côte d’Ivoire dise “oui’’ à la nouvelle Constitution parce qu’elle est consensuelle et répond aux aspirations de tout le peuple. C’est cela notre objectif. Notre objectif n’est pas de dire “non’’. Nous devons donc travailler à faire en sorte que la Constitution soit élaborée dans un contexte et ait un contenu qui prenne en compte les aspirations de notre peuple et l’histoire de notre nation. (…) Mais nous ne pouvons pas le faire si l’on ne nous donne pas l’occasion de confronter nos points de vue, nos analyses et les valeurs que nous mettons au centre de l’avenir de notre pays, de manière à trouver des compromis fondateurs, de stabilité. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, nous sommes dans la phase des prises de position, de la contestation du projet, de la démarche du chef de l’État (…). Nos partenaires nous invitent à adopter une démarche consensuelle sur les questions essentielles, les questions qui fondent l’avenir de notre pays. Et la nouvelle Constitution fait partie de ces questions. Le chef de l’État doit comprendre, entendre ce message et réviser sa démarche. Qu’il ouvre le débat afin que le peuple ivoirien s’approprie ce projet. Ce projet doit d’abord être national, au lieu d’être partisan comme à l’heure actuelle. (…) Nous allons poursuivre le travail de sensibilisation. D’ici la fin du mois (d’août 2016, NDLR), nous serons dans des meetings à travers tout le pays, à commencer par toutes les communes d’Abidjan. Et ces meetings vont coïncider certainement avec la mise à la disposition au public de son projet, puisque nous observons que malgré tous nos appels, le comité d’experts poursuit son travail et le chef de l’État s’est fixé un calendrier qu’il entend respecter. (…) D’ailleurs, nous n’accepterons pas de rencontrer ce comité d’experts car ce n’est pas nous qui les avons mis au travail. Nous ne reconnaissons aucun comité d’experts. Nous n’en avons rien à foutre. Qu’ils donnent leur expertise à Ouattara. (…) A partir de septembre (2016), c’est dans les quartiers que nous serons, en espérant que vous serez nombreux dans nos meetings de mobilisation. Sortez nombreux pour bien montrer que le rejet est unanime sur cette nouvelle Constitution, que c’est toute la Côte d’Ivoire qui est mobilisée contre cette nouvelle Constitution. De manière à ce que cette mobilisation fasse reculer le chef de l’État. Si jusqu’à la fin du mois de septembre (2016) nous n’avons pas satisfaction, préparez-vous à descendre dans la rue. Préparez-vous à ce que nous reprenions les marches pacifiques dans la rue pour que nous manifestions notre opposition au projet de nouvelle Constitution que veut engager le chef de l’État. C’est ce calendrier que nous vous déclinons et à partir duquel nous appelons tous les Ivoiriens à se préparer, à se mobiliser », a développé le président du Fpi, tout en lançant un appel à ses partisans et tous les Ivoiriens à répondre présents aux rendez-vous établis dans son calendrier.
Pour lui, ces marches sont le défi à relever face au projet de nouvelle Constitution. « Les marches permettent au pouvoir de voir si la position de l’opposition est soutenue par une frange importante de la population. (…) Le pouvoir pourra constater que nous parlons beaucoup, mais qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui nous soutiennent si nous sommes seulement 50 dans la rue. Ou alors il pourra constater qu’il y a 100 000 ou 200 000 personnes dans la rue avec nous et décidera d’étudier et voir comment y apporter des réponses », a souligné Affi.

Poursuivant son argumentation, Affi a ensuite indiqué que le chef de l’Etat jette un flou sur le calendrier électoral : « En substance, dans sa déclaration, le chef de l’Etat dit que c’est sur la base de cette nouvelle Constitution que nous irons aux élections législatives. Ce qui signifie que si sa Constitution était adoptée, les élections à venir porteront à la fois sur l’Assemblée nationale et le Sénat. C’est-à-dire que nous aurons à élire à la fois des députés et des sénateurs. Comment compte-t-il, d’abord, proclamer les résultats du référendum, puis lancer ensuite le processus électoral pour les législatives et pour les sénatoriales entre fin octobre et fin novembre (2016, Ndlr). Tout cela montre bien qu’il y a une sorte de flou, de confusion entretenue à dessein. L’avenir des élections législatives n’est pas assuré, si l’on suit le chef de l’Etat. La tenue des élections législatives en novembre (2016) n’est pas garantie. Le chef de l’Etat ouvre un flou sur le calendrier électoral, à travers cette focalisation, cette fébrilité sur la réforme constitutionnelle qui devient aujourd’hui le projet majeur, alors qu’elle n’apparait nullement comme une urgence. L’urgence aujourd’hui, c’est la tenue des élections législatives car le mandat des députés actuels prend fin en novembre 2016. Au lieu de se concentrer sur cette élection, le chef de l’Etat, comme à l’habitude fait du dilatoire, crée la confusion, met au centre du débat national une question polémique, qui divise, qui est source de confrontations ».

Toujours dans le cadre du projet de nouvelle Constitution, le président du Fpi a demandé au chef de l’Etat d’accepter « la mise en place d’une Assemblée ou d’une Commission représentative des forces vives de la nation ». Car, a-t-il ajouté, « on ne peut pas proclamer ces belles intentions juste pour distraire l’opinion, pour manipuler les médias pendant qu’on opère un passage en force pour imposer son testament politique, pour consacrer l’hégémonie d’un camp sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire, une Constitution des vainqueurs porteuse des germes de nouvelles déchirures de la nation ivoirienne ».

Affi a, également, précisé avoir fait usage de l’arme du boycott du dialogue avec le pouvoir pour dissuader le chef de l’Etat de s’engager dans sa démarche utilisée pour doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution.

Par ailleurs, relativement au problème d’augmentation du coût de l’électricité ayant engendré des casses et pillages dans certaines villes, il a notamment estimé que le chef de l’Etat s’est « dédit » et « contredit ». Et selon lui, sur la question, les Ivoiriens auraient voulu entendre le ministère en charge de ce secteur.

Alex A

afrikipresse.fr

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