Au regard des défections des principaux candidats, la victoire au premier tour d’Alassane Ouattara ne fait plus de doute, reste à être situé sur les statistiques du scrutin notamment le taux de participation.
Faute désormais d’adversaire à sa mesure, si tant est qu’il y en ait eu ou qu’une coalition en ce sens fut crée, face à lui, le “un coup KO” parait à la veille du scrutin plus proche d’une victoire par abandon.
En effet, ses partisans sont appelés à voter et pour lui, ceux de son opposition de taille “Ggagbo ou rien” appelés à s’en abstenir, recette contextuelle irréversible d’une réélection sans surprise. Ces deux ordres auront été les deux propositions qu’un grand nombre d’électeurs retiendront de cette campagne tant ils y furent omniprésents, au grand dam de ceux en attente de vrai programme politique. L’enjeu de ce scrutin aura été le mobilisation pour se rendre aux urnes.
Un vigile d’une résidence nous fera remarquer samedi soir, commentant les retraites, qu’en Guinée voisine si Condé a été réélu au premier tour face à Cellou c’est pas Ouattara qui ne le sera pas face aux six “petits candidats” comme il les qualifiera. Son argument fera l’unanimité de ses collègues réunis au bas de l’immeuble.
A en croire nos sources samedi matin à la Commission électorale indépendante (Cei), à l’origine des défections, tout indique déjà que les résultats du scrutin seront rendus assez rapidement, ça ne fait là encore plus de doute, “doublons biométriques” ou pas.
Si nombre d’électeurs ne se sentent concernés et de fait pas motivés à aller voter faute d’enjeux et d’ambiance en ce sens, reste désormais à savoir si le score d’Alassane Ouattara sera de 60 ou 70% voire plus.
Ce contexte ravit néanmoins et bien souvent fatalement un grand nombre d’ivoiriens pour qui la paix est primordiale. Ce sentiment, au regard du précédent de la crise post éléctorale et constaté dans tous les camps, est partagé par une immense majorité des habitants du pays rencontrés durant la campagne.
Réélu, le pays sera alors dans un autre schéma qui à cette heure pourrait laisser planer nombre d’interrogations voire de peurs, celui de son après. A l’évidence, ils seront nombreux ceux qui aspireront à, légalement ou pas, “prendre le pays”.
Amy Touré, Abidjan
koaci