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Côte d’Ivoire: Présidentielle 2015, l’ex proche d’Essy Amara explique sa separation avec lui

Frederic kouadio

Fréderic Kouadio Konan ex directeur à la communication de monsieur Essy Amara Search Essy Amara a décidé de se jeter dans la bataille pour les élections d’octobre prochain.

Dans un entretien accordé à KOACI, ce week-end, il lève un coin de voile sur les motivations de sa candidature et explique les raisons de son « divorce » avec son ex mentor.
Ci-dessous l’intégralité de son interview…
KOACI : Monsieur Frédéric Kouadio Konan, pouvez-vous, vous présenter à nos internautes ?

Je tiens avant tout propos à vous remercier pour le cadre d’expression que vous me donnez et aussi remercier vos internautes pour l’attention qu’ils porteront à mes propos. Pour revenir à votre question, je suis Fréderic Kouadio KONAN, citoyen ivoirien exerçant dans la communication. Mon nouveau cap aujourd’hui, est d’apporter le bien-être à mes concitoyens en les rassemblant autour d’un nouvel idéal pour une Côte d’Ivoire meilleure.
KOACI : vous étiez un homme de sérail de Monsieur Essy Amara Search Essy Amara pour sa candidature à la présidentielle, alors qu’est-ce qui explique que vous l’avez lâché ?
J’ai décidé de prendre mes responsabilités devant l’inertie dans laquelle des mains obscures souhaitent plonger la campagne du Ministre Essy Amara. Et à travers cela, continuer à maintenir la Côte d’ivoire sous le joug du pillage auquel certains s’adonnent. Pour perpétuer la vision du candidat pour son pays, le devoir s’imposait à nous, celui de dénoncer puis d’agir. En partant, nous nous inscrivons donc dans la logique de ne ménager aucun effort afin de réconcilier les ivoiriens, d’améliorer leur quotidien à travers un programme de société qui convient à leur aspiration. Ce sont là les motivations qui nous ont conduits à notre prise de responsabilité.

KOACI : A peine vous le lâcher et vous envisager de vous présenter contre lui à la présidentielle Search présidentielle d’octobre. Qu’est ce qui suscite cette candidature ?
Ma candidature n’est aucunement suscitée contre une personne particulière. Ma candidature est motivée par mon désir profond d’apporter une refonte aux fondamentaux de l’Etat de Côte d’Ivoire, donner des réponses appropriées aux problèmes des ivoiriens, revêtir notre devise qui est basée sur l’Union, la Discipline et le Travail, repositionner la Côte d’Ivoire en tant que locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, permettre à chaque ivoirien de pouvoir satisfaire ses besoins primaires décemment, moderniser notre système académique afin d’en faire un des plus compétitifs, apporter des réponses concrètes aux problèmes du chômage des jeunes à travers des mécanismes et des formules qui ailleurs ont résolu ce problème. Il ne s’agit pas pour moi sur cette question de faire de la démagogie, la question du chômage des jeunes est au cœur des perspectives économiques dans des pays comme les nôtres, ce sont les travailleurs qui portent à bout de bras la consommation. De nombreux enjeux motivent ma candidature dans une Côte d’Ivoire face aux enjeux de la mondialisation et aux défis de son époque.
KOACI : Nous apprenons que des mouvements de soutien de votre ex mentor vous auraient poussé à être candidat. Est-ce vrai ?

Je ne suis pas un homme écartelé entre des intérêts partisans et mon engagement pour la Côte d’Ivoire. J’ai simplement choisi de me mettre au service des populations et de ne pas laisser des mains obscures continuer à proliférer dans une Côte d’Ivoire qui n’a que trop souffert des visions patrimoniales de personnes de tout acabit.
KOACI : A une dizaine de jours de la fin des dépôts des candidatures vous êtes hors du pays ? Ne craignez-vous pas d’être forclos ?
Effectivement je me trouve en mission hors de la Côte d’Ivoire. Nous sommes candidats mais nous n’irons pas à des élections à n’importe quel prix. Dans la mesure où l’actuelle Commission Electorale Indépendante n’a pas l’assentiment de tous les candidats et de tous les partis politiques, il est clair que c’est l’ensemble de la population ivoirienne qui voit en cette structure un club de partisans, elle n’est donc pas légitime. Sur quelle base peut-elle donc prononcer la forclusion d’un candidat ? Il faut un consensus sur la CEI avant qu’elle ne soit un des acteurs de ce processus électoral, les ivoiriens ne veulent plus de 2010 bis.

KOACI : Hormis la caution de 20 millions de FCFA. Auriez-vous les moyens nécessaires pour battre campagne dans tout le pays ?

Nous avons pris toutes les dispositions utiles et nécessaires pour aller au contact des ivoiriens et leur parler de nos ambitions pour la Côte d’Ivoire. Bien entendu, nous avons aussi pris les dispositions afin de pouvoir formaliser notre candidature. Les ivoiriens qui comprennent l’enjeu de ces élections nous prêtent également main forte pour véhiculer notre message. Nous irons sur les 322.462 km2 de superficie que compte la Côte d’Ivoire pour faire campagne.

KOACI : Sur quoi allez-vous basez votre programme de campagne ?

Outre la question de la réconciliation nationale, nous allons aller vers les populations pour leur démontrer qu’il existe des alternatives pour l’intérêt général au-delà des clivages. Pour nous, il faut que l’Etat intervienne, investisse et participe, puis qu’il se retire au moment venu. La question des énergies renouvelables, de l’écologie, de l’environnement et du développement durable est également un élément clé dans plusieurs domaines de notre champ de vision. Un Etat profondément reformé, qui agit avec dynamise, c’est le sens de notre démarche. L’histoire retiendra que la jeunesse ivoirienne a pris ses responsabilités pour le bonheur de ses populations.

KOACI : Le poids lors de cette élection demeure le chef d’Etat actuel (Ndrl Ouattara), que lui reprochez-vous pour vouloir l’affronter dans les urnes ?

Je joins ma voix à celles de nombreux de nos concitoyens qui font le constat de l’échec de la politique du chef de l’Etat, les exemples de son échec sont légions, la question de la réconciliation semble être reléguée aux calendes grecs, de nombreux ivoiriens sont encore en exil, certains sont pourchassés, d’autres emprisonnés pour délit d’opinion si je puis m’exprimer ainsi. La répression de la critique est systématique et tout ce qui ne pense pas dans le sens de la pensée unique qu’on veut instaurer est considéré comme un ennemi. Le Chef de l’Etat actuel ne parvient toujours pas à rassembler la Côte d’Ivoire autour d’un idéal commun. L’Etat de Côte d’Ivoire peine à restaurer son autorité tandis que son régime veut imposer ses positions à la hussarde. Nous nous demandons si les ivoiriens sont à la merci de n’importe lequel des mouvements d’humeur de ceux qui détiennent tous les pouvoirs. Pis encore, nous baignons toujours dans l’insécurité avec des gangs qui n’épargnent même plus nos hôpitaux, les coupeurs de routes, les Microbes qui ôtent la vie d’honnêtes citoyens quand ils le désirent etc. L’Etat de Côte d’Ivoire peine à rassembler ses enfants sous Ouattara. Nous sommes de ceux qui souhaitent que les fils et les filles de ce pays se retrouvent et se parlent sincèrement et avancent pour que notre pays reprenne sa place dans le concert des nations, et cela ne se fera pas avec le fossé que le régime continue de creuser entre les ivoiriens. Devant ce sombre tableau je pense que nous, jeunes qui ne sommes pas marqués par les querelles et les rivalités personnelles, et qui avons pris la mesure de nos responsabilités souhaitons apporter des réformes profondes à l’Etat de Côte d’Ivoire et rassembler les ivoiriens autour de leur pays.

KOACI : Mais le bilan de Ouattara n’est pas aussi que si mauvais, quand on constate les nombreuses réalisations dans le pays ?

Oublions la communication cosmétique et tentons d’aborder ce qui est présenté aux ivoiriens. Pour profiter des réalisations, il faudrait que les populations se sentent en sécurité, il faut que les citoyens ivoiriens puissent donner leur impression sur les orientations gouvernementales sans avoir peur de représailles quelconque. Les microbes, la répression aveugle, les arrestations, c’est aussi le passif du bilan du régime actuel. A l’heure où je vous parle, la CNC se voit empêcher de tenir un meeting dans le nord de la Côte d’ivoire. Dans un Etat de droit, le Ministère de l’intérieur prend des dispositions afin que l’opposition puisse s’exprimer, c’est le rôle de l’opposition de dénoncer les orientations hasardeuses d’une politique gouvernementale. Les ivoiriens vivent dans une terreur depuis le 11 avril, tous les ivoiriens vivent dans la psychose. Si la paupérisation des populations est un bilan, nous en prenons acte, mais nous attendons le candidat Ouattara. Si sa candidature est confirmée, il viendra nous parler de son action à la tête de l’Etat de Côte d’ivoire, de la construction des universités promise, du plein emploi pour les jeunes, de la régression de la pauvreté, nous osons croire que le candidat sera à même de nous situer sur le prix de la baguette de pain et sur ses promesses qui achèvent de convaincre même les plus sceptiques.

KOACI : Pour l’opinion, vous êtes candidat juste pour vous faire connaitre, en vue des futures élections locales. Il nous faut éviter de mettre la charrue avant les bœufs, aujourd’hui nous préparons notre candidature pour conquérir les suffrages de tous les ivoiriens. A chaque jour suffit donc sa peine.

KOACI : Que proposez-vous véritablement aux ivoiriens qui est différent du programme d’Essy Amara ?

Le Ministre Essy AMARA a été un grand serviteur de l’Etat de Côte d’Ivoire et sa vision pour la Côte d’Ivoire de demain s’inscrit dans le cadre de la réconciliation des ivoiriens ; en plus de réconcilier les ivoiriens, Fréderic KOUADIO KONAN propose de reformer l’Etat de Côte d’Ivoire, de créer des conditions adéquates pour la création de l’emploi des jeunes ; de faire face aux défis du changement climatique et du développement durable avec tous les autres Etats Africains, de relancer la consommation, de repositionner l’Etat dans son rôle régalien mais de le faire intervenir quand il le faut. Notre programme vous le constaterez, est un programme qui prend en compte les réalités d’aujourd’hui mais qui se prépare à faire face à celles de demain.

KOACI : Un dernier mot à vos partisans …

Nous demandons à tous ceux qui aspirent au changement et qui nous font confiance de ne point faiblir dans leur conviction. C’est un chemin difficile certes, à arpenter, mais dont l’issue permettra à la Côte d’Ivoire de pouvoir nourrir ses populations. Le rêve ivoirien commence dès maintenant. Nous ne devons pas céder à la provocation mais nous devons continuer à créer les conditions d’une élection qui respecte les critères de la démocratie moderne. Nous prenons donc la communauté internationale à témoin et nous invitons les ivoiriens à la vigilance. Je demande donc, aux ivoiriens de se tenir prêts car nous avons rendez-vous avec l’histoire et nous nous devons de ne pas le manquer.
Interview réalisée par Donatien Kautcha, Abidjan

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