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Côte d’Ivoire :Présidentielles 2015-Ouattara coincé à 5 mois des élections-Forte pression sur lui

ouattara pensif

Dès son accession à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a fait des visites d’État dans les différentes régions une option pour le développement harmonieux du pays. Le chef de l’État use de ces visites, qu’il a entamées depuis les premières années de son mandat, pour engager des réalisations d’envergure à travers le Programme présidentiel d’urgence (Ppu), directement géré au Palais présidentiel.

Les régions visitées, comme à l’époque des fêtes tournantes de l’indépendance sous feu le président Félix Houphouët-Boigny, passent pour être des privilégiées, eu égard aux grands travaux d’infrastructures et d’aménagement dont elles ont bénéficié, mais aussi aux dons divers qui font le bonheur des populations et même des responsables locaux de l’administration.

A chacune de ces visites, la Première dame Dominique Ouattara, également, fait montre d’une magnanimité particulière à l’endroit des femmes, qui n’en demandent pas mieux pour améliorer leur quotidien. Ces gestes de générosité et les grandes réalisations sur le passage du chef de l’État ont commencé à suscité la convoitise de toutes les régions, qui attendent chacune son tour. Ils ne demandent tous que ça, les cadres des autres régions non encore visitées, qui attendent d’avoir leur visite d’État et leur part de réfection de voiries, d’électrification, d’adduction en eau potable, de ponts et bitumes, ou même de promesses de la part du président de la République.

Ce sont encore 13 régions qui espèrent accueillir, à leur tour, le président Ouattara avant la fin de son mandat. Il s’agit notamment de l’Indénié-Djuablin, du Sud-Comoé, du Gôh, du Loh-Djiboua, du Haut Sassandra, du Hambol, du Worodougou, du Kabadougou, du Folon, du Bafing, du Moronou, du N’Zi et de la Marahoué. En 4 ans d’exercice, en effet, Alassane Ouattara a visité presqu’une vingtaine de régions sur la trentaine que compte la Côte d’Ivoire. Dans l’Agnéby, où il était il y a un mois, le 6 mai dernier, il s’est promis de boucler ces visites dans les autres parties du pays avant la fin du mois de septembre. Cette promesse faite suscite déjà le bouillonnement au niveau des cadres des différentes régions concernées. Chacun se battant pour ”arracher” sa date à la Présidence.

A 5 mois des prochaines échéances présidentielles, le chef de l’État est très coincé pour ces 13 régions restant encore à visiter. D’abord, il y a le calendrier qui semble assez court pour programmer toutes ces régions. Ensuite , les attentes des populations à l’occasion de ces visites. Tout le monde veut recevoir le président chez lui, mais surtout voir s’ouvrir des chantiers dans sa région, en prélude au passage du chef de l’État. Tous réclament des routes, de l’électricité et de l’eau. Ce qui nécessite de gros moyens à un moment où la priorité est au financement du processus électoral déjà entamé. Le Palais présidentiel peut-il entreprendre encore des grands travaux dans ces régions à visiter ? C’est la grande interrogation, qui trouve une part de réponses dans les dernières visites effectuées par le chef de l’État dans l’Agnéby-Tiassa et la Mé, où le président de la République ne s’est contenté que de promesses. Ce qui ne semble pas plaire à tous.

A l’image de certains cadres de l’Ouest pour qui une visite sans travaux préalables comme ceux dont ont bénéficié les premières localités compliquerait la campagne pour l’actuel tenant de l’Exécutif. Au fur et à mesure que l’on rapproche d’octobre 2015 (échéance prévue pour tenir l’élection présidentielle), la pression monte sur le Palais. Le délai devient de plus en plus court, et les incertitudes s’installent de plus en plus quant à la probabilité de parcourir toutes les régions restantes du pays. Ne pas le faire exacerberait les frustrations. Les expédier sans réalisations, ne changerait rien à la donne. Une situation fort embarrassante, qui n’est pas faite pour aider le président sortant, candidat déclaré à sa propre succession, qui va devoir redoubler d’ingéniosité pour convaincre des populations qui se sentiraient lésées ou oubliées.

Félix D.BONY

L”INTER

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