04252024Headline:

Côte d’Ivoire: Quand le ver désagrège progressivement le fruit! les faits

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Côte d’Ivoire: Quand le ver désagrège progressivement le fruit!
Le vent de la grogne population fait par moment son apparition sous les tropiques ivoiriens. Désespérée, croupissant sous le poids de la misère, de la cherté de la vie, longtemps étouffée, la population a fini par exprimer son exaspération contre la hausse du prix des factures de la CIE passée au double voir le triple, depuis un moment. Devant cette protestation suivie d’actes de vandalisme dans certaines villes de la Côte d’Ivoire, nos gouvernants, en lieu et place de paroles d’apaisement et de réconfort envers ce peuple las de sacrifices vains, n’ont pas trouvé mieux que de rechercher des bouc-émissaires à leur gestion approximative doublée d’un déficit criard de communication. Le Rassemblement des Républicains (RDR), parti au pouvoir, s’est posé en victime maladroitement, oubliant qu’il est le parti au pouvoir, de qui viennent toutes les décisions. Dans cet élan de victimisation, les républicains se présentent comme la cible d’une action de déstabilisation du régime qu’ils incarnent, et de la fissure de la cohésion dans leurs rangs. Nos dirigeants donc sont sortis de leurs gonds, avec une attitude qui démontre d’une certaine frilosité pour un pouvoir qui semblait pourtant arc-bouté sur du roc. Les propos des uns et autres tenus après les manifestions viennent comme pour étayer ce sentiment qui laisse entrevoir aisément cette couardise. Ecoutons tout d’abord le maire de la commune de Yopougon, Gilbert Kafana Koné: «Il ne faut pas gâcher la chance que la Côte d’Ivoire a. Les jeunes doivent se ressaisir, éviter de se laisser manipuler par des individus qui ont d’autres objectifs inavoués. Je voudrais leur dire que ces actions mettent en péril leur avenir. La Côte d’Ivoire mérite mieux que ça. Des gens manipulés dont les actes vont se retourner contre eux plus tard. Chacun doit être conscient de la dangerosité de tels agissements. Il faut que les Ivoiriens fassent attention. Ils ne savent pas que les actes qu’ils posent peuvent conduire les investisseurs à quitter le pays.» Comme si ces mêmes investisseurs ne subissent pas le coût des factures d’électricité! Ce n’est pas le porte-voix du RDR, Joël N’Guessan, l’homme qui parfois perdait ses repères lors de sa plaidoirie à la CPI, qui contredira cette thèse: «La CIE a très mal communiqué sur ce problème. Elle aurait dû informer largement les consommateurs sur son mode de facturation en réalité, après avoir accepté de baisser les prix de la consommation suite à la décision du Chef de l’Etat. Pourquoi brûler ou piller une Préfecture de police, le bureau du Préfet de région, les bureaux du Conseil régional, des Impôts, une banque et des magasins? Quel est le rapport de ces édifices avec les factures d’électricité? Les jeunes gens qui ont pillé et vandalisé ces édifices ont-ils conscience que ces bâtiments ont été construits avec les impôts payés par leurs parents? (…) Qui les a poussés à commettre ces délits? Des informations récurrentes font état de ce que des individus aux desseins inavoués soient à la base de la récupération politicienne de la grogne sociale actuelle.» Et le coupable est ainsi tout trouvé! Ecoutons-le, comme d’habitude, faire une comparaison, comme le RDR aime si bien le faire, oubliant que c’est de sa gestion actuelle qu’il s’agit: «Les Ivoiriens vivent mieux comparativement à la décennie passée du régime précédent où tout n’était que propagande et endoctrinement des masses. Alors, il est impératif que ceux qui sont encagoulés et qui veulent déstabiliser le pouvoir actuel se ravisent. Ils trouveront en face, la détermination de l’ensemble des Ivoiriens épris de paix.» Oui, il est bien vrai que les Ivoiriens vivent si merveilleusement bien, qu’ils ont tenu à le prouver à la face du monde à travers des mouvements de protestations! Quelle ingratitude de leur part! «L’Eléphant» se demande si, au lieu de nous faire croire que le déstabilisateur vient de l’extérieur, il ne faille pas plutôt se rendre compte que le ver est dans le fruit.

JOSE N’GORAN (L’Eléphant déchainé 470)

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